(EcoFinances.Net) – L’examen en profondeur des données relatives à la production, les flux commerciaux et l’évolution des prix seront au cœur de la 111ème session du Conseil international du cacao (CIC) qui se prépare activement et qui aura lieu au Cameroun, du 07 au 15 avril 2025, selon le directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (ICCO), Michel Arion, qui s’est entretenu avec les médias, au sortir de son audience avec le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, le 24 janvier dernier à Yaoundé.
Reçu dans le cadre des préparatifs de la prochaine session du Conseil international du cacao par le Mincommerce, qui assure la présidence du CIC, Michel Arion a levé un pan de voile sur l’objectif principal de sa visite au Cameroun : préparer minutieusement les agendas et identifier les points névralgiques à débattre, notamment la dynamique actuelle du marché. « Nous allons examiner en profondeur les données relatives à la production, les flux commerciaux et l’évolution des prix », a-t-il indiqué à la presse, insistant sur la complexité du marché mondial du cacao.
Dressant un tableau optimiste de la situation actuelle des prix des fèves dans le pays et à l’international, le Mincommerce a souligné que les prix n’ont jamais été aussi bons et resteront d’ailleurs très bons au cours de l’exercice 2025. Pour sa part, l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur (producteurs, industriels et consommateurs) ne peut s’épanouir véritablement que s’il existe un bon équilibre profitable à tous.
D’après la cellule de communication du ministère du Commerce, un enjeu majeur émergera durant cette rencontre de haut niveau : la nécessité d’instaurer un dialogue transparent entre tous les acteurs. Car, pendant que les industriels se plaignent des prix élevés des fèves de cacao depuis quelques années déjà, les producteurs, de leur côté, continuent d’estimer qu’ils ne sont pas suffisamment rémunérés. Le Cameroun, qui est un fervent défenseur des planteurs de cacao, entend, apprend-on, jouer un rôle important. « Il s’agit de trouver le bon équilibre », insiste le ministre Luc Magloire Mbarga Atanga, qui confirme la volonté du Cameroun de contribuer activement à la régulation du marché mondial du cacao.
Cette visite au Cameroun du directeur exécutif de l’ICCO intervient dans un contexte où les fèves de cacao sont vendues aux industriels locaux (et étrangers) à des prix relativement élevés, comparativement à d’autres pays africains comme le Ghana et la Côte d’Ivoire. Le kg du cacao a par exemple été cédé au Port de Douala, le 25 novembre 2024, au prix de 4000 FCFA (voire 4200 FCFA), selon le Système d’information des filières (SIF), un dispositif d’alerte des producteurs sur les prix des fèves de cacao dans le pays. Des prix révèle une augmentation oscillant entre 400 à 450 FCFA par rapport à ceux pratiqués le 08 novembre dernier.
Bien qu’inférieurs (pour l’instant) de ceux de la campagne 2023/2024 où le kilogramme avait atteint 6000 FCFA, ces prix enregistrés en pleine campagne 2024/2025 demeure élevés par rapport à ceux pratiqués actuelles en Côte d’Ivoire où le prix du kilogramme de cacao est fixé à 1800 FCFA pour la campagne 2024/2025. Idem au Ghana où le prix de la tonne des fèves de cacao, pour cette campagne, est fixée à 49 600 cedi (3159,2 dollars US), l’équivalent de 1 972 595,1 FCFA, soit 1973 FCFA le kg.
Pour rappel, le cacao fait partie des principaux produits d’exportations du Cameroun. A lui seul, il permet au pays de capter les précieuses devises dont il a besoin pour financer ses besoins domestiques. Le rapport de l’INS (Institut national de la statistique) sur le commerce extérieur en 2023 renseigne d’ailleurs que le Cameroun a exporté cette année-là jusqu’à 180 095 tonnes de cacao brut , pour des recettes de l’ordre de 359 milliards de FCFA ; soit 12% de toutes les recettes générées par le pays grâce à ses exportations en 2023.
JRD
