(EcoFinances) – Sur les 2168,3 milliards de FCFA que l’Etat avait prévu de verser cette année aux bailleurs de fonds internationaux ainsi qu’aux entreprises locales dans le cadre de l’apurement progressif des arriérés de la dette publique (extérieure et interne), la somme de 885,8 milliards de FCFA a pu être décaissée à date au profit de ces partenaires du Cameroun, selon le Premier ministre, Dr Joseph Dion Ngute, qui a fait cette annonce devant la représentation nationale, ce dimanche 1er décembre 2024, pendant la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2025.
« Dans le cadre la gestion de la dette, au 3ème trimestre 2024, le service de celle-ci s’élève à 885 milliards 800 millions de FCFA, dont 420 milliards 500 millions de FCFA, au titre de la dette extérieure et 464 milliards 400 millions de FCFA pour la dette intérieure », a-t-il déclaré, sans s’appesantir sur d’éventuels détails pouvant mieux éclairer la lanterne des députés de la Nation.
Toutefois, lorsqu’on sait que les 885,8 milliards de FCFA effectivement payés aux entreprises locales ainsi qu’aux bailleurs de fonds internationaux depuis janvier 2024 ne représentent que 40,8% de l’enveloppe globale destinée au règlement de la dette cette année, l’on peut aisément conclure que le gouvernement devra sans doute fournir plus d’efforts afin de payer les 59,2% (1282,5 milliards de FCFA) du montant restant aux partenaires du Cameroun.
L’annonce du paiement effectif d’une bonne partie de la dette publique programmée cette année intervient dans un contexte où la dette du pays a plutôt tendance à s’aggraver. D’après la note de conjoncture de la Caisse autonome d’amortissement (CAA) publiée le mois dernier, la dette publique, qui a atteint 13 504 milliards de FCFA à fin septembre 2024, a connu une hausse de 719 milliards (+5,6%) comparativement à la même période en 2023. Calculette en main, la dette publique c’est désormais l’équivalent de 44% du PIB (Produit intérieur brut), contre 43,9% en glissement annuel.
Mais en dépit de cette légère augmentation du niveau d’endettement du pays, le document de la CAA fait savoir que la viabilité du pays reste au vert pour ce pays de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA & Tchad) où le plafond de 70% est fixé dans le cadre des critères de convergence. Rappelons que le Cameroun a prévu de maintenir ce ratio à 50% (en deçà du seuil réglementaire, au cours du triennat 2025-2027.
JRD
