lundi, 26 août 2024
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Roland Kwemain, Chairman du cabinet Go Ahead Africa : « Des mesures doivent être prises pour encourager les entreprises à investir et à créer des emplois »

L’année 2024 vient de voir démarrer son 2ème trimestre, après l’achèvement du 1er qui s’est particulièrement caractérisé par une lente reprise de l’activité économique au Cameroun. Roland Kwemain, Chairman du cabinet Go Ahead Africa, l’un des leaders de la transformation des organisations en Afrique, a accepté de partager avec EcoFinances.Net sa lecture du démarrage de l’exercice en cours, tout comme, dans cet entretien, il lève un pan de voile sur les préoccupations des créateurs de richesses et d’emplois que sont les Patrons. Pour lui, des mesures doivent être prises pour encourager les entreprises à investir et à créer des emplois, ce qui pourrait stimuler l'activité économique dans son ensemble.

EcoFinances.Net (EFN) : Bonjour Chairman et merci du temps que vous prenez pour répondre aux questions d’EcoFinances.Net (www.ecofinances.net). L’exercice 2024 vient de voir démarrer son 2ème trimestre, après l’achèvement du 1er. Quelle lecture vous en faites personnellement en tant que chef d’entreprise ?

Roland Kwemain (RK) : Bonjour et merci pour l’opportunité que votre journal nous donne de partager le bilan du 1er trimestre de l’exercice 2024 et des perspectives du 2nd trimestre. Personnellement, je trouve que le démarrage du 2ème trimestre représente une période critique pour évaluer la santé financière de nos entreprises. Malgré un démarrage assez timide des activités dans tous les secteurs, il faut savoir se montrer attentif aux évolutions de l’écosystème (fusion GICAM-ECAM), aux changements réglementaires (Nouvelle Loi des finances) et aux éventuels risques pour anticiper les défis à venir. Toutefois, je reste confiant dans notre capacité à relever les défis de la suite de 2024 et à poursuivre notre croissance de manière durable.

EFN : Selon les informations d’EcoFinances.Net, le premier trimestre 2024, qui vient de s’achever, s’est particulièrement caractérisé par une reprise très lente de l’activité économique. Partagez-vous cette lecture des choses ? Si oui, quels facteurs ont pu provoquer cela ?

RK : Plusieurs facteurs ont pu contribuer à cette reprise lente de l’activité économique. On peut citer l’instabilité politique grandissante dans la sous-région, les perturbations qui se font toujours ressentir plusieurs années après la pandémie de Covid-19, les fluctuations des cours des matières premières (notamment à cause du conflit Russo-Ukrainien), les défis liés à la compréhension et l’acceptation par les parties prenantes de la loi de Finances 2024, le déficit énergétique, l’inflation et la faiblesse de l’investissement privé.

Toutes ces variables ont pu avoir un impact négatif sur la confiance des investisseurs et des consommateurs, ce qui peut ralentir la reprise économique. Il faudra du temps pour que l’économie se remette pleinement de ces chocs. Cependant, la faiblesse de l’investissement privé peut représenter le plus grand frein à la croissance économique, car l’investissement est un moteur clé de la croissance. Des mesures doivent être prises pour encourager les entreprises à investir et à créer des emplois, ce qui pourrait stimuler l’activité économique dans son ensemble.

Ici, le Chairman du cabinet Go Ahead Africa, Roland Kwemain, expliquant les enjeux de l’innovation, de la collaboration, de l’esprit de créativité, de la cohésion, de l’agilité, et de l’esprit d’équipe aux cadres d’une grande entreprise de la place.

EFN : Comment a été le 1er trimestre 2024 chez Go Ahead Africa ? Les objectifs prévus sur les trois (03) premiers mois de cet exercice ont-ils été atteints ? Si oui, comment avez-vous fait ?

RK : Go Ahead Africa n’a pas véritablement fait exception à la règle. Tout comme les autres entreprises de l’écosystème, nous avons connu un démarrage plutôt lent mais avons su nous montrer résilient pour atteindre nos objectifs. Malgré les difficultés, nous avons maintenu notre cap et nous sommes fiers d’avoir atteint nos objectifs du premier trimestre. Cela a été possible grâce à l’engagement et le travail acharné de toute notre équipe, ainsi qu’à notre capacité à nous adapter rapidement aux changements du marché. Nous restons optimistes mais prudents pour la suite de l’année et sommes convaincus que notre résilience, professionnalisme et notre capacité à Innover permettront de relever les défis à venir.

EFN : Comme un devin, vous nous disiez dans une interview en novembre dernier que 2024 sera tout aussi difficile que 2023. Sinon, un peu plus. Est-ce que vous maintenez cette assertion ? Si oui, sur quels éléments fondiez-vous votre analyse ?

