(EcoFinances) – S’achemine-t-on progressivement vers une réduction sensible des délestages à travers le pays, couplée à l’amélioration de la productivité au sein des entreprises et ménages au Cameroun ? Cette question mérite d’être posée d’autant plus que la NHPC (Nachtigal Hydro Power Company) vient d’annoncer l’injection de 60 MW supplémentaires dans le Réseau interconnecté Sud (RIS), qui couvre en tout sept des dix régions du pays (Centre, Sud, Est, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest). Ce qui porte désormais à 120 mégawatts (MW) la puissance de l’énergie hydroélectrique produite par le barrage de Nachtigal à date.
« 60 MW supplémentaires sont disponibles sur le Réseau interconnecté Sud (RIS) du Cameroun depuis le samedi 10 août 2024, ce qui porte désormais à 120 MW la puissance de l’énergie hydroélectrique produite par le barrage de Nachtigal à date », indique l’entreprise dans un communiqué publié ce 20 août 2024, précisant qu’avec cette mise en service de son 2ème groupe, le projet Nachtigal affiche un taux d’avancement de 95,8%.
L’injection des 60 MW supplémentaires dans le RIS, qui porte désormais à 120 MW la puissance de l’énergie hydroélectrique produite par le barrage de Nachtigal à ce jour, devrait sans doute se ressentir de manière positive dans les ménages et les entreprises, généralement victimes des délestages et autres coupures intempestives de l’énergie électrique à travers le pays.
Mais selon les experts du secteur de l’électricité, il est sans doute tôt pour apprécier l’impact positif des 120 MW d’électricité du barrage de Nachtigal sur les entreprises et ménages. « Il faudra attendre la saison sèche pour voir. Car c’est généralement durant cette période qu’Eneo a de la peine à fournir l’énergie électrique aux populations, en raison de la baisse du niveau d’eau au niveau de certains fleuves. Il vous souvient que des villes du pays telles que Yaoundé et Douala ont subi des délestages réguliers dès février 2024 jusqu’à fin mars, en raison de la baisse du niveau d’eau du fleuve Ntem sur lequel repose le barrage de Memve’ele. Lequel fournit normalement 200 MW au RIS », explique un expert du secteur.
Toutefois, les 120 MW désormais disponibles sur le RIS, la NHPC fait savoir qu’elle est résolue à livrer les cinq (05) autres groupes d’une capacité de 60 MW chacun dans les prochains mois. L’objectif visé ici étant « de porter la capacité totale de production du barrage à 420 MW, soit 30% des besoins énergétiques du Cameroun ».
Pour rappel, la production installée du pays est actuellement estimée à 1534 MW dont 1359 MW dans le RIS, alors que la demande sans cesse croissante en énergie électrique se situe autour de 2000 MW à date. L’injection complète des 420 MW dans le RIS par la NHPC d’ici fin décembre 2024 devrait porter la production installée du Cameroun à 1954 MW.
