vendredi, 11 octobre 2024
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Friperie, matières textiles: Transformer 150 milliards de FCFA d’importations en opportunité d’affaires

Pour habiller sa population de 27 millions d’habitants, le Cameroun importe en moyenne 200 000 tonnes d’articles textiles confectionnés ainsi que des matières textiles et ouvrages d’un montant se situant autour de 150 milliards de FCFA par an. Des devises qui sortent chaque année du pays au profit d’autres économies, mais que l’Etat souhaite retenir sur place à travers la promotion des investissements dans le secteur productif. Il ne reste plus qu’aux investisseurs nationaux et étrangers à saisir cette opportunité.

(EcoFinances) – En moyenne, le Cameroun dépense par an un peu plus de 150 milliards de FCFA pour faire venir de la friperie et des vêtements neufs, des matières textiles et leurs ouvrages afin d’habiller les Camerounais. Ce qui constitue absolument une belle opportunité d’affaires pour ceux qui veulent investir dans le pays.

Un coup d’œil rapide sur les données du Commerce extérieur du Cameroun 2020 compilées par l’Institut national de la statistique (INS), et publiées en 2021, permet de voir que le pays a importé 222 666 tonnes d’articles textiles confectionnés ainsi que des matières textiles et  leurs ouvrages pour une valeur de 151 milliards de FCFA en 2020, contre 208 393 tonnes des mêmes produits pour un montant global de 164 milliards de FCFA en 2019

Pour les deux exercices susmentionnés, c’est en tout la forte somme de 315 milliards de FCFA que le Cameroun a mobilisé pour faire venir ces produits qui a contribué à grever sa balance commerciale en 2019 et 2020. Des milliers d’emplois malheureusement exportés qui ont permis de renforcer le tissu industriel des nations aux économies développées et diversifiées.

A l’heure où l’Etat camerounais semble prioriser désormais la transformation locale des matières premières dont le coton (qui n’est à ce jour transformé qu’à hauteur d’à peine 5%), il convient de reconnaître que la forte dépendance du Cameroun aux importations de tissus et vêtements neufs et usagés constitue à n’en point douter une aubaine pour les acteurs économiques. Une opportunité d’investir véritablement dans la transformation locale du coton, afin d’aider le pays à réduire cette dépendance.

L’une des raisons de l’intérêt d’investir aujourd’hui dans la production locale des articles textiles confectionnés étant que les importations de produits textiles ainsi que leurs ouvrages n’ont pas cessé de croître ces dernières années, comme l’attestent les chiffres officiels.  

Une tendance haussière des importations que l’Etat souhaite inverser à travers un certain nombre de mesures fiscales et douanières au profit des nouveaux investissements ou de l’extension des investissements dans le secteur productif. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour les investisseurs nationaux et étrangers intéressés par la production des vêtements et autres articles textiles confectionnés.

La loi du 18 avril 2013 fixant les incitations à l’investissement privé en République du Cameroun prévoit par exemple l’octroi d’avantages fiscaux et douaniers aux investisseurs qui souhaitent créer des usines sur place. Ces avantages touchent aussi bien les équipements de production que le matériel roulant et autres.

Le coton ,dont la transformation reste faible, fait partie des principaux produits d’exportation du Cameroun.

Défis

Cependant, l’investisseur qui souhaite se lancer dans la transformation du coton en produits finis devrait s’attendre à faire face à un certain nombre de défis. Le temps de création des entreprises étant depuis 2016 plus rapide qu’avant (de 488 jours en 2008 à 02 jours depuis 2016), il convient toutefois de savoir que l’un des plus grands défis auquel les industriels locaux du secteur textile sont habitués est bien la rude concurrence des vêtements et tissus en provenance de Chine et d’autres pays développés.

La Cicam (Cotonnière industrielle du Cameroun) en sait quelque chose. Elle, qui est la principale entreprise locale de transformation du coton en tissus et autres, n’a connu que des baisses de parts de marché depuis les dix dernières années. La Chine étant ici désignée comme la principale cause de cette situation. Rendu à ce jour, la situation de cette entreprise publique est tellement préoccupante qu’il lui faudrait la somme de 48,5 milliards de FCFA pour la sortir de la faillite, d’après le rapport 2020 de la CTR (Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic) rendu public récemment.

Aux rangs des autres défis auxquels l’investisseur devrait s’attendre, l’accès difficile au financement, le temps de raccordement à l’électricité, les changements climatiques (le climat peut affecter négativement les récoltes de coton), ou encore des crises comme le Covid-19 qui en 2020 a fait perdre la forte somme de 29 milliards à la Sodecoton  (l’équivalent de 30 975 tonnes d’invendus). L’actuelle crise sanitaire a en 2020 retardé les embarquements de la fibre de coton au Cameroun.

Des facteurs que les futurs ou nouveaux investisseurs du secteur textile devraient prendre en compte, s’ils souhaitent s’imposer très rapidement sur ce marché qui pèse environ 150 milliards de FCFA par an.

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