jeudi, 21 novembre 2024
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Pêche et industries animales : Plus de 300 000 de tonnes de poissons et crustacés à produire par an

Alors que le Cameroun a besoin de plus de 500 000 tonnes de poissons et crustacés par an pour satisfaire ses besoins, la production annuelle locale ne tourne en moyenne qu’autour de 200 000 tonnes de ces produits fortement sollicités des ménages par an, laissant un gap à combler de plus de 300 000 tonnes. Du pain béni pour les investisseurs nationaux et étrangers, qui souhaitent faire les affaires au Cameroun.

(EcoFinances) – Le Cameroun ne produit actuellement qu’en moyenne 200 000 tonnes de poissons et crustacés par an, sur une demande nationale annuelle de plus de 500 000 tonnes. Ce qui offre à de potentiels investisseurs (nationaux et étrangers) l’opportunité de placer leur épargne ou financement dans le secteur de la pêche et des industries animales afin de répondre aux besoins sans cesse croissants du marché camerounais.

En 2020, le Cameroun a en tout importé 402 848 tonnes de poissons et crustacés ainsi que des poissons de mer congelés pour une valeur globale de 276 milliards de FCFA, contre 371 696 tonnes des mêmes produits en 2019 pour une valeur globale de 266 milliards de FCFA, selon les données du Commerce extérieur 2020 publiées par l’INS (Institut national de la statistique) en 2021.  Soit une dépense d’un peu de 542 milliards de FCFA en deux ans, pour l’importation de ces denrées alimentaires dont la demande nationale ne cesse de croître chaque année.

Depuis plus de dix ans (de 2010 à ce jour), les importations de poissons et crustacés n’ont pas cessé de croître, comme le prouvent les chiffres officiels.  Et selon nos propres calculs, elles ont dépassé 2,5 millions de tonnes, pour des dépenses se situant au-dessus de 2500 milliards de FCFA au cours de la période sous revue.

Ceci, pour deux principales raisons : une demande interne en poissons et crustacés sans cesse croissante, ainsi que le faible développement de la filière aquacole.

Pour capter cette importante somme d’argent (en moyenne 250 milliards de FCFA par an) qui sort du pays chaque année, en raison de l’importation des poissons et crustacés, l’investisseur, qui souhaite faire des affaires dans ce secteur d’activité, aura le choix d’investir dans la pêche industrielle ou dans l’aquaculture.

Afin de rendre la tâche aisée aux investisseurs nationaux et étrangers intéressés par le financement des projets liés à ce secteur d’activité, l’Etat a, depuis plusieurs années, pris un certain nombre de mesures visant à rendre la tâche facile aux investisseurs qui arrivent.

La loi de 2013 fixant les incitations à l’investissement privé (dans le secteur productif) en République du Cameroun est un exemple patent à cet égard. L’Agence de promotion des investissements (API), dont l’une des missions consiste en la promotion de l’image de marque du Cameroun à l’étranger et en l’amélioration d’un environnement incitatif et favorable aux investissements au Cameroun, est le fruit de cette loi.

Depuis 2014, année de la mise en œuvre effective des dispositions de la loi du 18 avril 2013, un total de 248 conventions ont déjà été signées entre le gouvernement et le secteur privé, sous l’accompagnement l’Agence de promotion des investissements (API), selon la directrice générale de l’API, Marthe Angeline Mindja. Le tout pour un volume global d’investissements projetés de 4048 milliards de FCFA et une estimation de 84 000 emplois prévisionnels directs à créer.

Produire plus de poissons et importer moins, tel est l’objectif que s’est fixé l’Etat depuis quelques années.

La lecture de la loi de Finances 2022 permet de voir que l’Etat souhaite vraiment développer le secteur de la pêche et des industries animales. Car, comme c’était déjà le cas en 2021, le gouvernement a, cette année, décidé de maintenir cette disposition la loi de Finances exonérant l’importation de certains équipements et intrants liés à l’agriculture, l’élevage et la pêche, de droits de douane. Et sont ici concernés, les « les bateaux de pêche, navires usines et autres bateaux pour le traitement ou la mise en conserve des produits de la pêche et les moteurs pour propulsion de bateaux du type hors-bord ».

Hormis la production industrielle de poissons et crustacés via la pêche industrielle, le Cameroun souhaite développer la pêche industrielle sur les barrages de retenue, afin de réduire les importations. A preuve, le Minepia, Dr Taïga, a organisé une réunion de concertation avec le directeur général d’EDC (Electricity Development Corporation), l’entreprise en charge de la gestion des barrages de retenue du pays, le 15 avril 2021, aux fins de développer des activités de pêche à l’échelle industrielle sur le barrage de retenue de Lom Pangar, dans la région de l’Est, pour satisfaire les besoins du pays en poissons et ainsi réduire les importations.

Cette volonté de développer la production des poissons et crustacés au Cameroun a également amené l’Etat a créé en 2011 la Banque camerounaise des PME (mais qui n’a ouvert ses portes aux clients qu’en 2015), pour accompagner les porteurs de projets et les promoteurs des PME (Petites moyennes entreprises), à travers le financement de leurs activités. Le gouvernement qui dès 2011 s’était aussi engagé à créer une Banque agricole (Carfic), pour soutenir les activités agro-pastorales, a finalement annoncé en 2016 via le ministre des Finances qu’il compte désormais adosser ce projet à la BC-PME opérationnelle depuis plus de 06 ans.

Conscient de l’accès difficile au financement bancaire, le président camerounais, Paul Biya, a annoncé, lors de son  message à la jeunesse, le 10 février 2022, la création d’un Fonds de garantie, pour faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs au crédit bancaire. Une autre mesure qui vise ici à encourager la création des richesses dans plusieurs secteurs d’activités dont celui de la pêche et des industries animales.

Des mesures qui, certes, devraient sans doute séduire les nouveaux ou futurs investisseurs ; mais ces derniers ne devraient pas croire qu’il existe un secteur d’activité sans ses propres défis. Et il faudrait donc qu’ils les relèvent. Pour l’heure, les principaux défis liés au secteur de la pêche et des industries animales tournent autour de la surpêche par des bateaux clandestins, la pollution des eaux à travers l’usage des produits chimiques, ou encore le faible accompagnement des pouvoirs publics.

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