(EcoFinances) – La politique de maturation des projets adoptée depuis quelques années par le gouvernement à l’effet d’améliorer le taux d’exécution du Budget d’investissement public (BIP) à travers le pays commence à porter des fruits. Selon le directeur général de l’Economie et de la programmation des investissements publics au Minepat (ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire), Isaac Tamba, les initiatives déployées par le gouvernement dans le cadre du processus de maturation des projets « ont contribué à l’amélioration sensible du taux d’exécution physique du BIP, en portant celui-ci de 76,36% en 2018 à 92,36% en 2020 ». Soit une hausse de 16% en deux ans.
Il a fait mention de ces données au cours de l’atelier sur la maturation des projets qu’il a présidé ce mardi 28 février 2023 à Yaoundé. Un séminaire organisé par le Minepat dont l’objectif était de renforcer les capacités des responsables publics en charge de la maturation des projets d’investissement, afin de maîtriser les coûts et anticiper sur l’exploitation, la maintenance et pérennisation des ouvrages. Concrètement, il s’est agi, pendant cette rencontre, de lancer officiellement les activités de maturation des projets telles que prescrites dans le décret fixant le calendrier budgétaire de l’Etat ; de présenter le bilan de la réforme engagée depuis 2018 sur la maturation et les perspectives de préparation et de validation des projets ; et enfin, de sensibiliser les participants sur le processus de maturation des projets en mode PPP (Partenariat public-privé).
Parmi les initiatives déployées dans le cadre de la politique de maturation des projets ces dernières années et dont les retombées positives sont aujourd’hui palpables, Isaac Tamba cite, entre autres, la mise en place, au niveau central, des Commissions internes de maturation des projets dans les départements ministériels, les entreprises et établissements publics, le fonctionnement du Comité technique interministériel des experts en charge de la maturation des projets et la délivrance des visas de maturité. Et au niveau local, la mise en place des rencontres régionales en charge de l’évaluation de la maturation des projets des Collectivités territoriales décentralisées (CTD) et des services déconcentrés de l’Etat.
Même si cette embellie est à saluer, Isaac Tamba prévient toutefois que des difficultés persistent et continuent d’entraver le processus de maturation des projets. Elles vont , apprend-on, de la quasi-absence des sessions de renforcement des capacités des acteurs impliqués dans le processus de maturation des projets au niveau des administration à la faible maîtrise du rôle des ingénieurs de l’Etat par les maîtres d’ouvrage, en passant par l’allocation insuffisante des ressources dédiées au fonctionnement des instances d’examen de la maturité des projets, la culture pesante de l’octroi des visas de maturité à titre exceptionnel, et la faible vulgarisation des textes sur maturation des projets, etc…