(EcoFinances) – La plateforme numérique Yango, un service fourni par le groupe de droit russe de sociétés basé aux Pays-Bas (Yandex-Taxi) qui exploite les activités de mobilité à la façon d’Uber, est suspendue jusqu’à sa mise aux normes, selon le ministre des Transports (Mints), Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, qui lui reproche le non-respect des dispositions de la loi du 23 juillet 2001 régissant les professions de transporteur routier et d’auxiliaires de transports routiers.
«Le ministre des Transports porte à l’attention de l’opinion publique nationale en général et des acteurs du secteur du transport routier en particulier qu’à l’issue d’une mise en demeure adressée aux opérateurs de la plateforme numérique Yango et des réunions d’évaluations tenues au ministère des Transports, les activités de transport public de personnes opérées via la plateforme numérique Yango sont suspendues jusqu’à leur mises aux normes, conformément aux dispositions de la loi n° 2001-015 du 23 juillet 2001 régissant les professions de transporteur routier et d’auxiliaires de transports routiers », indique le ministre des Transports , dans un communiqué datant du 06 février 2023.
Cette décision, fortement saluée des syndicats des transporteurs, intervient au moment où ces derniers reprochent aux centaines de chauffeurs Yango d’exercer de manière illégale dans leur secteur d’activité. Tout comme elle arrive plusieurs mois après le rappel à l’ordre du ministre des transports visant la plateforme numérique. Lui, qui leur demandait en septembre 2022 de se mettre en règle dans le secteur des transports. Et qu’à défaut de se conformer à cette injonction, il n’aurait autre choix que de suspendre les activités de Yango dans le pays.
Parmi les autres exigences du gouvernement à l’endroit de cette plateforme russe figuraient, entre autres, la création d’un siège ou d’une succursale, la création d’une représentation ou d’une joint-venture, l’immatriculation auprès des services des Impôts, la déclaration desdites activités auprès du Minpostel (ministère des Postes et télécommunications), l’indication du prix, des taxes et autres frais constituant la structure du prix du service rendu aux usagers, etc…
Mais au lieu de s’arrimer aux normes en vigueur, le manager-pays de Yango, Didier Theze, avait à l’époque expliqué que la plateforme ne possédait et ne louait aucun taxi. « Nous ne possédons ni ne louons un seul taxi. Au lieu de cela, nous nous associons à des sociétés de transport indépendantes locales pour aider les entreprises camerounaises à se développer. Yango leur permet de renouveler leur flotte pour assurer des trajets plus confortables et encore plus sûrs aux Camerounais », avait-il avancé, comme arguments.
Sauf qu’aujourd’hui, les activités de l’opérateur Yango sont suspendues jusqu’à leurs mises aux normes. Et le ministre des Transports de saisir cette occasion « pour inviter les transporteurs clandestins en général et tous ceux voulant opérer à partir des plateformes numériques en particulier à se conformer, sans délai, aux dispositions pertinentes du décret n°2022/8801/PM du 10 octobre 2022 fixant les conditions d’accès aux professions de transporteurs routiers et d’auxiliaires des transports routiers ».