mercredi, 12 février 2025
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Industries extractives : le FMI invite les autorités à accélérer le plan de restructuration de la Sonara en suspens de longue date

La pression de l’institution de Brettons Woods sur les autorités de Yaoundé intervient dans un contexte où celles-ci multiplient des actions depuis quelques années à l’effet de remettre sur pied ce pilier de l’industrie pétrolière camerounaise.

(EcoFinances.Net) – La Société nationale de raffinage (Sonara) dont les installations ont été ravagées par les flammes en 2019 lors d’un incendie n’a à date toujours par repris ses activités (satisfaire l’approvisionnement des populations du Cameroun en hydrocarbures), en raison des retards que connaît l’implémentation de son plan de restructuration. Le Fonds monétaire international (FMI) en a d’ailleurs fait mention dans un communiqué rendu public ce 30 janvier 2025, encourageant les autorités « à faire avancer les travaux en suspens de longue date sur le plan de restructuration de la Sonara ».

Même si l’institution de Bretton Woods n’est pas explicite dans sa sortie, il n’en demeure pas moins vrai que le Fonds veut ici faire référence au retard que connaît depuis quelques années le remboursement des dettes bancaires et non bancaires de cette entreprise publique spécialisée dans le raffinage du pétrole brut ; couplé au décalage des travaux de réhabilitation des installations de cette raffinerie.

Faisant le point sur la dette globale de la Sonara le 04 décembre 2024 au Parlement, le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a indiqué qu’elle était estimée à environ 1000 milliards de FCFA (plus de 780 milliards) lors de l’introduction (en 2020) de la taxe dédiée à son apurement. Une taxe fixée à 47,8 FCFA par litre de carburant vendu à la pompe et qui au 31 octobre 2024 a permis la collecte d’environ 353 milliards de FCFA, contre 270 milliards de FCFA en 2023 et 194,7 milliards en 2022.

Rééchelonnement de la dette sur dix ans

Avec les différents partenaires de la Sonara, l’Etat a signé une série de conventions de restructuration et de remboursement des dettes de cette structure. L’objectif visé ici étant de desserrer l’étau de la dette autour de cette entreprise publique dans laquelle l’Etat du Cameroun est l’actionnaire majoritaire. Avec les neuf banques locales qui réclament de l’argent au raffineur public de pétrole, l’Etat a dû négocier un rééchelonnement de la dette de l’entreprise sur dix ans, contre une rémunération de 5,5%.

Bouclée le 15 octobre 2021, l’opération portait sur la somme de 261,4 milliards de FCFA, selon le ministre des Finances (Minfi), Louis Paul Motaze, qui est revenu sur la question le 15 janvier dernier à Buéa (région du Sud-Ouest) lors du lancement du budget 2025. « Sur une dette bancaire consolidée estimée à 376 milliards de FCFA au 31 juillet 2021, l’accord de financement mentionné ci-dessus avait déjà permis le remboursement de 120 milliards de FCFA au 30 juin 2024 », explique-t-il.

La même stratégie a également été appliquée avec les traders qui, à fin avril 2021, réclamaient la somme de 312 milliards de FCFA à la Sonara. Une dette dont l’apurement se fera progressivement jusqu’en 2031, apprend-on. En plus de ces efforts, l’Etat a récemment endossé la dette fiscale de la Sonara estimée à 145,5 milliards de FCFA.

Réhabilitation de la Sonara

Parallèlement au remboursement de la dette, le gouvernement travaille aussi sur la réhabilitation de la Sonara dont les travaux sont, apprend-on, estimés à plus de 250 milliards de FCFA. Prévus pour démarrer en 2022, les travaux de réhabilitation de cette entreprise publique devraient finalement commencer au cours de l’exercice 2025, d’après le Premier ministre, qui a fait cette annonce durant la présentation, le 1er décembre dernier au Parlement, du Programme économique et financier du gouvernement pour l’exercice 2025.

« Pour l’année 2025, le gouvernement camerounais envisage plusieurs actions, dont deux mesures prioritaires dans le segment eau et énergie. En ce qui concerne les produits pétroliers et le gaz, il est particulièrement prévu le lancement des études technico-économiques et financières approfondies ainsi que des études de base pour la réhabilitation de la Sonara », a-t-il déclaré.

Pour rappel, la Sonara, qui voit le jour en 1981 dans la région du Sud-Ouest du pays, représente l’un des principaux piliers de l’industrie pétrolière camerounaise. Sa mission première est l’approvisionnement des entreprises et ménages en hydrocarbures (raffinés). Rien qu’en 2024, le pays a importé, en raison de la situation actuelle de l’entreprise, jusqu’à 1,6 million de tonnes métriques de produits pétroliers. Une forte dépendance aux importations des hydrocarbures qui ravive l’urgence de la réhabilitation de la Sonara dont le rôle dans l’économie nationale n’est plus à démontrer.

JRD

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