vendredi, 20 décembre 2024
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Vie chère : Face au risque de persistance de l’inflation en 2023, l’INS recommande à l’Etat d’accélérer la politique de transformation structurelle de l’économie

Dans son récent rapport sur l’évolution de l’inflation au cours de l’année 2022, publié le 20 février 2023, l’Institut national de la statistique (INS) recommande également à l’Etat le développement des unités de production et de distribution des intrants agricoles (engrais chimiques, herbicides, semences, etc.).

(EcoFinances) – Compte tenu du risque de persistance ou d’accélération de l’inflation en 2023 et afin de réduire la dépendance extérieure du Cameroun, la politique de transformation structurelle de l’économie inscrite dans la SND30, déjà en cours de mise en œuvre, devra s’accélérer, selon l’Institut national de la statistique qui vient de rendre public son rapport sur l’évolution de l’inflation au cours de l’exercice 2023.

 « Face au risque de persistance/accélération de l’inflation en 2023 et afin de réduire la dépendance extérieure du Cameroun, la politique de transformation structurelle de l’économie inscrite dans la SND30, déjà en cours de mise en œuvre, devra s’accélérer », fait savoir l’organisme public en charge de la production des données statistiques, précisant que cette solution est inévitable si la guerre russo-ukrainienne perdure et ses conséquences inflationnistes ne s’estompent pas de sitôt.

La subvention des prix des carburants en 2022 a permis de contenir l’inflation

En effet, l’INS fonde son argument sur le fait qu’en 2022, le taux d’inflation était de 6,3%. Ce qui est au-dessus de la norme communautaire Cemac de 3,0%. « Les tensions inflationnistes ont été entretenues principalement par les prix des produits alimentaires notamment ceux des huiles et graisses, des pains et céréales, des poissons et fruits de mer, des viandes, des laits, fromages et œufs et des légumes », explique-t-il. Tout comme il soutient que les déséquilibres entre les capacités de production et la vigueur de la demande alimentée par la conjonction de plusieurs chocs exogènes (sanitaire, géopolitique, climatique) ont porté l’inflation à des niveaux élevés partout dans le monde.

A en croire l’organisme public en charge de la production officielle des données statistiques, chaque pays a dû ajuster ses politiques économiques, notamment fiscales et budgétaires, en vue de contenir le niveau d’inflation sur certains biens et services ayant un impact potentiel très important sur les populations.  « C’est dans ce cadre que le Gouvernement a, entre autres mesures d’atténuation de l’impact socioéconomique, opté pour le maintien des prix des produits pétroliers et du gaz domestique à travers un mécanisme de subvention des prix à la pompe », souligne l’INS.

Le gouvernement consulte régulièrement ses partenaires aux fins de mobiliser les moyens nécessaires pour le financement la SND 2020-2030.

Pour ce dernier, le montant de cette subvention s’est chiffré à près de 775 milliards de FCFA en 2022. Son poids étant devenu intenable, l’augmentation des prix du carburant était devenue inévitable, apprend-on.

L’on se rappelle d’ailleurs qu’à partir du 1er février 2023, le litre de l’essence super est passé de 630 FCFA à 730 FCFA et celui du gasoil est passé de 575 FCFA à 720 FCFA. Le prix du pétrole lampant, grandement consommé par les couches sociales défavorisées, est resté stable à 350 FCFA le litre de même que le prix de la bonbonne de 12,5 kg du gaz domestique qui sera toujours vendue à 6 500 FCFA.

Pour garantir le pouvoir d’achat des consommateurs face à ces mesures visant à préserver les équilibres budgétaires, les salaires des agents publics ont été revalorisés en moyenne de 5,2% et le SMIG remonté à 41 875 FCFA contre 36 270 FCFA jusqu’ici.

L’INS propose aussi le développement des unités de production et de distribution des intrants agricoles

Que faire face au risque de persistance de l’inflation (vie chère) en 2023, hormis l’accélération de la politique de transformation structurelle de l’économie inscrite dans la SND30 déjà en cours d’implémentation ? L’INS propose par ailleurs au gouvernement le développement des unités de production et de distribution des intrants agricoles (engrais chimiques, herbicides, semences, etc.). A l’en croire, cela constitue un des leviers à utiliser pour accroître une offre diversifiée en produits agricoles. « Sur le plan énergétique, tout en accélérant la restructuration de la Sonara (Société nationale de raffinage) et la valorisation de l’énergie hydroélectrique produite dans les différents barrages, le Gouvernement est appelé à accélérer en même temps le transport et la distribution auprès des entreprises et des ménages », recommande l’INS.

Aussi, apprend-on, les sources d’énergie alternatives, notamment le solaire et l’éolienne, méritent d’être davantage développées. « Les contrôles dans les marchés doivent être également multipliés pour éviter les dérives dues à la revalorisation des salaires », conclut-il.

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