RK : Oui, je maintiens cette assertion que 2024 sera tout aussi difficile que 2023, voire un peu plus difficile. Cette analyse était basée sur plusieurs facteurs :

1)-Tout d’abord, les tensions politiques et les conflits qui persistent dans la sous-région ont eu un impact sur la stabilité du pays. On assiste, impuissants , à un ‘remake’ du printemps arabe version Afrique subsaharienne.

2)- En matière de crise économique, l’inflation est un facteur préoccupant. Les prix des denrées de première nécessité et d’autres biens de consommation tels que le carburant ont connu une hausse significative. Cette situation impacte directement le pouvoir d’achat des populations déjà vulnérables et pourrait entraîner une détérioration des conditions de vie.

3)-La fusion du patronat, qui visait à regrouper les organisations patronales existantes, aura à coup sûr des répercussions sur l’économie du pays. Les changements structurels induits par cette fusion pourraient impacter la dynamique des entreprises et du marché du travail ;

4)-Enfin, les changements apportés par la nouvelle loi des Finances ont eu sans nul doute des conséquences sur les budgets des ménages et des entreprises.

EFN : Où en êtes-vous avec la sortie du sublime ouvrage, fruit des 13 années d’expérience du Cabinet Go Ahead Africa, dont vous annonciez l’an dernier la publication pour le 1er trimestre 2024 ? Et puis, pouvez-vous repréciser les thèmes que les lecteurs retrouveront dans cet ouvrage tant attendu ?

RK : La parution de ce bel ouvrage axé sur comment faire de la Conduite du Changement un outil de Performance Humaine et Organisationnelle ; sera finalement pour Septembre 2024. Il apportera des réponses concrètes aux besoins de plus en plus accrus en outils propres au continent Africain, pour passer de la simple théorie à l’action de changer. Nous traiterons notamment des concepts clés de la Conduite du changement, mais apporterons également notre solution aux différentes questions de pilotage, mise en œuvre et suivi du processus de conduite du changement en nous basant sur des exemples concrets tirés de notre expérience avec les PME, les multinationales, les organisations non-gouvernementales …

Enfin, nous aurons le retour d’expérience de 10 Capitaines d’entreprises de divers secteurs (Agro-industriel, Bancaire, Energie, Média, Portuaire, Conseil Fiscal, Education …) qui partageront les clés de succès de l’implémentation de ce processus au sein de leurs entreprises respectives.

EFN : Chairman, nous avons remarqué que vous avez, depuis janvier dernier, continué d’encadrer de nombreux chefs d’entreprises et managers. Quelles sont, d’après vous, les préoccupations que ces derniers vous ont soumis pour cette année 2024 ? Et pourquoi, d’après vous, certaines de ces problématiques paraissent plus importantes et urgentes que d’autres ?

RK : Tout d’abord, il faut être conscient de l’environnement VUCA (Volatile, Incertain, Complexe et Ambigu) dans lequel le monde évolue actuellement. L’actualité Africaine, nous emmène à parler de VVUCA, le V additionnel étant mis pour Violent. La volatilité de l’écosystème économique et politique sur le continent est une préoccupation constante. Ces changements rapides et imprévisibles nécessitent une capacité d’adaptation et de réactivité accrue de la part des entreprises. Par ailleurs, l’avènement de l’intelligence artificielle a un impact irréfutable sur les modèles d’affaires et les processus de travail. Les entreprises cherchent à comprendre comment intégrer efficacement ces technologies pour rester compétitives et anticiper les évolutions du marché.

La gestion de la Génération Z, qui débarque en entreprise avec ses attentes spécifiques en termes de travail, de valeurs et d’engagement, est également une préoccupation importante pour de nombreux leaders. Adapter les modes de management et de communication pour répondre aux besoins de cette nouvelle génération, avenir du Capital Humain, est un enjeu essentiel pour assurer la performance et la motivation des équipes.

Enfin, la conjoncture économique actuelle, marquée par des défis majeurs tels que l’inflation, la fluctuation des taux de change pousse les entreprises à repenser leurs stratégies, leur modèle économique et leur gestion des risques. Certaines de ces problématiques paraissent plus importantes et urgentes que d’autres en fonction de la situation spécifique de chaque entreprise. Il est donc essentiel pour les dirigeants d’entreprises de prioriser les défis qui ont le plus d’impact sur leur activité et de développer des stratégies adaptées pour y faire face.

Les cadres d’une entreprises découvrent et essaient, durant une formation, de nouvelles expériences susceptibles de les aider à améliorer la productivité.

EFN : Dans vos enseignements aux patrons, vous insistez toujours sur l’innovation, la collaboration, l’esprit de créativité, la cohésion, l’agilité, l’esprit d’équipe. Pourquoi une telle insistance ? Certains pourraient finir par croire que vous manquez d’inspiration ou de sujets à développer au profit des créateurs de richesses ?

