(EcoFinances) – Les banques de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, RCA & Tchad) n’ont montré qu’un intérêt faible à l’égard de l’opération d’injection de liquidités initiée ce mardi 29 octobre 2024 par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) au profit des banques commerciales de la sous-région qu’elle encourage à financer très activement l’économie des six pays de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale), d’après les résultats de ce dernier appel d’offres publiés ce mercredi 30 octobre.
Sur les 240 milliards de FCFA proposés aux banques de la sous-région à un taux moyen pondéré des montants adjugés de 6,67%, seulement 204,5 milliards de FCFA ont finalement été acceptés par le secteur bancaire, qui ont souscrit à cet appel d’offres à hauteur de 85,21%. Une réaction timide des banques de la Cemac qui tranche avec leur attitude d’il y a deux mois où elles exprimaient encore des besoins de financement très élevés.
Alors que la Banque centrale n’avait mis à leur disposition que la somme de 165 milliards de FCFA le 02 juillet dernier, celles-ci ont sollicité jusqu’à 385 milliards de FCFA, soit 220 milliards de plus (+57,1%) que ce qui leur avait été proposé. Tout comme le 17 septembre dernier, la demande des banques en liquidités a explosé pour atteindre 512 milliards de FCFA, alors que la BEAC ne leur avait proposé que 200 milliards.
Une situation qui a amené la BEAC à porter son offre à 260 milliards dès le 24 septembre, mais sans toutefois apporté satisfaction aux banques commerciales (ces dernières ayant sollicité jusqu’à 457 milliards), puis à 340 milliards de FCFA le 08 octobre dernier avant d’impacter positivement la demande du secteur bancaire. Cette offre de la Banque centrale a d’ailleurs essoufflé les banques commerciales qui ne vont retenir que la somme de 259 milliards. Le taux de souscription relativement bas (76,3%) permettant de voir que les besoins élevés des banques commencent à s’estomper.
Pour rappel, c’est depuis le 11 juin dernier que la Banque centrale a renoué avec les injections de liquidités dans les banques commerciales de la Cemac, depuis la suspension de ses opérations en février 2023. Il faut souligner que bien avant cela, cette dernière avait progressivement réduit le volume de ses opérations hebdomadaires d’injection d’argent (de 250 milliards à 50 milliards de FCFA) dans le secteur bancaire. Une mesure qui visait alors à assécher un peu les caisses des banques commerciales, à l’effet de réduire l’accès des secteurs public-privé aux financements.
L’action en question devait permettre à la BEAC de réduire d’environ 20% l’inflation alors causée en partie par l’excès de liquidités sur le marché.
JRD