(EcoFinances) – Le Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) passe de 39 911 à 60 000 FCFA dans les industries de transformation au Cameroun, selon le président du Syndicat départemental des industries chimiques du Wouri, Jean-Bosco Kitchabo, qui a pris part, ce mardi 11 juin 2024 à Douala, à la présentation de la nouvelle grille salariale de la convention collective nationale des industries de transformation.
La rencontre, qui a vu la présence des représentants du ministère du Travail et de la sécurité sociale (Mintss) à travers sa délégation régionale dans le Littoral, les membres de la commission mixte paritaire (employeurs et travailleurs), les responsables d’entreprises industrielles (adhérents du Syndustricam et autres) ainsi que les médias, a permis aux uns et autres de poser des questions et de s’approprier le document.
« Depuis la signature de la nouvelle grille des salaires, il y a eu une nette amélioration dans les négociations qui ont abouti à une convention qui a revalorisé les salaires de nos camarades travailleurs. L’on a ainsi négocié et obtenu que les salaires allant de la 1ère à la 4ème catégorie soient revalorisé à hauteur de 5,5%. Tandis que, pour ceux qui vont de la 7ème à la 10ème catégorie, nous avons obtenu 3,5%. Et 2%, pour ceux de la 10ème à la 12ème catégorie », déclare Jean Bosco Kitchabo, président du Syndicat départemental des industries chimiques du Wouri.
Qui ajoute : « A cela, s’ajoute une amélioration concernant le SMIG, pour les bas salaires qui étaient en dessous de 60 000 FCFA. Le salaire minimum de la 1ère catégorie était de 39 911 FCFA. Il passe directement à 60 000 FCFA. Ce qui signifie une nette augmentation de près de 50%. Avec le SMIG, nous avons donc bénéficié d’une avancée jusqu’à la 3ème catégorie échelon F, qui est de 77 515 FCFA ».
Facteurs de production
La présentation de la nouvelle grille salariale de la convention collective nationale des industries de transformation intervient dans un contexte où l’industrie camerounaise est confrontée à un défi principal qui est celui de la compétitivité. Il faut pouvoir produire non seulement des produits de qualité, mais aussi de manière à pouvoir faire face à la concurrence. Une concurrence qui malheureusement n’est pas seulement d’origine externe, mais externe également. Il faut donc que les différents facteurs de production soient mobilisés pour qu’on atteigne le seuil de performance le plus optimal possible.
« Et parmi les facteurs de production, il y en a justement un qui est le plus important : les ressources humaines. Il faut donc des ressources humaines non seulement qualifiées, mais surtout motivées, et travaillant dans un climat social apaisé. C’est dans ce cadre que s’inscrit la convention collective qui fixe le cadre dans lequel se négocient les salaires et les conditions de travail dans les entreprises. C’est en fait une base minimale, parce que nous exhortons toujours les entreprises à toujours donner le maximum possible qu’elles peuvent à leurs principales ressources que sont les travailleurs », explique Vincent Kouete, secrétaire général du Syndustricam (Syndicat des industriels du Cameroun).
Avant de poursuivre :« Nous sommes donc heureux de savoir que nous avons aujourd’hui une base, qui est la grille harmonisée au SMIG qui permettra donc aux entreprises de pouvoir donner un bol d’air aux plus bas salaires ».
Arrimage au SMIG des agents publics
Maintenant que la nouvelle grille salariale est adoptée par toutes les parties et présentée aux bénéficiaires que sont les travailleurs, la prochaine étape devra, apprend-on, être la mise en application dudit document par les employeurs. Selon la loi, la nouvelle grille des salaires des travailleurs des industries de transformation entre à vigueur dès le 1er janvier 2024. Or, le récépissé a été délivré plusieurs mois après (le 09 avril 2024). Presquà la fin du premier semestre de l’exercice en cours.
Face à cette préoccupation, le Syndustricam, tout comme les membres de commission mixte paritaire proposent aux employeurs deux solutions : payer progressivement les retombées de la nouvelle grille des salaires ou en prendre directement compte lors du versement des salaires du mois de juin 2024.
Rappelons que la nouvelle grille salariale de la convention collective nationale des industries de transformation s’arrime parfaitement au décret du Premier ministre de mars 2023 revalorisant à 60 000 FCFA le SMIG des agents publics.