(EcoFinances) – En dépit du contexte international favorable (conditions météorologiques défavorables, notamment au Brésil en ce qui concerne le café arabica), les volumes de café exportés durant les neuf premiers mois de l’année 2022 se sont inscrits en baisse de 31,4%, d’après le bulletin des exportations des matières premières du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) de décembre 2022, qui fait savoir que cette contreperformance se justifie par le fait que cette filière fait face depuis plusieurs années à un vieillissement des vergers, un désintéressement des jeunes, et un abandon des plantations en raison de la faible rentabilité de cette spéculation comparativement aux autres activités agricoles.
« De manière générale, il apparaît que les volumes de café exportés au cours des neuf premiers mois de l’année 2022 se sont inscrits en baisse de 31,4% », indique le document du Minepat, précisant que les exportations en valeur connaissent (par contre) un accroissement de 6,4% en raison de la bonne tenue des cours de ces produits, induite par les conditions météorologiques défavorables dans les principaux pays producteurs.
Selon le Minepat, les volumes exportés du café robusta (qui constitue l’essentiel de la production nationale) sur les neuf premiers mois de 2022 se sont situés à 7290 tonnes, contre 11 470 tonnes sur la même période en 2021. Soit un recul de 36,4%. En ce qui concerne le café arabica, les exportations se sont, apprend-on, situées à 616 tonnes entre janvier et septembre 2022 contre 488 tonnes en 2021, soit une augmentation de 26,3% en glissement annuel.
En effet, ce n’est pas la première fois que les exportations de café enregistrent ainsi une baisse (en termes de volumes) sur le marché international. Le Minepat renseigne à ce sujet que la production commercialisée de café au Cameroun a connu une baisse drastique au cours de la campagne 2020-2021, atteignant son niveau le plus bas des cinq dernières campagnes. « Selon le bilan effectué par l’Office national du cacao et du café (ONCC), cette production s’est située à 12 157 tonnes, en baisse de 12 534 tonnes en valeur absolue par rapport à la campagne 2019-2020, soit un recul de 50,7% », souligne-t-il.
A l’en croire, le faible volume de graines exportés comparativement à la production nationale s’explique aussi par la forte demande adressée par les torréfacteurs locaux. Le pays regorge aujourd’hui près d’une centaine d’usines de transformation, apprend-on.
Malgré la hausse des prix mondiaux du café, le Minepat croit savoir que la production nationale ne devrait guère s’améliorer « en raison de la persistance des contraintes structurelles existantes et du renchérissement des coûts de production du fait du conflit russo-ukrainien ».Même s’il faut reconnaître que le Minader a accéléré la réhabilitation des champs semenciers de café en mettant à la disposition des pépiniéristes 13 000 tonnes de semences certifiées de café arabica et 96 millions de boutures de café robusta. Sans compter la création du guichet unique du producteur d’une enveloppe de 6,5 milliards de FCFA.
