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Fusion Gicam-Ecam : Ces contre-vérités que dénonce Emmanuel Wafo, chef d’entreprise et membre du Gicam

Le PDG de Mit Chimie, qui est également le président de la commission Economie et développement de l’entreprise au Gicam,Emmanuel Wafo, a rencontré les hommes et femmes des médias ce jeudi 06 juillet 2023 à Douala.

(EcoFinances) – Dans le cadre de la lutte qu’il mène depuis plusieurs semaines aux côtés de plusieurs membres influents du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), afin que la plus grande organisation patronale du pays créé en 1957 ne soit pas définitivement rayée de la carte, Emmanuel Wafo, PDG de Mit Chime et président de la commission Economie et développement de l’entreprise au Gicam, était face aux hommes et femmes des médias, ce jeudi 06 juillet 2023 à Douala, capitale économique du Cameroun. Objectif, partager avec ces derniers les contre-vérités et non-dits au sujet du traité de fusion dissolution du Gicam signé le 05 avril dernier par le président actuel du Gicam, Célestin Tawamba, avec son homologue de l’organisation patronale des PME Entreprises du Cameroun (Ecam), Protais Ayangma.

Violation flagrante des statuts du Gicam

« Nous soutenons l’idée que cette procédure est entreprise en violation des principes d’éthique et de droit. La fusion, d’après ses initiateurs, entraine la modification des statuts du Gicam. Or, d’après l’article 12 desdits statuts, seule l’AGE (Assemblée générale extraordinaire) a compétence pour connaître de la modification des statuts. Or, aucune Assemblée générale ne s’est réunie à ce jour pour débattre de ce projet qui semble acté », va-t-il, entrée de jeu, indiquer.

Avant d’ajouter : « Plus grave encore, toute la cuisine se serait faite au niveau du Conseil d’Administration du Gicam. Or, ce Conseil d’Administration a des attributions clairement définies à l’article 14 alinéa 4 des statuts du Gicam. Il n’a aucune compétence en ce qui concerne la modification des statuts », souligne le chef d’entreprise, membre du Gicam.

A l’en croire, le traité de fusion fait référence à la fois à (i) une Assemblée Générale constitutive d’une nouvelle organisation ayant ses propres statuts et (ii) à une modification des statuts du Gicam. Bien plus,  il y est clairement stipulé que « Monsieur Célestin Tawamba, ès qualité de Président du Gicam, et au nom de cette institution, déclare qu’il sera proposé aux membres du Gicam réunis en Assemblée générale extraordinaire, d’entériner le présent Traité de fusion dans les conditions prévues par les statuts du Gicam».

Or , l’article 12 des statuts du Gicam qui définit les compétences de l’AGE  indique de manière pertinente que cette instance statue sur « les modifications des statuts du Groupement ». Plus loin, l’article 26 traitant de la dissolution stipule que « La dissolution ne peut être prononcée que par l’Assemblée générale extraordinaire conformément aux prescriptions légales… ». « En définitive, s’agit-il (i) de la modification des statuts, (ii) de l’adoption du Traité de fusion, (iii) de l’adoption des nouveaux statuts de la nouvelle organisation, ou (iv) de la dissolution du Gicam ? », s’interroge Emmanuel Wafo.

L’immeuble siège du Gicam, sis à la rue des ministres à Bonanjo, le quartier administratif de la ville de Douala , capitale économique du Cameroun.

Volonté de dissimulation de la dissolution du Gicam, sous le prétexte de la fusion

Pour sa part, ce registre terminologique volontairement flou dévoile une volonté de dissimulation de la dissolution du Gicam, sous le prétexte de la fusion. « La violation des règles de transparence et la dissimulation aux membres des statuts de l’entité devant bénéficier du patrimoine du Gicam après dissolution en est la confirmation. La violation et le refus d’exécuter les décisions du Comité des Sages du Gicam en donne l’ultime confirmation », explique-t-il, devant les médias.

Bien plus, l’absence d’encadrement juridique des opérations de fusion aussi bien au niveau communautaire, national qu’interne au Gicam a bel et bien été relevé par le Commissaire à la fusion. Mais fort curieusement il n’en tient pas compte dans ses conclusions. « Il en est de même de la non prise en compte de certaines implications de cette démarche, notamment l’accroissement des engagements des membres du Gicam par incorporation du passif d’Ecam, sans autorisation préalable ainsi que la prise en compte de l’incidence fiscale de la mutation des patrimoines. Tout ceci laisse planer le doute sur son objectivité », déclare le président de la commission Economie et développement de l’entreprise au Gicam.

Tentative de bradage du patrimoine matériel et immatériel du Gicam

La découverte d’une série d’incongruités dans le dossier de fusion a, apprend-on, amené le camp des contestataires à voir que l’opération dont il est question ici repose sur un tissu de mensonges ayant pour seul et unique but de brader le patrimoine matériel et immatériel de notre Maison commune, le Gicam.  « Sinon, comment expliquer que l’évaluation faite des apports du Gicam estime la valeur de notre immeuble siège à 0 FCFA et la valeur du terrain de 1366 m2 en plein cœur de Bonanjo à 125 000 000 FCFA ? Bien plus, comment comprendre que les actifs immatériels du Gicam tels que les productions intellectuelles, les structures d’accompagnement des entreprises et autres ressources générées par ses activités ne soient pas pris en compte dans le rapport d’évaluation rendu par le commissaire à la fusion ? », s’interroge-t-il.

AGE du 11 juillet 2023

Une sortie médiatique du leader du camp des contestataires à la fusion dissolution du Gicam qui intervient au moment où les membres de la plus grande organisation patronale sont convoqués à prendre part, ce mardi 11 juillet 2023, à une AGE devant plancher sur la validation ou non du traité de fusion signé le 05 avril dernier. Mais qui, selon Emmanuel Wafo, n’a en réalité qu’un seul objectif : proposer aux adhérents l’entérinement du projet de fusion avec Ecam.

Ce qui évidemment n’est pas acceptable, puisque les toutes les étapes (vers la fusion) n’ont pas été respectées. « Notre opposition à cette fusion ne vise, ni plus ni moins, qu’à défendre le respect de l’éthique et des règles de gouvernance du Gicam : le projet de fusion qui est soumis à la validation de l’AGE du Gicam le 11 juillet 2023 ambitionne d’Acter définitivement la dissolution du Gicam pour créer un autre mouvement dont personne ne maîtrise les contours à ce jour », conclut-il.

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