(EcoFinances) – L’Organisation internationale du cacao (ICCO) et ses partenaires examinent depuis quelque temps les possibilités d’amélioration du prix payé aux producteurs de l’or brun, et notamment ceux actifs dans les différents bassins de production au Cameroun, selon le directeur exécutif de l’ICCO, Michel Arrion, reçu en audience au ministère camerounais du Commerce (Mincommerce) le 14 avril dernier. Il était accompagné de Michael Ndoping, directeur général de l’Office national du cacao et du café (ONCC) ainsi que du secrétaire exécutif du CICC (Conseil interprofessionnel du cacao et du café), Omer Gatien Maledy.
D’après Michel Arrion, la réduction par les Etats européens de la taxe sur la consommation est une voie à suivre pour l’amélioration des revenus des producteurs. « Il y a un déséquilibre dans le cadre de la répartition de la valeur du cacao le long de la chaîne entre le producteur et le consommateur, la transformation en matière première et en chocolat. Les producteurs reçoivent une part très minime de la valeur du chocolat, du cacao, de l’équivalent du cacao contenu dans le chocolat », a-t-il expliqué, durant cette audience que lui a accordée le Mincommerce, Luc Magloire Mbarga Atangana.
Saluant les efforts d’amélioration de la qualité fournis par le Cameroun, le directeur exécutif de l’ICCO a toutefois souligné que le cacaoculteur camerounais est relativement le mieux rémunéré en Afrique. Une embellie qui s’explique par le respect des bonnes pratiques post -récoltes, (la fermentation, le séchage, etc…), apprend-on.
Travail des enfants dans les plantations
Pendant les échanges avec le patron du Commerce au Cameroun, plusieurs autres sujets d’actualité dans l’industrie mondiale du cacao ont été abordés. A l’instar du phénomène du travail des enfants dans les plantations, ainsi que les nouvelles exigences des USA sur certains aspects de la durabilité du cacao (sources majeures de la déforestation en Afrique Centrale et de l’Ouest). « S’il y a déforestation, c’est parce que les cacaoculteurs n’ont pas d’autres ressources que d’aller dans la forêt. C’est un problème surtout présent en Afrique de l’Ouest, mais moins présent au Cameroun », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « La réglementation d’accès au marché européen va s’appliquer à toutes les origines. Tous les pays vont démontrer l’origine exacte du cacao importé en Europe. Il faut un système de traçabilité exact pour démontrer que le cacao qui va à Amsterdam, à Hambourg peut être tracé jusqu’aux plantations ».
Sur la question du travail des enfants dans les plantations, Michel Arrion a notamment remarqué que ce phénomène est moins développé au Cameroun. Mais il a néanmoins reconnu que les faibles revenus des producteurs y sont pour beaucoup. « Il y a des enfants qui travaillent sous certaines conditions dans les plantations après l’école qui sont des formes acceptables. Mais lorsqu’on parle de trafic d’enfants, c’est autre chose. Ça n’existe pas au Cameroun. Personne n’a envie de faire travailler ses enfants dans une plantation. Les choses seraient différentes si on n’avait un meilleur revenu, de meilleures ressources. Si le prix du cacao était plus élevé, on ne mettrait pas les enfants dans les plantations », a-t-il indiqué.
L’urgence de réunir les politiques de manière statutaire
Face à la situation actuelle des producteurs de fèves de cacao, le Mincommerce , Luc Magloire Mbarga Atangana, propose à l’ICCO de s’activer davantage. « Il faut que l’Organisation bouge. Il faut trouver une Instance qui puisse réunir les politiques de manière statutaire. Nous sommes dans un produit pire que la banane, la lutte contre la déforestation, le travail des enfants, la pauvreté, etc.. », a-t-il plaidé.
Cet examen des possibilités d’amélioration du prix payé aux producteurs de cacao intervient au moment où les USA et l’Europe, qui sont les deux grands bassins de consommation du cacao dans le monde, sont saturés par une population vieillissante. Ce qui amène les analystes du marché mondial du cacao à dire, avec raison, que le développement des marchés de consommation de cacao, passe désormais par la création des marchés ; notamment en Asie, en Inde, en Chine, et dans certaines grandes métropoles africaines où les revenus abordables permettent de consommer du chocolat.
Rappelons que le directeur exécutif de l’ICCO a séjourné à Yaoundé, dans la perspective de la célébration des 50 ans de l’ICCO, de l’entrée en vigueur de la réglementation européenne sur le cacao, de la conférence mondiale du cacao en Belgique et de la ratification de l’accord international du cacao en 2024.
Voudrais savoir si les organisations a base communautaire (OBC) peuvent soumettre des programmes visant à soutenir les agriculteurs.
Si oui, comment procéder ?
Cordialement