vendredi, 26 juillet 2024
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Jeanne-Danielle Nlate, présidente du REFAC : « Nous attendons des milliers de participants et visiteurs à la Fotrac 2024 »

La zone des trois frontières (Kye-Ossi au Cameroun, Bitam au Gabon et Ebibeyin en Guinée équatoriale) abrite, du 07 au 21 juillet 2024, la 15ème édition de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac) sous le thème : « Faciliter les échanges, favoriser les voies de dialogue et la coopération transfrontalière pour le développement socio-économique et culturel en Afrique à l’ère de la Zlecaf ». L’événement, qui cette année, verra la présence de milliers de participants et visiteurs, est organisé par le Refac (Réseau des femmes actives d’Afrique centrale) et placé sous le haut patronage du gouvernement camerounais (parrainage du ministère camerounais du Commerce) en partenariat avec le gouvernement de Guinée équatoriale (parrainage du ministère équato-guinéen des Affaires sociales et de l’égalité des genres), le ministère camerounais des Relations extérieures, UB Brima Logistics and Travels, l’association APPA (Aide aux Paysans et Planteurs d’Afrique) ; ainsi que plusieurs administrations, entreprises publiques et parapubliques et sponsors. La présidente du Refac et promotrice de la Fotrac, Jeanne-Danielle Nlate, revient ici sur les préparatifs de cet important rendez-vous de l’intégration, de la promotion du développement socio-économique et culturel et de la paix en Afrique centrale.

EcoFinances.Net (EFN) : Madame la présidente, la zone des trois frontières (Kye-Ossi au Cameroun, Bitam au Gabon et Ebibeyin en Guinée équatoriale) accueille, du 07 au 21 juillet 2024, la 15ème édition, de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac). Peut-on avoir une idée de votre niveau de préparation, à quelques semaines de ce grand événement ?

Jeanne-Danielle Nlate (JDN) : A quelques semaines de la Fotrac, nous intensifions la communication et la sensibilisation afin de rappeler aux entités engagées les activités projetées et boucler les programmes et chronogrammes. Tout comme il est aussi question pour nous d’inviter un plus grand nombre de participants, de sponsors et de visiteurs.

EFN : Hormis les expositions-ventes du Made in Africa, les conférences-débats, ainsi que le concours Miss Intégration, etc… l’une des grandes innovations, cette année, c’est le Carnaval culturel des peuples de la forêt, de la savane et de la zone côtière. En quoi est-ce qu’une telle innovation est importante pour rehausser l’éclat de la Fotrac ?

JDN : Les activités sont en effet nombreuses pour stimuler une participation massive des amoureux du développement et des participants venus de divers horizons. Les innovations ne sont pas en reste. C’est pourquoi nous avons noué des partenariats stratégiques avec le Musée des peuples des forêts d’Afrique centrale pour espérer un mini carnaval qui, dans le fond, pourrait rappeler aux citoyens leur culture. Et surtout, les liens de fraternité entre tous ceux qui viendront des zones sahéliennes, côtières, frontalières et autres… Il est question de rappeler aux uns et aux autres leur devoir de solidarité afin d’éloigner la méfiance et prévenir les conflits.

EFN : Vous avez créé la Fotrac (Foire transfrontalières annuelle d’Afrique centrale) pour promouvoir, entre autres, l’intégration entre les peuples de la sous-région. Sous quel thème cette 15ème édition est prévue se dérouler et que doit-on en retenir ?

JDN : Le thème central de cette 15ème édition est assez évocateur : « Faciliter les échanges, favoriser les voies de dialogue et la coopération transfrontalière pour le développement socio-économique et culturel en Afrique à l’ère de la Zlecaf ». Des sous thèmes ont été proposés par des administrations et institutions régionales relativement aux questions à traiter sur la facilitation des échanges, le partenariat et la coopération transfrontalière, ainsi que le développement des stratégies de communication et sensibilisation des masses sur l’épineuse question de l’intégration régionale et la paix en Afrique centrale.

Jeanne-Danielle Nlate, présidente du Refac: « La Fotrac a toujours été un cercle de réflexion, un outil de plaidoyer. C’est un espace physique d’échanges multi acteurs où sont élaborées de fortes recommandations ».

EFN : A date, combien d’invités et de visiteurs sont attendus à la 15ème édition de la Fotrac et à quoi devraient-ils s’attendre comme enseignements pendant les deux semaines (14 jours) que durera l’événement ?

JDN : Nous avons une capacité d’accueil inestimable et importante aujourd’hui dans cette zone frontalière avec l’appui du ministère du Tourisme et des loisirs (Mintoul), partenaire de l’événement qui négocie à vil prix les coûts de l’hébergement et veille au strict respect des conditions d’hygiène. Nous comptons accueillir des milliers de participants et visiteurs dans le village que nous construisons avec beaucoup d’entrain à chaque édition.

La mobilisation et la sensibilisation sont faîtes tant par le ministère du Commerce du Cameroun que par celui des Affaires sociales et de l’égalité des genres de Guinée équatoriale. Le ministère des Relations extérieures du Cameroun joue aussi sa partition, en plus des coordinateurs pays et points focaux du Refac. C’est le carrefour du donner et du recevoir où chaque individu ou entité participant devrait humblement apprécier les autres à travers des formations, informations et communications multiples.

EFN : La Fotrac 2024 se déroulera dans un contexte de défis sur le plan économique et social en Afrique centrale, mais aussi au moment où les Etats et leurs populations continuent de faire face à des défis sécuritaires et autres. Cette 15ème édition mènera-t-elle des réflexions sur ces problématiques ? Et si possible, faire des propositions aux autorités de la région ?

