vendredi, 26 juillet 2024
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Syndrome du 3ème mandat (Patronat) : Candidat à la présidence du Gecam, Célestin Tawamba donne raison à Emmanuel Wafo qui lui reproche depuis des mois de ne viser que ses intérêts personnels

Dans une correspondance de deux pages adressée (ces derniers jours) aux membres de la nouvelle organisation patronale Gecam (Groupement des entreprises du Cameroun) née de la fusion (contestée) du Gicam et d’Ecam, le président de Cadyst Invest Group explique pourquoi il est candidat pour la présidence du 1er bureau de cette entité qui sera élu le 09 avril prochain. Une candidature de Célestin Tawamba qui donne raison à Emmanuel Wafo, PDG de Mit Chimie et président de la commission Economie et développement de l’entreprise du Gicam. Lui qui, depuis le début de cette affaire, n’a pas cessé de dire que l’ex-président du Gicam ne vise que ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt général.

(Ecofinances) – Comme il fallait s’y attendre, l’ex-président du Gicam ( Groupement Inter-patronal du Cameroun) vient de se déclarer candidat pour la présidence du 1er conseil d’administration du  Groupement des entreprises du Cameroun ( Gecam), la nouvelle organisation patronale née la fusion-dissolution (très contestée) du Gicam avec l’implication de l’Organisation patronale Ecam ( Entreprises du Cameroun) au cours de l’assemblée générale extraordinaire du 14 juillet dernier à Douala; donnant par conséquent raison au leader du camp des contestataires de la disparition du Gicam, Emmanuel Wafo, qui n’a pas cessé de reprocher (depuis des mois)  à ce dernier de ne viser que ses propres intérêts à travers ce projet fortement contesté.

Le président de Cadyst Invest Group a, en effet, adressé, ces derniers jours, une correspondance aux membres de la nouvelle centrale patronale unifiée (dont le nom et le logo ont été dévoilés pendant l’assemblée générale constitutive du 14 décembre 2023 dans la capitale économique). Document de deux pages, dans lequel il déclare clairement son intention de se faire élire à la tête du Gecam.  Célestin Tawamba cite deux principales raisons pour justifier sa décision. D’abord, les nombreuses requêtes des membres qui souhaitent le voir présider aux destinées du Gecam. Ensuite et enfin, les nouveaux défis qui s’imposent à l’économie nationale dans un contexte de forte récession.

Des requêtes que le devoir impose d’accepter

S’agissant des nombreuses requêtes des chefs d’entreprises dont il dit avoir reçu à cet effet, il déclare :« Grâce à vous, nous sommes parvenus avec méthode à réaliser cette mission quasi obsessionnelle de réunification du Patronat, et c’est donc tout naturellement que, tel un homme satisfait d’avoir accompli sa mission, j’ai envisagé de passer le témoin à des femmes et des hommes qui feraient montre de leurs talents pour mettre sur les rails cette Organisation rénovée que nous avons bâtie ensemble. Seulement, je dois, à la vérité, confesser qu’il est des requêtes que le devoir impose d’accepter, sous peine de trahison ».

Tout comme il ajoute : « Vous avez été nombreux à m’avoir individuellement ou collectivement invité à prendre ma part de responsabilité, en poursuivant au-delà de la simple porte d’entrée, le processus de solidification de cet important ouvrage que nous avons construit ensemble ».

Quant aux défis qui s’imposent à l’économie camerounaise dans un contexte de forte récession, et qui l’auraient amené à céder face à la pression de ses soutiens au sein du Gecam, il fait savoir qu’entre déficit énergétique et infrastructurel, système fiscal inadapté et politiques publiques  en inadéquation et déphasage  profond avec les projections d’émergence, « il est urgent pour le patronat  rénové, de proposer  des alternatives puissantes  et de rupture pour un développement durable  et efficace ».

Des patrons membres du Gicam.

Après deux mandats à la tête du Gicam, Célestin Tawamba devrait se retirer

Sauf que ces arguments contenus dans la récente lettre de Célestin Tawamba aux membres du Gecam ne semblent pas convaincre une bonne partie de la nouvelle organisation. La première raison étant qu’officiellement, seulement deux (02) chefs d’entreprises ont clairement appelé à la candidature du président de Cadyst Invest Group pour le poste de président du Gecam. A savoir, l’homme d’affaires Henri Fosso, ancien membre du Comité des sages du Gicam, et l’assureur Protais Ayangma, ex-président d’Ecam. Ces derniers ont, dans leurs sorties respectives (de décembre 2023 et du 24 janvier 2024) invité l’ex-président du Gicam à « ne pas abandonner le bébé qu’il a créé » et à surtout « barrer la voie aux imposteurs qui après avoir torpillé ce projet porteur d’espoirs pour les intérêts de l’entreprise, prétendent aujourd’hui le gérer ».

