(EcoFinances) – Le déficit énergétique au Cameroun qui se caractérise au quotidien par des délestages ou un rationnement de l’énergie électrique amène le gouvernement à mener depuis quelque temps une réflexion, qui lui permettra de maximiser le potentiel du bassin de la Sanaga actuellement estimé à 10 000 mégawatts (MW). Le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a insisté sur cette ambition gouvernementale, ce lundi 1er avril 2024 à Yaoundé, à l’ouverture de l’atelier de restitution des résultats du Projet d’assistance technique pour le développement de l’hydroélectricité sur la Sanaga (Patdhs).
L’objectif de ce projet est, apprend-on, de maximiser l’exploitation du fleuve Sanaga qui représente au moins 10 000 MW du potentiel hydroélectrique du Cameroun. Pour le Minee, qui a présidé cette rencontre en présence du Minepat (ministre de l’Économie de la planification et de l’aménagement du territoire), du ministre des Finances (Minfi), du directeur des Opérations de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et des principaux acteurs du secteur de l’électricité au Cameroun, le pays doit tout faire pour maximiser le potentiel de ce fleuve, afin de se développer.
Des propos du Minee Gaston Eloundou Essomba qui interviennent dans un contexte où ménages et entreprises locales continuent de subir (malheureusement) les conséquentes néfastes du déficit énergétique. Le pays ne produit actuellement qu’environ 1650 MW d’énergie électrique par an. Soit 986,6 mégawatts par ENEO (le concessionnaire du service public en charge de la distribution de l’énergie électrique), 216 mégawatts par la KPDC (Kribi Power Development Corporation), 211 mégawatts par le binôme Memve’ele-EDC (Electricity Development Corporation), 86 mégawatts par la DPDC (Dibamba Power Delopment Corporation), 15 mégawatts par Hydro-Mékin, et le reste en production indépendante.
Des chiffres qui permettent de voir que la puissance installée actuelle du Cameroun reste faible, puisque la demande nationale tourne actuellement autour de 2000 MW l’année. Pour rappel, la puissance hydroélectrique potentielle du pays est aujourd’hui estimée à 115 TWH (23 000 MW). Ce qui fait du Cameroun le 2ème pays d’Afrique en termes de potentiel hydroélectrique et le 18ème au niveau mondial.