RK : Cette insistance repose sur notre conviction profonde que ces éléments sont essentiels pour toute réussite pérenne.  En tant que Coach et Formateur en Leadership, je suis amené à travailler avec de nombreuses organisations et à observer les pratiques les plus efficaces, mais aussi les erreurs les plus courantes. La capacité à innover, à anticiper les besoins du marché et à proposer des solutions nouvelles est cruciale pour rester pertinent et prospère. Une entreprise qui ne cherche pas à se renouveler risque de stagner et de subir à son tour le syndrome Kodak. Ensuite, la collaboration et l’esprit d’équipe sont des éléments fondamentaux pour favoriser la synergie au sein d’une organisation. Je crois fermement que la performance d’une entreprise repose sur la capacité de ses membres à travailler ensemble de manière harmonieuse, en mettant de côté les égos et en se concentrant sur les objectifs communs. La créativité est également un aspect essentiel à encourager au sein d’une entreprise, surtout évoluant dans un environnement hyper challengeant.

Les idées novatrices et originales peuvent être à l’origine de nouveaux produits, services ou processus qui feront la différence sur le marché. En ce qui concerne la cohésion et l’agilité, il est important pour une organisation d’être capable de s’adapter rapidement aux changements du marché, de prendre des décisions rapides et efficaces, et de rester unie face aux défis rencontrés. Notre mission est d’aider les patrons à prendre conscience de l’impact positif que ces valeurs peuvent avoir sur leur organisation, et de les accompagner dans la mise en place de pratiques et stratégies qui favorisent une culture d’entreprise propice à la croissance durable.

EFN : Le mot résilience revient aussi dans vos formations. Pourquoi ? Quels peuvent être ses bénéfices pour des entreprises qui évoluent dans un contexte VUCA (Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu) comme le nôtre ?

RK : Dans un environnement VUCA, où l’incertitude et la complexité sont la norme, la capacité à développer la résilience permet aux entreprises de maintenir leur agilité et leur capacité d’innovation. En pratiquant la résilience, les équipes peuvent mieux gérer le stress, rester motivées et productives, et trouver des solutions créatives aux problèmes complexes. En intégrant la résilience dans les formations, les entreprises peuvent donc renforcer l’arsenal de compétences de leurs équipes et leur permettre de naviguer avec succès dans un environnement en constante évolution.

EFN : Les Grandes Entreprises et grandes organisations continuent à être les plus grands bénéficiaires de vos savoirs et savoir-faire. L’attitude des PME (qui hésitent encore à solliciter votre encadrement) a-t-elle, entre temps, changé ? Sinon, n’y-a-t-il pas des astuces susceptibles de les intéresser aux formations que vous proposez ?

RK : Les PME ont souvent des ressources limitées et considèrent la formation comme un coût plutôt qu’un investissement. Elles ont également tendance à privilégier la formation sur le tas plutôt que de faire appel à des consultants externes ayant une expérience remarquable.  Cependant, il est important de souligner que de plus en plus de PME réalisent l’importance de la formation pour rester compétitives dans un environnement en constante mutation. Certaines, à l’image du Cabinet Zangue & Partners, LJD Group ou encore Balafon Média que nous accompagnons, investissent dans le développement des compétences de leurs employés, et le renforcement de la cohésion d’équipe. Il reste encore du travail à faire pour sensibiliser les PME à l’importance de la formation continue et de l’encadrement professionnel, mais les mentalités commencent lentement à évoluer, vu les enjeux.

EFN : Enfin, Chairman, pour sortir de cet entretien, quel dernier message avez-vous à passer aux chefs d’entreprises opérant au Cameroun et en Afrique, en ce début du 2ème trimestre 2024 ?

RK : Je voudrais rappeler aux chefs d’entreprises qu’il est essentiel de rester flexibles, créatifs, agiles et résilients face aux défis et aux opportunités qui se présentent. La capacité d’adaptation et d’innovation sera cruciale pour maintenir la compétitivité et la croissance de nos entreprises. Gardons à l’esprit l’importance de la responsabilité sociale et environnementale dans nos activités. En agissant de manière durable et éthique, nous contribuons à un développement plus harmonieux et inclusif pour les communautés et pour l’environnement. Go Ahead Africa a prévu plusieurs sessions de formation grand public à savoir : a) -Des Programmes de Certification en Leadership ( Hemlé) et en Coaching (Ubuntu) ;  b)-le 18 avril à l’hôtel Sawa, Formation sur l’Intelligence Artificielle ; c)- le 24 avril à l’hôtel Sawa, IMPACT talks sur la Gestion du Temps et des Réunions ; d)-le 11 mai à l’hôtel Prince de Galles, Nyango D’Impact sur la Santé Mentale ; e)- et du 30 au 31 mai, la 6ème édition du Forum QHSE au siège du GECAM. Un excellent 2nd trimestre à tous !

Propos recueillis par EcoFinances.Net

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