(EcoFinances) – La Cameroon Development Corporation (CDC), le 2ème exportateur de bananes au Cameroun et 2ème plus gros employeur après l’Etat, vient d’enregistrer sa plus forte performance depuis septembre 2018, en exportant 3347 tonnes de bananes en janvier 2024, d’après les données publiées ces derniers jours par l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), qui renseignent que les quatre (04) producteurs et exportateurs camerounais de bananes que sont la PHP (Plantations du Haut Penja), la CDC, Boh Plantations Plc (BPL) et la CDBM (Compagnie des bananes de Mondoni) ont en tout exporté 22 521 tonnes en janvier 2024 (contre 18 101 tonnes exportées en janvier 2023 par ces mêmes producteurs , à l’exception de la CDBM).
En effet, la CDC, qui avait pointé zéro au compteur des exportations dans cette filière, entre septembre 2018 et mai 2020, en raison des effets néfastes de la crise du NoSo (Nord-Ouest/Sud-Ouest), n’a recommencé la vente de ses bananes à l’international qu’en juin 2020 avec seulement 301 tonnes de bananes, contre 9657 à la même période en 2017.
Franchissement de la barre des 3000 tonnes en décembre 2022
Depuis la reprise de ses activités, suite aux efforts sécuritaires déployés par les autorités, l’entreprise agroindustrielle (créée en 1974 et qui possède de vastes plantations autour du Mont-Cameroun) a franchi la barre des 3000 tonnes de bananes exportées en décembre 2022.
Et bien que ce niveau de productivité n’a pas été constant sur toute l’année, les quantités de bananes exportées ont toutefois oscillé entre 2000 et 3302 tonnes pendant les 12 mois de l’exercice 2023. Ce qui lui a permis d’exporter globalement 29 063 tonnes de bananes cette année-là. De quoi rassurer le top management de la CDC qui espère voir les exportations remonter rapidement pour atteindre celles de 2016 et 2017. Périodes pendant lesquelles la production tournait autour de 10 mille tonnes par mois.
Toutefois, cette remontée en puissance de la production de la CDC intervient dans un contexte difficile pour l’entreprise. La CDC, qui a vu une bonne partie de ses installations détruites à cause de la crise sécuritaire dans la partie anglophone du pays, continue d’être affectée par cette situation. Celle-ci l’a d’ailleurs amené à accumuler de nombreux mois d’arriérés de salaires ainsi que d’importantes pertes entre 2019 et 2021.
Une dette globale de 62,4 milliards de FCFA au 30 juin 2023
Les données rendues publiques récemment par la CTR (Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic) renseignent en effet que l’agro-industrie a enregistré 38,7 milliards de pertes entre 2019 et 2021, faisant d’elle l’entreprise qui paie aujourd’hui le plus lourd tribut des revendications séparatistes en cours dans le NoSo.
Tout comme, apprend-on, les difficultés d’exploitation rencontrées par la CDC ne lui permettent pas d’honorer ses engagements financiers. « L’on note ainsi une augmentation globale de son endettement (…). Pour la dette sociale, son augmentation est liée à l’évolution des arriérés de salaires au 31 décembre 2022 de 17,78%, malgré l’appui de l’État, ainsi qu’à l’accumulation des impayés de cotisations sociales en augmentation de 15% », indique la CTR, dans son rapport 2022 sur la situation des entreprises et établissements publics.
Avant de conclure : « Au 30 juin 2023, les arriérés de salaires se situent à 35,7 milliards de FCFA, et la dette sociale vis-à-vis de la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) à 26,7 milliards de FCFA ».
JRD