Quant à la seconde raison (et non des moindres), il y a, évidemment, le fait qu’il souffrirait  du  fameux syndrome du 3ème mandat. Pour nombre de patrons, Célestin Tawamba devrait absolument éviter de donner raison au camp des contestataire à la fusion-dissolution du Gicam, qui lui reproche depuis le début de cette affaire d’être victime dudit syndrome. « Je crois qu’il a été un bon président pour le patronat durant les deux mandats (06 ans) qu’il a faits à la tête du Gicam. C’est largement suffisant. Il doit se retirer ou se tenir à carreau, afin de permettre à d’autres membres de l’association de gérer les affaires du Gecam. Ne pas le faire serait donner non seulement un mauvais exemple, mais faire passer le message selon lequel nous ne sommes pas différents des leaders de partis politiques », souligne un chef d’entreprises, qui a voté pour le projet de fusion-dissolution du Gicam.

Convaincu davantage par le nombre d’interlocuteurs que par les arguments

Des voix dissonantes qui démontrent que le président de Cadyst Invest Group n’est pas obligé de se faire élire à la tête du Gecam. Sauf qu’il n’est pas certain qu’il les entende. Lui qui, à un moment donné, a même voulu passer le témoin (après ses deux mandats à la tête du Gicam). Avant de se laisser, apprend-on, séduire par des interlocuteurs qui ont fini par le convaincre, davantage par le nombre que par les arguments. « Vous êtes nombreux à qui j’ai vainement indiqué que la transmission était consubstantielle à l’entreprenariat, et que n’étaient véritablement pérennes, que les structures qui substituaient à la disparition de leur fondateur. Bien que je ne me considère pas comme indispensable, loin de là, mes interlocuteurs ont fini par me convaincre, davantage par leur nombre que par leurs arguments », explique-t-il.

L’immeuble-siège du Gicam, sis à la rue des ministres au quartier Bonanjo à Douala.

Des arguments qui peinent à passer

Mais ces arguments formulés par Célestin Tawamba peinent à passer. Surtout que toutes les conditions pour parvenir à la création du Gecam, à partir des cendres du Gicam et d’Ecam, n’ont pas été réunies. « Les statuts du Gicam, qui voudraient que l’assemblée générale soit au préalable consulté avant tout projet de fusion, n’ont par exemple pas été respectés par le président de Cadyst Invest Group. Tout comme il a n’a non seulement pas obtenu la bénédiction du Comité des sages (véritables gardiens du temple) du Gicam, mais aussi et surtout les 75% dont il avait besoin pour dissoudre le Gicam. Avec 73,7% de voix en sa faveur, il a opté pour le passage en force. Et enfin, il y a la priorisation de l’intérêt général au détriment des intérêts personnels ou individuels. On n’a pas l’impression que ce dernier détail a été pris en compte, puisqu’il nous donne  raison (aujourd’hui) en se portant candidat pour le poste de président du Gecam », fait savoir un patron ayant voté contre ce projet. Qui ajoute : « Ceci est la preuve, s’il en était encore besoin, qu’Emmanuel Wafo, PDG de Mit Chimie, a eu raison de dire que Célestin Tawamba souffre du syndrome du 3ème mandat ».

Décisions de justice

La déclaration de la candidature du président Tawamba pour la présidence du Gecam intervient non seulement environ deux semaines après l’ouverture (le 09 janvier dernier) de la réception des candidatures pour l’élection du premier conseil d’administration de cette nouvelle entité, conformément au calendrier approuvé pendant l’AG constitutive du 14 décembre 2023 à Douala. Mais aussi, au moment où des membres de la nouvelle organisation patronale estiment qu’il devrait se tenir à carreau, au profit de nouveaux dirigeants.  Tout comme elle intervient dans un contexte où le camp des contestataires conduit par Emmanuel Wafo, chef d’entreprise et président de la commission Economie et développement de l’entreprise du Gicam, n’a pas dit son dernier mot relativement à la fusion-dissolution du Gicam.

A preuve, plusieurs procédures visant à interrompre ce processus sont toujours en cours devant les tribunaux de Douala. « Nous voulons préciser ici que les démarches judiciaires en cours ont été engagées avec pour seul et unique objectif de faire manifester la vérité. Nous n’y avons, ni renoncé, ni désisté. Nous faisons confiance à la justice de notre pays, pour mettre fin à toutes ces violation des textes du Gicam (…) », confiait-il, le 07 décembre dernier à la presse, précisant ne pas être inquiet quant à ce qui pourrait être considéré par certains comme une intervention tardive des décisions de justice liées à cette affaire.

Joseph Roland Djotié

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