(EcoFinances.Net) : Qu’est-ce qui explique la tenue de cette édition des «UBA Business Series » avec les acteurs de la logistique et du transport dans un contexte de promotion de la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) ?
Rose Bonny-Wonja (RBW) : Cela vient du fait que le groupe UBA a signé en juin 2023 une convention avec la Zlecaf portant sur une enveloppe globale de 06 milliards de dollars US pour accompagner les PME qui sont actives dans le commerce intra-africain. Et cette enveloppe correspond à 3600 milliards de FCFA répartie dans l’ensemble des 20 pays africains où UBA est présente.
De cette enveloppe globale, nous avons au niveau du Cameroun reçu 16 milliards de FCFA cette année pour lesquels nous devons accompagner les clients qui sont éligibles dans ce projet. Et pour cette première phase, qui s’étale sur trois ans, 04 secteurs d’activité ont été retenus. A savoir : le secteur de la pharmacie, le secteur agricole, le secteur automobile, et le secteur des transports et de la logistique.
Donc, l’objectif du business series de ce jour (18 septembre 2024, Ndlr) c’était, premièrement, d’informer les acteurs économiques , et les PME notamment, sur le fait que UBA se positionne comme un partenaire privilégié dans le cadre du développement de la Zlecaf et que nous avons une disponibilité pour pouvoir accompagner financièrement les entreprises qui sont impliquées dans le commerce intra-africain.
D’ailleurs, on s’est entouré des experts. Parce que quand on parle de transport et de logistique il y a beaucoup d’acteurs qui interviennent : les Commissionnaires agréés en Douanes, les transitaires, etc… Donc, il était question de sensibiliser vraiment les acteurs (les PME et autres ) sur la maîtrise de ce segment des transports avant même de parler du financement que la banque est prête à leur octroyer.
EFN : Quelles leçons tirez-vous de ces échanges avec les transporteurs et logisticiens ?
RBW : Nous retenons que le besoin est important en termes d’équipements. Chez les transporteurs, l’équipement c’est l’acquisition des camions de transport. Le besoin est important au niveau de la connaissance et de la maîtrise de la réglementation. Parce que vous avez suivi notre invité qui a mis un accent important sur la réglementation et qui concerne en ce moment les Commissionnaires agréés en Douanes. Il y a toute une association qui représente les acteurs afin de pouvoir les accompagner, les éduquer et leur permettre d’être en conformité avec la réglementation. Parce que ceux qui sont transporteurs, quel est leur rôle ? Je prends ta marchandise et je la transporte d’un point A au point B. Est-ce que tu es en règle ou pas, ce n’est pas eux qui gèrent cela.
Donc, il y a ce volet « éducation » qui est important pour les PME qui sont actrices dans le secteur du transport et de la logistique, et dans la sous-région Cemac où il faut apporter un accompagnement sur les volets réglementaires qui entourent leur activité. Et le volet financier est forcément là. Puisque pour acquérir les équipements (moyens de transports) , il faut de l’argent. Les entreprises ont aussi d’accompagnement sur le développement de leur structure. Donc, voilà en réalité les grandes lignes qui se dégagent des échanges que nous avons eus ici ce matin.
EFN : Les problèmes de maturité du crédit ainsi que les garanties. Comment gérez-vous cela au niveau de UBA ?
RBW : Parlant des problèmes de maturité du crédit, il y d’abord un principe majeur. C’est le fait que quand un client se présente à la banque et qu’il exprime un besoin de financement, la banque doit être capable de lui dire de prime abord les conditions à remplir pour pouvoir bénéficier de son financement.
Une fois que ces conditions sont remplies, on étudie également l’objet du financement pour s’assurer que le besoin exprimé par le client peut être couvert par la santé de son entreprise. Bien entendu, lorsque nous allons au travers de l’analyse des états financiers et de la viabilité de l’entreprise et autres, nous nous rassurons que l’activité de l’entreprise peut effectivement permettre que la banque l’accompagne. On va aussi requérir derrière des garanties.
On a précisé durant les échanges ici ce jour que si un client prend un crédit bancaire pour l’acquisition d’un véhicule neuf (camion neuf, Ndlr), on ne lui demande pas un titre foncier. La garantie à ce moment-là c’est le véhicule ou le camion neuf qu’il souhaite acquérir. Le titre foncier n’est exigé que si éventuellement le besoin va au-delà du crédit sollicité. C’est-à-dire qu’en plus du camion, le client a aussi besoin d’un fonds de roulement. On peut, dans ce cas, lui demander une garantie supplémentaire qui pour nous n’est pas une condition d’approbation du crédit.
EFN : Quelle est donc la véritable condition d’approbation du crédit ?
RBW : La condition d’approbation c’est surtout s’assurer que l’entreprise est liquide et solvable, et qu’elle peut respecter ses engagements. La garantie intervient simplement comme un second recours. Au cas où la source principale de remboursement n’est pas respectée, nous faisons à ce moment recours à la garantie pour que la créance ne soit pas compromise à la fin de la journée.
Propos recueillis par JRD