mercredi, 19 février 2025
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Industrialisation du Cameroun et de l’Afrique : Le Pr Robert Nzengwa propose l’appropriation de la technologie par la création des parcs technologiques, la réforme de l’école et le retour aux valeurs culturelles africaines

L’ingénieur des ponts et chaussées, par ailleurs le 1er doyen de l’ex-Faculté de génie industriel (FGI) de l’Université de Douala, aujourd’hui Ecole nationale supérieure polytechnique de Douala (ENSPD), a présidé, ce mercredi 12 février 2025 à l’amphi 1100 de cette institution, la conférence dédicace de son nouvel ouvrage « Modèles de Plaque et Coque » sous le thème : « Sciences, ingénierie et développement ». Un grand moment d’échanges qui a permis aux étudiants, enseignants d’université, chercheurs, industriels et les médias de mieux cerner les enjeux de l’industrialisation du continent.

(EcoFinances.Net) – Le développement du Cameroun et de l’Afrique dépend de l’appropriation de  la technologie par les ingénieurs locaux et africains, selon le Pr Robert Nzengwa, 1er doyen de l’ex-Faculté de génie industriel (FGI) de l’Université de Douala, qui a présidé, ce mercredi 12 février 2025 à l’amphi 1100 de l’Ecole nationale supérieur polytechnique de Douala (ENSPD) de cette auguste institution, la conférence de son ouvrage intitulé « Modèles de Plaque et Coque ».Une conférence-dédicace placée sous le thème : « Sciences, ingénierie et développement » à laquelle ont pris part des responsables de l’Université de Douala, de nombreux enseignants d’université, des étudiants de l’ENSPD, des chercheurs, des industriels ainsi que les membres de la presse.

Economies extraverties

Ainsi, d’après ce professeur émérite des universités, ces trois notions (sciences, ingénieries et développement), qui comportent d’ailleurs des liens entre elles (car interdépendantes), ne sont malheureusement pas encore suffisamment explorées au profit du décollage industriel du Cameroun et de l’Afrique. Il en veut pour preuve le fait que nos économiques demeurent actuellement extraverties.

Des pays comme le Cameroun et l’essentiel des nations africaines importent encore quasiment tout de l’étranger. Ce qui ne contribue qu’à aggraver le déficit de leur balance commerciale depuis des décennies. Cette dépendance aux importations est visible et palpable à travers les maisons et habitations des villes et campagnes du pays, « à travers les vêtements que nous portons, via ce que nous avons régulièrement dans nos plats et autres, etc… ». Bref, l’Afrique ne fabrique presque rien.

Le Pr Robert Nzengwa, lors de la conférence-dédicace de son ouvrage, le 12 février 2025 à l’amphi 1100 de l’ENSP de Douala.

« Même nos industriels dont on pense naïvement qu’ils font des efforts en transformant certains produits localement dépendent des machines produites en Europe ou ailleurs pour leurs activités. Ce qui est grave, dans la mesure où il suffit aux fournisseurs de ces équipements d’arrêter de nous ravitailler pour que nos micro industries s’arrêtent », explique le Pr Robert Nzengwa.

Dépendance aux matières premières

A en croire ce diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées (ENPC) de Paris, la forte dépendance de nos Etats aux matières premières est aussi un problème sérieux et urgent à résoudre. Ceci, pour la simple raison que les matières premières ne valent rien si le Cameroun et l’Afrique n’ont pas la technologie susceptible de les aider à non seulement les détecter dans les sous-sols ; mais aussi et surtout à les transformer. « La Chine vient par exemple de mettre au point une pile qui a une durée de 50 ans grâce à l’utilisation des déchets nucléaires. Ce qui signifie que la matière première qu’est le Lithium n’aura bientôt plus de valeur », souligne ce docteur en mathématiques.

Solutions

Même si le nouvel ouvrage du Pr Robert Nzengwa « Modèles de Plaque et Coque » est déjà un début de solutions à la série d’équations à résoudre par les ingénieurs et industriels africains, ce dernier propose trois solutions clés pour s’approprier la technologie. D’abord, faire comme les Chinois, en copiant les autres (car nul besoin de réinventer le fil à couper le beurre). Cela passera par la création des parcs technologiques où ingénieurs et chercheurs (ainsi que des techniciens chevronnés et passionnés) pourront faire des inventions afin de résoudre les problèmes auxquels nos économies sont confrontées.

Ensuite, le Cameroun et l’Afrique doivent réformer l’école afin qu’elle cesse d’être des centres de production de chômeurs pour devenir des lieux où l’on forme des jeunes capables de résoudre les problèmes auxquels le continent est confronté. Et enfin, il est urgent et nécessaire que l’Afrique retourne à la source, aux de fins de se réapproprier ses valeurs culturelles. « Bien que nous avons, en raison de l’école à l’occidental, abandonné nos us et coutumes ; il est important pour le Cameroun et l’Afrique de se réapproprier ces sciences qui restent dormantes dans nos villages, mais actuellement stigmatisées. Nos jeunes ingénieurs peuvent par exemple étudier le processus qui permet de soigner une jambe malade en appliquant le traitement plutôt sur une jambe non malade, pour arriver à des innovations technologiques utiles à la société. Tout comme ils peuvent travailler sur la capacité de certains de nos peuples, qui parviennent à devenir invisible en forêt ou dans la savane lors des campagnes de chasse. Des exemples comme ceux-ci étant légion dans nos localités  », explique-t-il

Joseph Roland Djotié

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