(EcoFinances) – Les activités du Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun (DACC), qui vise à renforcer la croissance de l’économie camerounaise et la création d’emplois décents via l’appui aux entreprises et aux organisations intermédiaires, l’amélioration du climat des affaires, la normalisation et l’efficacité énergétique, commencent à porter des fruits, selon Strafort Pedie, conseiller technique au Minepat (ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire) et coordonnateur du comité de suivi opérationnel du DACC. Il a apporté des précisions dans ce sens au cours de la matinée d’information sur le DACC qu’a abritée l’hôtel La Falaise de Yaoundé ce vendredi 10 mars 2023. Rencontre à laquelle ont pris part plusieurs hommes et femmes des médias, Patrick Illing et Jules Kembou de la Section économie, secteur privé et intégration régionale de la délégation de l’Union européenne (DUE) à Yaoundé ; ainsi que Raouf Jaoua, chef de mission du DACC.
Renforcer la productivité des entreprises ainsi que la qualité de leurs produits
A en croire Strafort Pedie, le DACC, dont les activités ont réellement démarré en 2022, s’est, dans le cadre de la Composante I relative à « l’appui aux entreprises et aux organisations intermédiaires », attelé à combler le gap de compétitivité des entreprises locales éprouvant des difficultés à supporter la concurrence des entreprises étrangères sur le marché local et les marchés internationaux. « Cela a été réalisé à l’aide de diagnostics, la définition et la mise en œuvre d’actions visant à renforcer la productivité des entreprises ainsi que la qualité de leurs produits afin d’augmenter la transformation industrielle au Cameroun et accroître la valeur ajoutée nationale », a-t-il déclaré aux hommes et femmes des médias ayant répondu présents à cette matinée d’information.
Des propos qu’approuve le chef de mission du DACC, Raouf Jaoua, qui renseigne pour sa part que les travaux menés sur le terrain ont permis de voir que les rendements des spéculations telles que le riz et le manioc restent faibles. « Le riz produit localement n’est pas compétitif. L’agriculteur camerounais récolte à peine 1,5 tonne à l’hectare lorsqu’en Chine c’est 7,5 tonnes à l’hectare. Idem pour le manioc dont la production demeure faible. Comment amener le boulanger à préférer la farine de manioc à la farine de blé ? C’est l’une des questions sur lesquelles nous travaillons. Pour que le manioc devienne une alternative au blé, il faudrait que le kg de la farine de manioc soit vendu aux boulangers locaux au prix de 450 FCFA. Pas plus », a-t-il indiqué.
Les dossiers de 04 entreprises locales en étude auprès des banques
Toujours dans le cadre de la composante I, le DACC a, apprend-on, contribué à la rédaction de business-plans déposés auprès des banques partenaires afin d’augmenter les chances desdites entreprises et à obtenir des financements. « Le nombre d’entreprises bénéficiaires (TPE et PME) de l’appui du DACC dans les secteurs de l’agro-alimentaire, de l’hôtellerie et du tourisme, de l’artisanat et du cuir a été porté à 228 en 2022 », a fait savoir Raouf Jaoua, précisant que les dossiers de quatre (04) entreprises sont en étude auprès des banques locales et pourront bientôt bénéficier du financement bancaire.
Concernant la composante II (amélioration du climat des affaires), le coordonnateur du DACC, Strafort Pedie, a expliqué aux médias que la plupart des actions d’appui à la préparation du dialogue public-privé et à l’amélioration du climat des affaires ont été lancées par le DACC en 2022. Il cite ,entre autres, la contribution du DACC à la rédaction d’un livre blanc pour fédérer les opérateurs du secteur privé, la définition des outils de renforcement des capacités des acteurs du secteur privé dans les techniques de dialogue et de plaidoyer, l’appui des organisations intermédiaires représentatives du secteur privé (chambre de commerce, organisations sectorielles, etc…) pour la dématérialisation du certificat d’origine, la publication de plusieurs supports de l’économie tels quel les guides de l’investisseur et celui de l’import-export.
Production de normes en matière d’électricité et d’efficacité énergétique
Enfin, s’agissant de la composante III (normalisation et efficacité énergétique), le DACC a , apprend-on, contribué l’année dernière à la réalisation de diagnostics énergétiques d’entreprises, appuyé l’Agence des normes et de la qualité (ANOR) dans la production de normes en matière d’électricité et d’efficacité énergétique et formé les parties prenantes en matière d’efficacité énergétique. « La majorité des activités mises en œuvre au cours de l’exercice 2022 devraient s’achever en 2023, qui est la dernière année de mise en œuvre du DACC », a tenu à préciser Strafort Pedie.
Pour rappel, le DACC, qui est l’instrument de coopération entre le Cameroun et l’Union européenne (UE), est financé à hauteur de 10 millions d’euros (6,5 milliards de FCFA) par l’UE. Il est mis en œuvre depuis le 20 janvier 2020, avec pour objectif de contribuer au renforcement de l’économie camerounaise et à la création d’emplois à travers l’amélioration de la compétitivité.