mercredi, 18 décembre 2024
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Bières et boissons hygiéniques : À Douala, les consommateurs paient déjà le prix de la pénurie et de la perturbation de la chaîne de distribution

À certains endroits de la capitale économique, l'augmentation sur le prix de la bouteille de bière a oscillé entre 50 FCFA et 200 FCFA, en fonction des marques le week-end dernier. Ceci, alors que le gouvernement, à travers le ministère du Commerce, vient de convoquer les distributeurs à une séance de travail prévue se dérouler le 16 mai 2024 à Yaoundé.

(Ecofinances) – Des marques de bières hautement sollicitées telles que la « 33 Export », la « Mutzig », la « Kadji Beer » , la « Guinness » ou encore la « Isenbeck » ont vu leur prix enregistrer une hausse notable dans plusieurs points de vente de la capitale économique ( Douala) le week-end dernier, selon plusieurs consommateurs qui n’ont eu d’autres choix que de se plier à la volonté des propriétaires de bars et de ventes à emporter .

À certains endroits de la capitale économique, l’augmentation sur le prix de la bouteille de bière a oscillé entre 50 FCFA et 200 FCFA, en fonction des marques. « J’ai personnellement dépensé beaucoup plus que d’habitude samedi dernier ( 04 mai 2024, Ndlr), tout simplement parce qu’il n’y avait pratiquement pas de bières dans la plupart des points de vente de mon  quartier (Ndogbong). Au bar d’à côté, j’ai prix un casier d’Isenbeck à 900 FCFA la bouteille, contre 750 FCFA qui est le prix officiel. Le casier c’est 12 bouteilles, faites vous-mêmes le calcul », déplore Geremie Tella, qui ajoute que nombre de consommateurs ont été obligés de s’orienter vers des marques auxquelles ils ne sont malheureusement habitués.

Fidèle consommateur de bières, Paul D. , affirme avoir « presque failli mourir de soif » dimanche dernier ( 05 avril 2024, Ndlr). « Moi, qui suis habitué à ne boire que la ‘’33 Export’’, je me suis vu obligé de boire le goût forcé. Seules à peine deux marques de bières étaient disponibles ce week-end dans tout Ndogbong : la Kadji Beer et la Dopel. Il n’y avait pas de Mutzig, pas de Guinness, pas de Beaufort et d’Isenbeck, la Heineken et autres », fait savoir le jeune soudeur de 32 ans.

Pénurie, hausse informelle des prix

La même situation de pénurie et d’augmentation informelle du prix de la bière a pu se voir dans d’autres endroits de la ville de Douala, comme le confirment si bien d’autres consommateurs.  « Nous avons vécu cette situation de pénurie et d’augmentation des prix de la bière dans plusieurs quartiers comme Bonaberi ( Douala 4eme), Deido ( Douala 1er), New-Bell ( Douala 2eme) voire Dakar ( Douala 3eme) et Bonamoussadi ( Douala 5eme). Il n’y avait pas de bières dans les bars et ventes à emporter samedi et dimanche derniers », explique Hilaire Njomo, promoteur de plusieurs points de vente de poissons braisés à travers la ville. Qui reconnaît que son activité a pris un léger coup en raison de cette situation.

Vendeuse de bières et boissons hygiéniques, Véronique M., tente toutefois de défendre les tenanciers de bars et points de ventes à emporter. « Nous ne sommes pas responsables de la pénurie de la bière que vous constatez par vous-mêmes. Le problème c’est les grands distributeurs. Ils refusent de venir nous livrer directement devant nos portes, nous obligeant à prendre sur nous le transport. Ce qui n’était pas le cas avant. A cela, il faut ajouter le fait que plusieurs marques de bières se font rares depuis quelque temps », souligne-t-elle.

Une situation qui contribue non seulement à vider encore plus le porte-monnaie des consommateurs, mais aussi et surtout à créer un véritable désagrément dans la relation entre clients et vendeurs. Sans compter, l’impossibilité, pour les travailler, de déstresser autours d’un verre,  le temps d’un week-end entre proches et amis.

Brasseurs et distributeurs pour une augmentation officielle des prix

Du côté des grands distributeurs et des brasseurs (producteurs de bières), l’on n’avance pour l’instant aucune raison quant à la situation que vivent les consommateurs depuis des jours. Mais l’on sait toutefois que des tractations sont en cours depuis des semaines entre le secteur privé (présent dans la production et de la distribution de la bière) et le gouvernement au sujet de cette question.

Alors que les brasseurs, réunis au sein de la CAPA (Cameroon Producers’ Alcohol Association) , ont saisi le PM le 20 décembre dernier pour se plaindre de ces innovations contenues dans la loi de Finances 2024 qui sont venues fragiliser davantage l’un des secteurs clés de l’économie, en supprimant l’abattement sur les DA (droits d’accises) pour les bières et en réduisant de plus de la moitié (60%) celui des boissons gazeuses ; les grands distributeurs ont, de leur côté , écrit le 23 avril dernier au ministre du Commerce.

« L’impact de la seule mesure sur les DA est d’environ 12 milliards de FCFA, ce qui vient une fois de plus augmenter drastiquement nos charges, et rendre désormais impossible le maintien actuel des prix de nos boissons », écrivaient les membres de la CAPA en décembre dernier, proposant au gouvernement une hausse de 50 FCFA par bouteille de bière et de boisson gazeuse dès le 1er janvier 2024.

Le Syndicat national des distributeurs des boissons hygiéniques du Cameroun (Synadisbohycam) a, pour sa part, informé (via une correspondance) le gouvernement de sa volonté d’augmenter de manière unilatérale le prix de la bière à partir du 06 mai 2024. Attitude rejetée par le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a convoqué ses membres à une séance de travail prévue se dérouler le 16 mai prochain à Yaoundé.

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