mardi, 03 décembre 2024
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Crédit à l’économie : Le coût de l’argent va rester élevé au cours du 2nd semestre 2023, en raison du maintien des taux directeurs par la BEAC

A l’issue du Comité de politique monétaire (CPM) du 26 juin 2023, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de maintenir inchangés ses principaux taux directeurs (Taux d’intérêt des appels à d’offres à 5%, Taux de la facilité de prêt marginal à 6 ,75%, Taux de la facilité de dépôt à 0% ; et les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue et 4,50% sur les exigibilités à termes). Objectif, réduire la création monétaire et combattre l’inflation dans la sous-région.

(EcoFinances) – Les taux d’intérêts liés au crédit bancaire, jugés prohibitifs par l’essentiel des créateurs de richesses et notamment les PME (friandes des crédits à moyen et long termes) en zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) , resteront élevés pendant le second (2nd) semestre de l’exercice 2023. Et pour cause, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a décidé de maintenir inchangés ses principaux taux directeurs, selon le communiqué ayant sanctionné le Comité de politique monétaire (CPM) qui s’est réuni le 26 juin 2023 par visio-conférence sous la présidence d’Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC. Les principaux taux directeurs de la Banque centrale, qui avaient subi une hausse notable au mois de mois de mars 2023, restent donc inchangés, afin non seulement de réduire la création monétaire (à l’origine de la hausse généralisée des prix) et de combattre l’inflation (qui va atteindre 6,3% cette année, contre 5,6% en 2022).

Maintien des taux directeurs

« Après analyse des facteurs de risques, pesant sur la stabilité monétaire, avec une position extérieure confortable préservant la stabilité externe de la monnaie, mais une situation encore préoccupante de la stabilité interne caractérisée par une persistance du niveau élevé d’inflation, le CPM a décidé de maintenir inchangés : le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) à 5%, le Taux de la facilité de prêt marginal à 6,75%, le Taux de la facilité de dépôt à 0%, ainsi que les coefficients des réserves obligatoires à 7% sur les exigibilités à vue  et 4,50% sur les exigibilités à terme », fait savoir la Banque centrale.

Pour la gouverne des uns et des autres, le Taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) est le principal taux de la BEAC. Il représente la rémunération perçue par la Banque centrale commune aux six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA et Tchad) à l’effet de fournir des liquidités aux banques commerciales.  Par contre, le Taux de la facilité de prêt marginal est la rémunération de la Banque centrale quand celle-ci fournit de la liquidité aux banques commerciales, pour une durée qui n’excède pas 24heures. Il s’agit en effet du taux directeur réputé pour être le plus élevé des banques centrales.

Réduire la création monétaire, combattre l’inflation…

Le maintien de ces taux directeurs à leur niveau de mars dernier signifie, apprend-on, que la BEAC souhaite rendre plus coûteux l’accès à l’argent auprès de ses guichets. Ce qui devrait par conséquent amener les banques commerciales à maintenir leur tour leurs taux, mais débouchera absolument sur un coût élevé du crédit bancaire accordé aux entreprises et ménages, ainsi que sur un accès difficile au financement. Un objectif que souhaite atteindre la Banque centrale. Elle, qui compte réduire la création monétaire au cours du second semestre 2023, tout en combattant l’inflation déjà élevée dans la zone Cemac.

Cette décision de rendre difficile l’accès au financement bancaire dans la sous-région intervient au moment où les crédits à la clientèle ont, ces derniers temps, connu une hausse non négligeable dans plusieurs pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). C’est le cas par exemple au Cameroun où, l’an dernier, les crédits accordés aux entreprises, ménages et administrations publiques, ont enregistré une augmentation de 5% et sont chiffrés à 4715 milliards de FCFA au 31 décembre 2022.

Perspectives favorables

Mais en dépit du recul de la croissance en zone Cemac,  qui reviendrait de 3% en 2022 à 2,4% en 2023, une dégradation des finances publiques qui se matérialiserait par un recul du solde budgétaire global (dons compris) de 2,8% du PIB en 2022 à 1,7% en 2023 après 7,7% en 2022, et une persistance des pressions inflationnistes en hausse à 6,6% en 2023 contre 5,6% un an plus tôt, la BEAC explique que les perspectives en matière de stabilité monétaire externe sont en revanche plus favorables. Avec un taux de couverture extérieure de la monnaie qui ressortirait à environ 80% (contre 73,1% en décembre 2022), et des réserves de change en mois d’importation de biens et services qui augmenteraient à 5,1 en 2023 contre 4,7 en 2022. Enfin, la Banque centrale table en 2023 sur une masse monétaire qui progresserait de 13,1%, tandis que les avoirs extérieurs nets poursuivraient leur accroissement avec un taux d’environ 20%.

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