(EcoFinances) – Le Cameroun a réalisé des économies de plusieurs centaines de milliards de FCFA sur les importations de blé et de riz en 2023, selon le rapport de l’INS (Institut national de la statistique) sur le commerce extérieur du pays l’année dernière.
Le document rendu public le 08 mai dernier renseigne en effet qu’en dépit du fait que les dépenses d’importations du pays ont en 2023 globalement augmenté de 1,7% (en glissement annuel) pour atteindre 4993 milliards de nos francs (les exportations ont baissé de 14,2% pour descendre à 2988,6 milliards en 2023), la facture des importations des produits du règle végétal (riz et blé, notamment) a, quant à elle, baissé de 22,2% l’an dernier par rapport à 2022. Et s’évalue à 473,4 milliards de FCFA, soit un poids de 9,5% de l’ensemble des importations de l’année. Ces produits sont, apprend-on, constitués à 82% des céréales.
« En 2023, le pays a importé des céréales pour une valeur de 387,7 milliards de F CFA, en baisse de 27% en glissement annuel et représentant ainsi 7,8% des dépenses d’importation totale de l’année. Les céréales sont constituées du riz, dont la facture s’élève à 200,8 milliards de F CFA, soit 4% des dépenses d’importation (en baisse de 24% par rapport à 2022) et du froment de blé qui représente 3,6 % des importations en 2023, pour une valeur de 178,3 milliards de F CFA (en baisse de 31,6% par rapport à 2022) », indique l’organisme public en charge de la production des données statistiques.
A en croire l’INS, cette dynamique visant à réduire progressivement les importations du riz et du blé au profit des produits locaux substituables s’arrime à la politique d’import-substitution préconisée par la SND30 (Stratégie nationale de développement du Cameroun à l’horizon 2030).
Malgré ces économies non négligeables réalisées l’année dernière sur les importations des produits du règne végétal, il n’en demeure pas moins vrai que le déficit commercial du pays reste encore très important. Il a d’ailleurs atteint 2004 milliards de FCFA en 2023, contre 1428 milliards en 2022. Soit une hausse de 576 milliards de FCFA en valeur absolue et 40,3% en valeur relative comparativement à l’année précédente.
L’effort déployé depuis quelques années par l’Etat aux fins de réduire progressivement le volume de biens et services importés (que l’on peut produire localement) intervient dans un contexte où l’économie nationale demeure encore très extrovertie. En dehors des hydrocarbures auxquelles le pays a consenti près de 40% de ses dépenses d’importations en 2023, les denrées alimentaires (céréales, lait, poisson, sucre, huiles végétales, etc) ont, quant à elles, absorbé plus de 1250 milliards de FCFA l’an dernier. Ce qui est évidemment énorme.