(EcoFinances) – « Entre janvier et septembre 2022, les exportations de banane dessert se sont situées à 155 136 tonnes contre 140 731 tonnes sur la même période en 2021, soit une augmentation de 10,2%.», indique le bulletin des exportations des matières premières du ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) du mois de décembre 2022, qui révèle que sur l’ensemble de l’année 2021, lesdites exportations avaient connu un accroissement de 5,7% par rapport à l’exercice 2020 pour s’établir à 198 634 tonnes.
A en croire le document du Minepat auquel Ecofinances.net a eu accès, le Cameroun a réussi à tirer profit de l’embellie sur le marché de la banane dessert en 2022. Car, depuis le début de l’année dernière, le marché international de la banane fait face à un déficit d’offres en raison notamment de la baisse sensible de la production chez les principaux pays producteurs d’Amérique du Sud qui se remettent progressivement des dégâts causés par les intempéries et les cyclones ; et de la hausse des coûts du fret maritime. Un contexte particulièrement difficile qui a, apprend-on, induit un accroissement de 17,7% en glissement annuel des cours mondiaux de ce produit sur les neufs premiers mois de l’année 2022, pour se situer en moyenne à 1,62 dollars US/kg (969,4 FCFA/kg).
Au plan interne, le Minepat fait savoir que cette performance enregistrée en 2022 est à mettre à l’actif de l’entrée en production de nouvelles plantations au niveau de la PHP (Plantions du Haut Penja) et de Boh Plantations Plc (BPL), ainsi que de la réhabilitation progressive des plantations de la CDC (Cameroon Development Corporation) jadis abandonnées en raison de la crise sécuritaire (520 hectares de bananeraies ont été réhabilités en 2021).
Des trois principaux producteurs de banane dessert que compte le Cameroun, la PHP est la seule qui a à date vendu le produit de ses plantations un peu plus cher sur le marché international, en raison de la détention de la certification Fairtrade. Et ce, depuis le début de l’année 2022. « Ainsi, le prix minimum de ses exportations est passé de 8,75 à 9,3 euros par carton standard (18,14 kg), si ce producteur est lui-même exportateur de sa marchandise (prix FOB) ; et de 6,45 à 6,8 euros (prix sortie usine), si le producteur passe par les intermédiaires », souligne le Minepat, qui ajoute qu’en termes de destination ces exportations sont essentiellement orientées vers trois pays de l’UE (Union européenne) tels que la Grande-Bretagne, la France et la Belgique.
Sur la base de ses propres analyses, le Minepat fait savoir que la dynamique de production devrait se maintenir à la hausse en raison de la poursuite des travaux de réhabilitation des plantations de la CDC, et des incitations fiscales mises en place par le gouvernement. Dans la Loi de finances 2022, des avantages fiscaux spécifiques ont été inscrits (par exemple) pour une période de 7 ans, en vue d’accélérer durablement la relance des activités de cette filière (exonération de la contribution des patentes ; exonération de la TVA sur les acquisitions des biens et services ; exonération des droits d’enregistrement sur les mutations immobilières ; exonération de la taxe sur la propriété foncière, etc…).
Rappelons que les exportations avaient atteint sur la même période 217 milles tonnes en 2016, avant de s’inscrire dans une tendance baissière entre 2017 et 2020 à cause la crise sécuritaire dans la région du Sud-Ouest et les perturbations causées sur les activités de la CDC. Situation qui avait alors contraint cette entreprise à arrêter ses activités dès septembre 2018.
