EcoFinances) – Les transporteurs aériens qui desservent les pays les Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA) paieront, à partir de juin 2024, une redevance de 2200 FCFA (3,3 euros) pour les vols internationaux et 1200 FCFA (1,8 euros) pour les vols régionaux, à l’exception des vols domestiques, selon l’Agence d’information d’Afrique centrale (Adiac) basée au Congo, qui fait mention de cette décision des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC), à l’issue de leur conseil du 22 février 2024 à Bangui (en RCA).
Pourquoi une telle mesure et maintenant ? Nos confrères de l’Adiac expliquent que le déploiement de cette nouvelle redevance permettra à la Commission de la Cemac ainsi qu’à l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale (ASSA-AC) de combler le déficit de financements auxquelles elles sont confrontées.
Incidence sur le prix des billets d’avion
Alors qu’une étude de l’Association des transporteurs aériens indique que la décision des ministres de l’UEAC entraînera (à terme) une hausse notable du coût des billets d’avion de l’ordre de 0,4% en zone Cemac, le directeur général de l’ASSA-AC, Eugène Apombi, tente, apprend-on, de relativiser les choses. Lui, qui a confié à la presse que l’impact de cette redevance sur l’inflation potentielle et l’attractivité de la sous-région est « insignifiant ».
A l’en croire, elle permettra, bien au contraire, à l’ASSA-AC de mieux jouer son rôle en matière d’amélioration de la supervision aérienne au sein de la Cemac. « Grâce à cette redevance, l’ASSA-AC sera forte avec des règlements bien suivis, une veille règlementaire bien tenue et une politique de formation de personnel technique. Ce sera l’amélioration de la sécurité aérienne au sein de notre sous-région, avec des personnels techniques qualifiés et en nombre qui va renforcer l’attractivité de la sous-région en termes de transport aérien », a-t-il déclaré, précisant que l’instauration de la redevance est l’aboutissement d’un long processus qui a mobilisé à la fois les experts et les autorités de la Communauté.
Prise en charge de la formation des cadres du secteur du transport aérien
Grâce à cette redevance, l’Agence sera, apprend-on, capable de prendre en charge (dès 2025) une bonne partie du budget de formation des cadres du secteur du transport aérien. Eugène Apombi confie d’ailleurs qu’il s’accordera avec les Etats de la Cemac à cet effet.
Pour rappel, la 41e session ordinaire du conseil des ministres de l’UEAC a permis d’adopter le budget 2024 de la Commission CEMAC qui est désormais de 90,4 milliards FCFA, contre 72,1 milliards de FCFA en 2023. Les ministres du Plan, de l’Economie et des Finances des différents pays ont aussi adopté une nouvelle feuille de route communautaire. Celle-ci est axée sur des réformes économiques et financières, tout comme sur l’audit des organes spécialisés de la communauté.