(EcoFinances) – Les auteurs des importations d’huiles végétales raffinées non conformes ainsi que ceux des acteurs locaux qui versent depuis quelque temps dans la concurrence déloyale à travers la mise dans les espaces marchands des huiles localement produites et commercialisées en violation de l’écosystème juridique en place ( huiles menaçant gravement la santé des consommateurs), n’ont qu’à bien se tenir, selon le secrétaire général de l’Asroc (Association des raffineurs des oléagineux), Jacquis Gabriel Kemleu, qui a indiqué, ce mardi 26 novembre à la presse à Yaoundé, qu’une campagne d’assainissement de la filière est en cours et se poursuit activement sur le terrain.
« Une campagne d’assainissement de la filière est en cours et se poursuit activement sur le terrain. Elle vise à d’empêcher les opérateurs économiques véreux de continuer à dégoupiller les bidons contenant des huiles végétales raffinées non conformes et à les vendre dans des conditionnements eux-mêmes non conformes et par conséquent non traçables », fait-il savoir, précisant que le ministère du Commerce (Mincommerce) à travers sa Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes est sur le terrain pour sévir, conformément à la réglementation en vigueur.
Faire disparaître les huiles réputées dangereuses
D’après Jacquis Kemleu, le fait de se livrer à de telles pratiques est une violation du Règlement Technique NC 77 ainsi que de la Norme NC 04, qui interdisent le fait de ne pas permettre au consommateur d’acheter et de consommer des huiles végétales raffinées conservées dans des conditionnements translucides, comportant des étiquettes donnant des renseignements nécessaires au choix et à la manipulation de l’huile tout comme à son enrichissement. Etiquette ne précisant pas l’origine, les dates de fabrication et de péremption du produit.
« Ces huiles concernées non conformes pour la majorité et impropre à la consommation humaine, sont ces derniers temps mélangés à celles de bonne qualité produite localement et même importées, et proviennent parfois localement des entreprises de grande restauration après leur recyclage », révèle-t-il. Avant d’ajouter : « Elles sont par la suite vendues dans des conditionnements non traçables c’est-à-dire n’ayant aucune indication permettant de renseigner le gouvernement et le consommateur et les rendre sereins, exposant ce dernier au cancer, à la stérilité, etc… C’est ce qui justifie qu’elles fassent aujourd’hui l’objet d’une interdiction d’être commercialisées et d’un retrait de l’espace commercial camerounais par le gendarme du marché qu’est le ministère du Commerce via sa Brigade nationale de contrôle et de répression des fraudes, conformément à la réglementation en vigueur ».
A en croire le SG de l’Asroc, il est question de faire disparaître ces huiles réputées dangereuses du champ visuel des consommateurs. Le ministre du Commerce a, apprend-on, réitéré lors de la concertation du 20 novembre 2024 avec les acteurs de la filière le fait que tout transformateur local qui sera surpris en train de commercialiser des huiles non conditionnées sera suspendu de la clé de répartition des quotas d’huile de palme brute, sans préjudice des autres sanctions prévues par la réglementation en vigueur.
Maintenir la compétitivité
L’assainissement dont il est question ici permet, apprend-on, le maintien de la compétitivité sur le marché local des entreprises de cette filière. Et par conséquent, la préservation des milliers d’emplois directs et indirects de la profession, le maintien des recettes au niveau de la fiscalité intérieure, le respect des engagements pris avec le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la vie chère, qui obligent la filière concernée à maintenir accessible le prix de cession de ses produits finis aux consommateurs. « Cet accompagnement passe par la prise de mesures en vue de gérer le déficit structurel de l’HPB (huile de palme brute), d’éviter toute pénurie éventuelle et l’inflation qui pourrait en découler et de préserver les emplois. C’est à cette condition que l’industrie locale déjà assez fragile, pourra décoller et impulser le développement économique du Cameroun », conclut Jacquis Kemleu.
JRD