(EcoFinances) – Au cours de la période allant du 16 juin au 27 juillet 2023, un volume de 2 283 250 litres de carburant de contrebande en provenance du Nigéria dont 1 388 755 litres de gasoil et 894 495 litres de super ont pu entrer sur le territoire national au détriment la chaîne formelle d’approvisionnement des ménages et entreprises en produits pétroliers, d’après le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, qui vient de tirer la sonnette d’alarme via un communiqué rendu public ces derniers jours, mais qui date du 25 août dernier.
A en croire le patron de ce département ministériel, d’importants volumes de carburant de contrebande, qui entrent sur le territoire national à partir de la région du Sud-Ouest, ne sont plus saisis par la Cellule régionale de lutte contre la fraude des produits pétroliers et font l’objet des prélèvement des droits de douanes, sous le prétexte de la tolérance administrative . Une pratique qui, apprend-on, date de depuis le mois de juin dernier.
« A titre d’illustration, au cours de la période allant du 16 juin au 27 juillet 2023, un volume de 2 283 250 litres de carburant de contrebande dont 1 388 755 litres de gasoil et 894 495 litres de super ont fait l’objet d’un tel traitement. Ces produits, qui migrent en majorité vers les régions du Littoral et de l’Ouest , alimentent les circuits informels de distribution des produits pétroliers et perturbent la chaîne d’approvisionnement du pays », fait-il savoir, précisant que l’important volume de gasoil sus-évoqué montre à souhait qu’un circuit parallèle d’approvisionnement du pays en produits pétroliers est en train de s’implanter dans la région du Sud-Ouest.
Des pertes de recettes pour l’Etat et la chaîne d’approvisionnement
Pour le Minee, ce phénomène doit immédiatement être stoppé en raison des conséquences néfastes qu’il pourrait avoir sur l’économie nationale. « Cette situation, si elle perdure, aura des conséquences désastreuses, notamment la réduction des volumes de carburants importés, des droits et taxes, de la taxe spéciale, du soutien à la raffinerie, du passage de dépôt et des redevances portuaires prélevés sur les produits pétroliers conformément à la structure des prix », prévient Gaston Eloundou Essomba.
Le patron de l’Eau et de l’énergie au Cameroun ne s’est pas contenté d’élaborer sur les éventuelles et futures conséquences de cette pratique. Il a surtout enjoint le président du Comité de coordination de lutte contre la fraude des produits pétroliers à réactiver cette cellule. « Aussi, je vous engage à bien vouloir prendre, urgemment, toutes les dispositions nécessaires pour mettre un terme à cette pratique à travers la réactivation de la Cellule régionale de lutte contre la fraude des produits pétroliers, afin de démanteler ces réseaux de contrebande, conformément à la réglementation en vigueur », a-t-il conclut.