vendredi, 11 octobre 2024
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Fusion-création d’une nouvelle organisation patronale : Mécontents, des chefs d’entreprises membres du Gicam dénoncent la mise à mort de leur Groupement 

Plusieurs patrons membres de la plus grande organisation patronale du pays reprochent au président actuel, Célestin Tawamba, dont le second mandat expire en décembre 2023, le fait de n'avoir pas soumis (en amont) son projet de fusion création d'une nouvelle entité à l'appréciation de tous les membres du Gicam (lors d'une assemblée générale extraordinaire), et surtout d'avoir préféré l'option de la fusion création, au détriment de la fusion absorption pourtant en accord avec sa promesse aux membres après son élection de juin 2017.

(EcoFinances) – Des patrons membres du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), dont certains sont d’ailleurs membres du bureau exécutif de ce Groupement, dénoncent la mise à mort de leur organisation patronale à travers un traité de fusion-création d’une nouvelle entité, qui ne vise en réalité qu’à servir les intérêts « égoïstes » de l’actuel président du Gicam, Célestin Tawamba, selon  plusieurs chefs d’entreprises approchés ces derniers jours par votre journal économique et financier sur le web EcoFinances.Net.

En effet, le 05 avril dernier à l’hôtel Krystal Palace de Douala, le président du Gicam, Célestin Tawamba, dont le second mandat expire  en décembre prochain (2023), et le président de l’organisation patronale Ecam (Entreprises du Cameroun), Protais Ayangma, procédaient à la signature d’un traité de fusion création d’une nouvelle organisation patronale, annoncée comme devant être « plus moderne », « plus forte », « plus influente » et même « plus audible » ( et qui est annoncée pour être effective dès le 1er janvier 2024) . Un traité de fusion création qui serait d’office à l’avantage du président sortant de la plus puissante organisation patronale du pays, qui pourra alors se représenter et être élu (une fois de trop) comme leader du patronat camerounais. Les statuts de ce traité renseignent d’ailleurs que les deux organisations,  qui comptent chacune 1000 membres et 27 associations (pour le Gicam ) et 400 membres (pour Ecam) , sont appelées à se réunir dans le cadre d’une assemblée générale   élective pour valider l’acte de fusion création et  procéder à l’élection d’un nouveau bureau exécutif. Ce dernier devra, apprend-on, comporter à la fois des représentants du Gicam et d’Ecam.

Sauf que la plupart des membres du Gicam interrogés sur cette actualité récente au sein de la principale organisation patronale du pays, indiquent ne pas être d’accord avec ce traité de fusion création. Et ceci pour plusieurs raisons.

Des chefs d’entreprises membres du Gicam.

Les raisons de la contestation

D’abord, il y a, selon eux, le fait que ce traité de fusion création va certainement ouvrir à Célestin Tawamba la voie pour  un mandat de trop. Lui, qui a déjà fait ses deux mandats à la tête du Groupement, et qui devrait se retirer en décembre prochain au profit de tout membre qui souhaiterait présider aux destinées du Gicam. « A l’analyse des choses, vous voyez que derrière cette fusion création se cache la volonté de bâillonner la démocratie au sein du Gicam. Par respect pour les membres, ce projet aurait dû être soumis en amont à l’approbation des membres du Gicam pendant une assemblée extraordinaire. Mais cela n’a pas été le cas », explique, furieux, un patron du secteur de l’agroalimentaire

Autre raison avancée par les patrons contestataires de ce projet porté par Célestin Tawamba, le choix de la fusion création au détriment de la fusion absorption, qui cadre pourtant parfaitement avec les promesses de l’actuel président du Gicam faites au soir de son investiture à la tête du Gicam en juin 2017. « Pourquoi militer en faveur d’une fusion création, alors qu’on aurait pu pencher pour la fusion absorption? Parce qu’il s’agit d’une option qui semble favorable au président sortant. D’ailleurs, il me semble que ce dernier a été à la base de la création d’Ecam en 2009, avec son homologue Protais Ayangma, suite à leur démission du Gicam. Le Gicam c’est quand même 1000 membres et 27 associations, et est de très loin le plus grand contributeur aux recettes fiscales de l’État. Une fusion absorption d’Ecam par le Gicam aurait été beaucoup plus acceptée », souligne un grand patron du secteur des hydrocarbures.

Pour que la tension, qui est désormais très visible au sein du Groupement, puisse baisser d’un cran, l’actuel président du Gicam devrait, d’après plusieurs observateurs, faire marche arrière relativement à cette affaire de fusion création d’une nouvelle entité, qui risque plutôt de faire plus de mal (que de bien) au Gicam. Lui, qui rêve d’un patronat plus audible, plus fort et plus influent. Reste à savoir si l’actuelle contestation de son projet de fusion création par des membres influents du Groupement lui fera entendre raison. En tout cas, nombre de patrons en colère promettent de ne baisser la pression que si Célestin Tawamba recule. Chaud devant!

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