(EcoFinances) – Le personnel de l’entreprise camerounaise spécialisée dans la fabrication de parquets Fipcam (Fabrique camerounaise de parquet) sera mis en chômage économique dès ce vendredi 13 janvier 2023, selon la direction générale de cette entreprise basée dans la ville de Mfou (département de la Mefou et Afamba, région du Centre) qui s’est ainsi adressée aux employés en ces termes via une note de service affichée au sein de la structure mercredi 11 janvier dernier. A l’origine de cette mesure, les nouvelles taxes à l’exportation contenues dans la loi de Finances 2023 en vigueur depuis le 1er janvier dernier.
« Par suite des dernières augmentations des taxes contenues dans la loi de Finances 2023 (LF 2023), des actions entreprises par l’administration des Douanes en vue de revoir à la hausse les valeurs imposables servant de base de taxation et au silence observé par le gouvernement depuis notre préavis de suspension des opérations douanières, la direction générale, en solidarité totale avec le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC), décide jusqu’à nouvel ordre , de la mise en chômage technique de l’ensemble du personnel à compter du 13 janvier 2023 », indique la note de service signée du directeur administratif et financier de Fipcam, Marc Sarraute.
Conscient de ce qu’une (brusque) mise en chômage économique de plusieurs centaines d’employés (665 employés, selon le site web de l’entreprise) sans le moindre accompagnement pourrait créer des remous sociaux et être mal vue des autorités et le grand public, le top management de Fipcam a pris le soin de préciser que le personnel, qui sera mis en chômage technique dès ce 13 janvier, aura néanmoins droit à la moitié de sa paie durant la période de suspension des activités. « A compter de cette période, les contrats de travail des personnels seront suspendus. Une indemnité de chômage économique de 50% du salaire de base et de la prime d’ancienneté sera versée aux salariés, conformément à la réglementation en vigueur », explique l’entreprise.
Qui invite par ailleurs les employés à se montrer compréhensifs, en cette période où le Groupement de la filière bois du Cameroun (GFBC) et la direction générale font des efforts considérables pour trouver une issue favorable (concertations aboutissant à un accord avec l’Etat) en vue d’une prompte reprise des activités.
La mise en chômage technique des employés de Fipcam, qui s’inscrit dans la suite de la grève des acteurs de la filière bois lancée depuis le 02 janvier 2023, arrive au moment où les six pays de la Cemac (Cameroun , Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, RCA et Tchad) ont décidé d’interdire progressivement les exportations de grumes, au profit des bois transformés qui devraient monter en puissance grâce à l’accompagnement des opérateurs pour l’installation des industries de 1ère, 2ème et 3ème transformation du bois. Une mesure initialement prévue pour entrer en vigueur dès le 1er janvier 2023, avant d’être légèrement repoussée.
Au niveau du Cameroun, les retombées de cette mesure portent déjà des fruits, selon le Minepat (ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire), qui souligne dans un récent document que ce contexte a favorisé une accélération du processus de transformation locale de bois.