(EcoFinances) – Le Cameroun, à travers sa direction générale des Douanes (DGD), propose au Nigéria une mutualisation des stratégies afin de renforcer la lutte contre le phénomène d’exportation illégale du ciment (Made in Nigeria) vers son territoire, en renforçant les mesures de contrôle aux frontières. C’est ce qu’il convient de retenir de cette correspondance de la DGD adressée le 21 février dernier au directeur général du service nigérian des Douanes. Et qui laisse entendre que le phénomène d’exportation informelle du ciment vers le Cameroun (à partir du Nigéria), en dépit des efforts des autorités nigérianes, reste réel.
« (…) Bien que nous applaudissions le professionnalisme du service des douanes du Nigeria et d’autres agents de l’Etat dans le contrôle et la vérification du mouvement de cette marchandise au Nigeria, et dans la répression de son exportation vers le Cameroun, qui est interdite, le phénomène de l’exportation illégale de ciment vers le Cameroun reste réel », explique la lettre de la DGD au DG du services des Douanes du Nigéria, précisant qu’au des six derniers mois, plusieurs saisies ont été effectuées le long des principaux itinéraires menant du Nigeria au Cameroun.
A en croire les autorités camerounaises, il est plus qu’urgent de mettre ensemble les efforts des deux pays pour mettre en difficulté les hors-la-loi. « Il devient impératif que nous doublions et alignions nos stratégies existantes pour frustrer davantage les opérateurs économiques non conformes qui continuent d’exporter du ciment du Nigeria vers le Cameroun en profitant de la porosité de notre frontière », précise le communiqué signé du top management de la douane camerounaise.
La lettre de la DGD au patron nigérian des Douanes intervient plusieurs jours après la publication (le 19 février 2024) par des médias nigérians d’un article dans lequel les responsables de Dangote Cement nient avoir exporté du ciment vers le Cameroun. Deux (02) camions du fabriquant de ciment comportant chacun 900 sacs de ciment avaient (des jours plus tôt) été interceptés par les forces de sécurité de l’Etat d’Adamawa, soupçonnant alors Dangote Cement de vouloir exporter illégalement ce produit vers le Cameroun.
Ce n’est qu’à la suite des explications des responsables de Dangote Cement, auprès des services de renseignements de l’Adamawa, que lesdits camions (leur contenu) sont à nouveau autorisés à reprendre la route.