(EcoFinances) – A la suite des conférences extraordinaires des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad, RCA) qui se sont tenues en 2016, 2019 et 2021 au Cameroun, la capitale politique camerounaise, Yaoundé, abrite ce 17 mars 2023 le 15ème sommet ordinaire des chefs d’Etat de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Les travaux se tiendront, apprend-on, au Palais de l’Unité, sous la présidence du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, président en exercice de cette organisation sous-régionale.
« Yaoundé, la capitale camerounaise, abrite le 17 mars 2023, le XVe Sommet ordinaire des Chefs d’Etat de la Cemac. Les travaux se tiendront au Palais de l’Unité, sous la présidence de S.E. Paul BIYA, Président de la République du Cameroun et Président en exercice de cette organisation sous régionale. Ces assises succèdent aux Conférences extraordinaires des Chefs d’Etat et de Gouvernement tenues en 2016, en 2019 et en 2021, toujours au Cameroun », indique le dossier de presse de cette importante rencontre auquel EcoFinances.Net a eu accès.
Guerre russo-ukrainienne et ses répercussions sur les économies de la Cemac
Selon les experts, ce sommet extraordinaire de la Cemac se tient dans un contexte marqué par les conséquences désastreuses de crises successives et multiples, qui ont affecté et continuent d’affecter les économies de la sous-région. Il s’agit notamment de la chute brutale des prix du baril de pétrole de 2014 à 2016 ayant entraîné des déséquilibres budgétaires importants, de la pandémie de Covid-19 qui elle, s’est accompagnée de mesures économiques restrictives pour en réduire les effets et, enfin, du conflit en cours entre la Russie et l’Ukraine. « Ce conflit a eu des répercussions drastiques sur les chaînes d’approvisionnement en produits pétroliers et dérivés, denrées alimentaires et autres matières agricoles au niveau mondial. Combiné à l’érosion du pouvoir d’achat et à la raréfaction des capitaux, cet ensemble de facteurs a fragilisé les économies de la Cemac à peine remises des effets pernicieux de la pandémie de Covid-19 », précise le document.
Qui renseigne par ailleurs qu’il est donc question, pour les chefs d’Etat et de gouvernement, « d’évaluer la situation et d’apprécier l’efficacité du Programme des réformes économiques et financières de la Cemac (Pref-Cemac), dont le but est de procéder de manière rapide, vigoureuse et coordonnée, à des ajustements budgétaires et structurels, pour la stabilisation du cadre macroéconomique des Etats membres ».
Consolidation des acquis de la longue marche vers la constitution d’une communauté économiquement intégrée et fusion des marchés de la sous-région
An en croire les experts, les enjeux du sommet de Yaoundé sont multiples. Tout d’abord, il y a le fait que le président camerounais, dont le mandat à la tête de la Cemac s’achève, voudrait consolider avec ses pairs, les acquis de la longue et difficile marche vers la constitution d’une communauté économiquement intégrée, et la fusion des marchés de la sous-région. Ensuite, il est urgent de réagir vigoureusement au nouvel environnement créé par le conflit en Europe de l’Est, en adoptant des mesures stratégiques et opérationnelles. L’enjeu majeur étant de préserver la sécurité alimentaire et de mettre en place les conditions de reprise d’une croissance économique forte, inclusive et durable.
Désignation de nouveaux responsables à la tête des institutions et organes de la Cemac
Au plan institutionnel, le sommet dont il est question ici est appelé à désigner de nouveaux responsables à la tête des institutions, organes, institutions spécialisées et agences d’exécution de la Cemac. « Il est, par exemple, à noter que tout le gouvernement de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) devrait être renouvelé. Les mandats du président de la Commission de la Cemac, de la vice-présidente et des quatre Commissaires étant échus, leurs postes devraient être pourvus », fait savoir le dossier de presse de l’évènement. Tout comme il renseigne que les chefs d’Etat pourraient éventuellement être amenés à procéder aux nominations du vice-gouverneur, du secrétaire général et des trois directeurs généraux de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC).
Cryptomonnaie, rotation des personnels au niveau des institutions…
D’après les experts, cette concertation serait également l’occasion de procéder à une évaluation du quinquennat qui s’achève, tant à la Commission que dans toutes les autres structures de la Cemac. Ces derniers pensent d’ailleurs que les échanges entre les chefs d’Etat et de gouvernement ne devraient pas s’empêcher d’aborder la délicate question de la circulation de la cryptomonnaie dans la sous-région, tout comme ils pourraient revisiter le principe de rotation des personnels au niveau des institutions, organes et institutions spécialisées de la Cemac, suite à l’abrogation du consensus de Fort-Lamy.
Processus de rationalisation des deux Communautés sous-régionales ( Ceaac et Cemac)
Aussi, les experts relèvent que la problématique du financement de la Cemac via la taxe communautaire d’intégration (TCI) ou encore le processus de rationalisation des deux Communautés sous-régionales, la Ceaac et la Cemac, sont autant de sujets dans l’agenda des chefs d’Etat et de gouvernement. « A l’issue des travaux, le président de la République du Cameroun, Paul Biya, président en exercice de la Cemac depuis le 24 mars 2019, devrait passer le relais au président Faustin-Archange Touadera, président de la République Centrafricaine. En définitive, le sommet de Yaoundé marquera certainement un autre tournant décisif dans la vie de la Cemac », conclut le document consulté par EcoFinances.Net.