(EcoFinances) – Les quatre (04) morts de l’accident de la circulation survenu au lieu-dit falaise de Santchou dans le département de la Menoua (région de l’Ouest), le 1er juillet dernier aux environs de 15h30, et impliquant l’un des bus de l’entreprise de transport interurbain Trésor Voyages, seraient encore en vie aujourd’hui si le chauffeur de cet automobile ne conduisait pas dans un état de fatigue avancé. L’extrait de la vidéo issue de la caméra embarquée diffusé par le ministère des Transports (MINT), ces dernières heures, permet effectivement de voir que le conducteur de cet engin, qui a fait des morts et de nombreux blessés (environ 29), s’est plusieurs fois endormi au volant sur plusieurs kilomètres, avant que le pire ne se produise.
Hormis la somnolence au volant, la vidéo produite par la caméra embarquée permet aussi de voir que le non-respect de certaines de mesures de sécurité a entraîné ce drame : surcharge, excès de vitesse sur une chaussée mouillée, non-port de la ceinture de sécurité par les passagers, à l’exception du chauffeur qui a d’ailleurs eu la vie sauve.
Ce document audiovisuel de quelques minutes auquel EcoFinances.Net a eu accès remet au goût du jour l’éternel débat relatif aux facteurs à l’origine des accidents de la route au Cameroun. L’extrait de la vidéo issue de la caméra embarquée installée dans les bus de Trésor Voyages ,à la base du drame du 1er juillet dernier, vient ici démontrer que le facteur humain est bel et bien la principale cause des accidents routiers à travers le pays. Même si sur les réseaux sociaux, certains internautes, choqués par les multiples accidents enregistrés ces dernières semaines, avaient déjà vite fait de pointer un doigt accusateur en directeur du ministère des Transports. Au motif que le MINT ne ferait pas assez pour lutter contre les accidents de la circulation.
Le facteur humain, premier responsable des accidents de la route
Pourtant, les campagnes de prévention et de sécurité routière initiées par le ministère des Transports n’ont pas cessé depuis le début de l’année. La dernière en date, et qui se poursuit d’ailleurs, est celle lancée depuis le 05 juin dernier (à la veille des grandes vacances). Campagne qui s’articule autour des thématiques telles que : l’excès de vitesse, la conduite sous l’emprise de l’alcool et des drogues, les chevauchements de la ligne continue et les dépassements dangereux, le port obligatoire de la ceinture de sécurité, la surcharge, le défaut de visite technique, ou encore les mauvais stationnements. Autant de facteurs qui sont très souvent à l’origine des drames sur les axes routiers du pays.
Il n’y a qu’à voir par exemple la manière avec laquelle nombre de chauffeurs camions (de sable, de bois, etc) roulent avec leurs engins dans les villes et campagnes. A tombeau ouvert. Et parfois, dans un état second. Une étude récente menée par le MINT il y a quelques années renseigne d’ailleurs que le facteur humain est à l’origine de 70% des accidents de la circulation, contre 10% pour l’état de la route. Le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, qui a infligé de lourdes sanctions aux hors-la-loi ces derniers jours, devrait poursuivre dans la même lancée. Et pourquoi pas ? Etendre l’installation des caméras de surveillance, lancée en 2021 au profit de 100 bus, aux camions de transport des biens qui circulent sur les différents axes routiers du pays.
Joseph Roland Djotié