(EcoFinances) – Sans l’amélioration des conditions pour le secteur privé, pour une participation plus active dans les chaînes de valeur régionales et internationales, le Cameroun ne parviendra pas à atteindre les objectifs de la SND30 (Stratégie nationale de développement) et à devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon dernier rapport de la Banque mondiale sur le secteur privé (Counstry Private Sector Diagnostic-CPSD) présenté au public le 07 décembre dernier à Yaoundé.
Consacré au Cameroun et édité en novembre 2022 et titré « Créer des marchés au Cameroun-Libérer la croissance du secteur privé », le document de 150 pages part du constat selon lequel les vingt dernières années ont été marquées par une croissance stable, des politiques macroéconomiques prudentes, une stabilité politique qui ont accru la prospérité sans toutefois se traduire par des progrès suffisants en matière d’investissement et de diversification de l’économie. « Les gains de productivité sont restés insuffisants pour accélérer la croissance et créer des emplois décents », indique le rapport.
Pour pouvoir mobiliser les solutions du secteur privé aux problèmes de développement, le rapport propose trois piliers : repenser l’équilibre public-privé (Pilier 1), exploiter le potentiel de la diversification de l’agro-industrie (Pilier 2), et améliorer la compétitivité des villes (Pilier 3). En outre, des contraintes transversales concernant trois domaines devront être levées (environnement fiscal, rôle du gouvernement, administration foncière).
Concernant l’environnement fiscal, le CSPD propose de revoir le prélèvement forfaitaire effectué sur la base de 2,2% du chiffre d’affaires et de réduire progressivement les exonérations discrétionnaires ainsi que la loi sur les incitations.
Les constats faits ainsi que les propositions contenues dans ce rapport rejoignent d’ailleurs ceux contenus dans le « Livre Blanc du Gicam » sur l’économie camerounaise remis au gouvernement en octobre 2021.
Pour rappel, les CSPD, qui tirent parti de l’expertise du groupe de la Banque mondiale (BM), sont élaborés pour favoriser le dialogue entre le gouvernement (mobilisation du secteur privé et cibler l’investissement public), les institutions financières (identifier les priorités) et le secteur privé (saisir des opportunités d’investissement). Les rapports CPSD identifient, pour cela, les principales opportunités de croissance tirée par le secteur privé, les contraintes clés aux investissements privés et un ensemble de réformes pouvant résoudre ces contraintes.