(EcoFinances) – La société Pafic Sarl, qui est une entreprise de droit camerounais spécialisée dans la production de la farine de manioc afin de réduire la dépendance du Cameroun aux importations massives de blé, a en ce moment, dans ses magasins, jusqu’à 100 tonnes de farine de manioc, selon son promoteur, Bertin Tchoffo, qui a présenté son projet, ce mardi 26 décembre 2023 à Yaoundé, au ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana. C’était en présence des responsables des services centraux et déconcentrés de ce département ministériel, ainsi que des représentants des boulangeries de la capitale politique du pays.
600 tonnes de farine de manioc par mois
« Initialement prévu sur 3500 hectares, il (le projet, Ndlr) a été réalisé sur 2000 hectares en raison de certaines contingences. Actuellement, environ 850 hectares de manioc sont prêts à être récoltés, tandis que 1100 hectares supplémentaires le seront dans les mois à venir. Grâce à un partenariat avec une société indienne, nous disposons des machines nécessaires pour transformer les tubercules de manioc en farine », a-t-il indiqué au ministre du Commerce.
Avant d’ajouter : « Après trois semaines d’essais, l’entreprise Pafic Sarl a déjà produit plusieurs tonnes de farine de manioc dont 100 tonnes sont disponibles dans nos magasins. Le projet a une capacité de production quotidienne de 20 tonnes de farine, soit 600 tonnes de farine de manioc par mois ».
Une bonne nouvelle qui n’a pas manqué d’être saluée par les acteurs du secteur de la boulangerie et de la pâtisserie présents à cette rencontre. Mais aussi et surtout par le ministre du Commerce en personne. Qui voit à travers cette initiative la volonté d’aider le gouvernement à réduire la forte dépendance du Cameroun vis-à-vis des importations massives de blé, qui atteignent actuellement près de 900 000 tonnes chaque année. Et qui font perdre à l’économie pas moins de 260 milliards de FCFA par an.
Contribution à la politique nationale d’import-substitution
Le déploiement d’un tel projet intervient dans un contexte où le gouvernement est largement impliqué dans le déploiement de sa politique d’import-substitution (industrialisation par substitution aux importations) lancée en 2021. Afin de réduire progressivement le poids des produits importés (dans la balance commerciale du pays) par ceux produits localement. D’où les félicitations du patron des questions commerciales au Cameroun à l’endroit de Pafic Sarl et de son promoteur, pour leur contribution à la politique nationale d’import-substitution.
« Nous sommes dans un processus tel qu’il a été prescrit par le chef de l’État qu’il faut apprendre à produire ce que nous consommons, et consommer ce que nous produisons. Voilà un projet qui met en pratique cette prescription présidentielle qui est un impératif de sécurité alimentaire », a-t-il déclaré, reconnaissant que la farine de manioc ne se substitue pas entièrement à la farine de blé (mais vient la compléter).
Ouverture de guichets spécialisés, visites des champs de Pafic à Mbandjock,…
La rencontre entre le Mincommerce et le patron de Pafic Sarl ne s’est pas achevée sans que les participants n’aient l’opportunité de déguster séance tenante des baguettes de pain faits à base de la farine de manioc produite localement. Un exercice auquel s’adonne depuis quelques jours déjà les habitants de la ville de Yaoundé, grâce au point de vente du Mincommerce situé au Boulevard du 20 mai, apprend-on.
Avant de se quitter, le ministre Magloire Mbarga Atangana a prescrit qu’il soit ouvert un guichet spécialisé dans chaque boulangerie pour la commercialisation et la promotion de ce pain, « qui bénéficie de la pleine onction du gouvernement ». D’ailleurs, pour s’assurer de la disponibilité et de la qualité du produit, il prévoit une visite dans les champs de Pafic à Mbandjock, en compagnie des boulangers, dans la première quinzaine de janvier 2024. Visite qui permettra d’apprécier le projet dans sa partie technique, notamment son usine de production.
Excellente initiative, la farine de manioc a beaucoup d’application dans le secteur alimentaire, je reste convaincu que si la qualité y est, il pourrait devenir un grand fournisseur des firmes comme Nestlé ou cela représente près de 40% ou plus de la masse des bouillons culinaire. Inclus dans le pain cela ferait également une très grande différence. Enfin consommé sous différentes formes (fufu, Eru, bobolo….), il est définitivement délicieux. En tout cas je reste convaincu que si le Cameroun ne vois pas son potentiel, il pourra facilement l’export et vers le Nigeria ou le marché est encore plus grand.