(EcoFinances) – Les entreprises du secteur privé (le nombre d’entreprises en exercice au Cameroun est estimé à 324 899 dont 324 250 PME en 2021, selon les données du ministère des PME-Minpmeesa) font partie des principaux bénéficiaires de la garantie de prêt que l’Etat du Cameroun vient d’accorder à la fois aux établissements et entreprises du secteur public ainsi qu’aux entreprises privées. La convention de garantie de portefeuille a en effet été signée, le 16 août 2023 à Yaoundé, entre l’Etat du Cameroun, les établissements de crédit et les établissements de microfinance, au cours d’une cérémonie présidée par le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, en présence du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Paul Tasong. Montant de la garantie accordée par l’Etat en 2023 : 200 milliards.
« Cette convention consacre, la mise en œuvre effective de la Facilité de garantie de l’Etat aux entreprises, telle que prévue par la loi de Finances 2023, habilitant le Gouvernement à l’aval de l’Etat aux établissements publics et entreprises publiques et privées, au titre des emprunts intérieurs, pour un montant global de 200 milliards de FCFA », précise le ministre des Finances, Louis Paul Motaze.
Même si le Minfi a, à cette occasion, indiqué qu’à travers cette initiative l’Etat entend améliorer la qualité et accroître le volume de crédits accordés aux entreprises privées et surtout les PME, il n’en demeure pas moins que certains se sont interrogés au sujet du profil des entreprises prioritaires ainsi que les conditions d’éligibilité.
Profil des entreprises prioritaires
Concernant le profil des entreprises prioritaires, il ressort, d’après les autorités, que ne peuvent prétendre bénéficier de la garantie de l’Etat que les entreprises publiques et privées de droit camerounais (à capitaux majoritairement camerounais), implantées sur le territoire national et ne faisant pas l’objet d’une procédure collective. C’est-à-dire, une procédure de sauvegarde, de redressement judiciaire ou de liquidation. Hormis cette conditionnalité, ces entreprises devront également être présentes dans les filières prioritaires de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) : entreprises de l’agro-industrie, entreprises de transformation, entreprises du domaine des TICs ainsi que les startups.
Conditions d’éligibilité
Qu’en est-il à présent des conditions d’éligibilité à cette garantie accordée par l’Etat ? Selon le ministère des Finances, deux catégories de prêts sont éligibles. « D’abord, les prêts destinés au financement des besoins en fonds de roulement et surtout à l’investissement, dans le sens de la formation brute de capital fixe des entreprises qui interviennent dans les filières identifiées comme prioritaires par la Stratégie Nationale de Développement 2020-2030 (SND30).Ensuite et enfin, les prêts visant à accroître la production locale des principaux produits d’importation et permettant de renforcer nos capacités d’exportation », explique un haut cadre du Minfi, soulignant que sont , par contre, exclues de ce champ les opérations de refinancement, de restructuration, de remboursement ou de rachat d’un prêt existant.
L’Etat accorde une garantie de 140 milliards de FCFA au secteur privé
Un détail important qui ne devrait pas échapper aux acteurs économiques locaux : la garantie accordée par l’Etat aux secteurs public et privé vise les prêts accordés jusqu’au 31 décembre 2023. « Le plafond de 200 milliards de FCFA est ainsi réparti à 60 milliards pour les établissements publics et à 140 milliards pour les établissements privés avec 30% pour les grandes entreprises et 70% pour les PME (Petites et moyennes entreprises). Par ailleurs, compte tenu du climat socio-économique, ces plafonds de couverture peuvent être ajustés par I’Etat à 60% pour les grandes entreprises et à 80% pour les PME opérant dans les zones économiquement sinistrées », souligne Didier Gilbert Edoa, secrétaire général du ministère des Finances.