(EcoFinances.Net) – Cette année, l’Etat va poursuivre le financement de la mise en œuvre du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah). Selon la loi des Finances 2025 promulguée fin décembre 2024, après son adoption à l’Assemblée nationale le 16 décembre dernier, ce ne sont pas moins de 24 milliards (24,5 milliards de FCFA) qui seront ainsi affectés à la poursuite du financement de ce projet dont l’objectif est de permettre au Cameroun de remplacer progressivement les produits de grande consommation (riz, poisson, produits laitiers, farine de blé), qui grèvent gravement sa balance commerciale chaque année, par des productions locales équivalentes.
Ainsi, pour 2025, la mise en œuvre du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) recevra globalement la somme de 24,5 milliards de FCFA. Ce montant ne représente qu’une infime partie des fonds qui sont en principe supposés être affectés à ce projet cette année. La raison étant que la mise en œuvre du Piisah est estimée à 1371,5 milliards de FCFA sur le triennat 2024-2026 ; soit respectivement 248,4 milliards en 2024, 511,6 milliards de FCFA en 2025 et 611,4 milliards de nos francs en 2026 avec comme priorité les filières bovine et laitière, le riz, le blé, le maïs, le mil/sorgho/soja, le palmier et le poisson.
A elles seules, ces denrées alimentaires coûtent à l’économie en moyenne 1300 milliards de FCFA par an, et ceci depuis au moins 2022. D’après le rapport de l’Institut national de la statistique (INS) sur le commerce extérieur, le Cameroun a en tout dépensé la forte somme de 1846 milliards de FCFA en 2023 pour l’importation des denrées alimentaires dont 365,5 milliards pour les poissons et crustacés, 75 milliards de FCFA pour les produits laitiers, 566 milliards pour les céréales, le blé et le méteil, 200,8 milliards de FCFA pour le riz et 108,1 milliards de FCFA pour l’huile brute et raffinée. Pour ne citer que ceux-ci.
Stratégie nationale de développement 2020-2030
Pour rappel, c’est à partir de l’exercice 2020 que le pays est entré dans la 2ème phase de mise en œuvre de sa Vision pour l’émergence à l’horizon 2035, avec la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) qui ambitionne de procéder à la transformation structurelle de l’économie nationale via la mise en œuvre des conditions favorables à la croissance économique et l’accumulation de la richesse nationale.
La valeur totale de ces produits alimentaires est passée de 754 milliards de FCFA en 2013 à plus de 971,5 milliards en 2022, avant de monter à plus de 1800 milliards de FCFA en 2023. Une situation qui a contraint l’Etat à miser sur la substitution des importations (par la production locale) et la promotion des exportations, en s’appuyant sur les avantages comparatifs de l’économie nationale.
Le Piisah , sur le triennat 2024-2026, s’inscrit dans le prolongement des mesures prises par le gouvernement afin de lutter contre l’inflation et la vie chère, réduire le déficit de la balance commerciale et promouvoir les produits « Made in Cameroon ». En 2023, le déficit de la balance commerciale était de 2004 milliards de FCFA contre 1428 milliards de F CFA en 2022. Il enregistre ainsi une hausse de 576 milliards de F CFA, soit 40,3% par rapport à l’année précédente.
JRD