JDN : Voyez-vous, l’Afrique centrale, le golfe de Guinée, les régions du Lac Tchad et des Grands Lacs sont le théâtre des crises et conflits. Et la Fotrac constitue un espace de discussions relatives à ces crises, y compris la crise économique qui secoue le continent. Il est donc question d’évaluer et d’essayer de proposer des pistes de solutions. Les différentes parties prenantes essayerons de discuter pour trouver des solutions. La Fotrac a toujours été un cercle de réflexion, un outil de plaidoyer. C’est un espace physique d’échanges multi acteurs où sont élaborées de fortes recommandations. Plusieurs recommandations issues de cette quinzaine de rencontres ont été prises en compte dans les décisions de nos chefs d’Etat dans la sous-région et ont influencé (sans prétention aucune) des grandes décisions des institutions régionales et continentales.

EFN : Cette 15ème éditions a la particularité d’être coparrainée par deux Etats (le Cameroun et la Guinée Equatoriale). Pourquoi seulement deux Etats sur les six pays que compte la Cemac, et sur les 11 que compte la Ceaac ?

JDN : Effectivement, deux pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) sont réellement engagés au plus haut niveau du fait qu’ils abritent les activités de la Fotrac. On a aussi vu le Gabon, le Congo (Brazaville) et la RCA se déployer au plus haut niveau et souhaitons que ça soit toujours ainsi. Le lobbying se poursuit et on espère que les années à venir seront les bonnes. Car, le ministre camerounais du Commerce invite ses homologues d’Afrique centrale à faire participer leurs compatriotes. La Cemac y prend une part active et la Ceeac (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale) s’en inspire pour réaliser certaines activités après la participation de haut niveau de trois de ses commissaires en 2021. La Cemac et les citoyens des différents pays d’Afrique centrale font déjà le nombre minimum requis pour une grande fête communautaire. A cela, il faut ajouter les entrepreneurs et commerçants venus des autres régions du Continent. Nous poursuivons le plaidoyer pour obtenir la participation active des pays Cemac/Ceeac et autres…

Le Made in Africa sera valablement représenté à la 15ème édition de la Fotrac, qui démarre le 07 juillet prochain à la zone des 03 frontières.

EFN : Au moment même où nous vous envoyons ce Protocole d’interview, vous êtes encore en Europe où vous avez donné, samedi dernier (18 mai 2024, Ndlr) une conférence de Presse en France. Peut-son savoir ce qui vous a amené en Europe et sur quoi portait cette sortie médiatique ?

JDN : Nous travaillons pour un plus grand nombre d’entrepreneurs et le partenariat doit être au centre de tout business pour donner un vaste choix à ces acteurs. Nous parlons de Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine), mais nous ne perdons pas de vue les réalités d’une synergie d’actions à mener pour enrichir le portefeuille de nos membres et surtout une vision plus large offrant des opportunités de renforcement des capacités multiformes. Il était question de signer des protocoles d’entente avec l’association APPA (Aide aux Paysans et Planteurs d’Afrique). Nous pensons faire avancer le label « Made in Cameroun » et « Made in Africa » après avoir invité les uns et les autres à améliorer la qualité de leurs produits pour affronter le marché extérieur. L’APPA, dont le président est M. Gogue Francis.

EFN : Quels sont les enjeux et contours de cette convention ?

JDN : Dans le cadre de ce partenariat, une équipe viendra sélectionner les meilleurs entrepreneurs du secteur de l’agroalimentaire afin de médailler leurs produits, et notamment les meilleurs produits. Ces derniers iront faire la promotion de leurs merveilles au « Salon de l’Agroalimentaire et des Liquides » en Octobre prochain. Notez que la mission a été encadrée par le ministre du Commerce, Son Excellence Mr Luc Magloire Mbarga Atangana, président du Comité d’organisation de la Fotrac. D’autres organisations, notamment africaines et antillaises, étaient invitées à cette conférence de presse et une séance de travail a permis aux uns et aux autres d’envisager des actions concertées pour la promotion de nos produits partout où besoin se ferait sentir. Le protocole a donc été signé entre le REFAC et l’APPA.

EFN : Vous travaillez depuis de nombreuses années pour l’intégration régionale en Afrique (Cemac, Ceeac, Uemoa, Cedeao, etc…), tout comme vous posez des actes encourageant la promotion de la paix et l’autonomisation des jeunes et des femmes. Cela vous a valu plusieurs un autre Grand Prix, il y a juste quelques semaines. Quelle interprétation faites-vous de ces différentes marques d’attention dont vous faites l’objet de la part de la société civile et des autorités ?

JDN : Les différentes distinctions reçues par des administrations et institutions flattent évidemment notre égo, après environ 30 ans d’activisme constructif dans la société civile et 15 ans dédiés à la Fotrac (la grand-messe de l’intégration régionale). La reconnaissance des actions menées pour l’autonomisation des femmes et des jeunes, ainsi que toutes celles relatives à la promotion de la paix et la prévention des conflits m’ont récemment valu le trophée de la « Meilleure Femme entrepreneure Africaine au service du développement économique des familles » aux AWA (African Women Awards), le 27 Avril au Palais des Congrès de Yaoundé. J’en profite pour remercier tous ceux et toutes celles qui accompagnent, de près ou de loin, nos réalisations.

Propos recueillis par EcoFinances.Net (EFN)

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