jeudi, 14 novembre 2024
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Transfert des devises, crédit bancaire… : Le Syndustricam partage ses préoccupations avec le directeur national de la BEAC

Dans le cadre ses consultations annuelles avec le secteur privé, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi a rencontré, ce mercredi 18 septembre 2024 à Douala, les membres du Syndustricam (Syndicat des industriels du Cameroun), afin de prendre le pouls de l’activité économique.

(EcoFinances) – Deux problématiques préoccupent actuellement le Syndicat des industriels du Cameroun (Syndustricam) : les difficultés liées au transfert des devises dans le cadre des opérations commerciales avec l’étranger et l’accès difficile au crédit bancaire. Ces défis ont fait l’objet de discussions riches et denses au cours de la rencontre entre le directeur national de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale), Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, et le Syndustricam, le 18 septembre dernier à Douala.

Avant le début des échanges, le président du Syndustricam, Samuel Njanga Kondo, a invité ses collègues à tout mettre sur la table.  « Il est important que la Banque centrale soit régulièrement imprégnée des réalités du terrain. J’invite donc mes collègues ici présents à abreuver autant que possible la Banque centrale des informations sur les réalités que nous vivons, sur nos difficultés et sur nos propositions pour les régler », a-t-il déclaré, d’entrée de jeu.

Transfert des devises

Sur la question des difficultés liées au transfert des devises, les industriels expliquent qu’ils rencontraient et rencontrent encore aujourd’hui des difficultés à appliquer la nouvelle réglementation des changes qui a été une révolution brusque, globale et très complexe. Celle-ci entraîne non seulement la production de plusieurs documents pour soutenir les demandes de transfert (des devises), mais exige aussi et surtout une paperasse importante. Laquelle est parfois redondante et rédhibitoire.

Selon les membres du Syndustricam, certains documents demandés sont tout simplement impossibles à produire. « Ce sujet avait déjà fait l’objet de discussions le 18 mars dernier et il avait promis de faire des ajustements, en supprimant par exemple les documents qui sont demandés plusieurs fois. Et également, il y a certains engagements qu’on demandait aux entreprises de prendre alors que cela pourrait avoir des conséquences qui ne dépendent pas d’elles. On a parlé de tout cela le 18 mars 2024 et on avait établi un cadre d’échanges pour essayer de revoir ce dispositif, tout en gardant à l’esprit que l’objectif de la réglementation des changes, qui est de protéger la monnaie, est partagé », confie Vincent Kouete, secrétaire général du Syndustricam.

Qui ajoute : « On est tous d’accord qu’il faut à la fois s’assurer que notre monnaie reste soutenable et qu’elle nous permette de commercer avec l’étranger. Donc là-dessus on est d’accord. Maintenant, il y a des aspérités qu’il fallait corriger. Et il est donc venu ce mercredi 18 septembre 2024 au siège du Syndustricam pour qu’on fasse le point sur ce qui a été fait depuis lors. Mais il est aussi venu pour prendre le pouls de l’activité économique. Et parmi ce pouls, il y a les difficultés bancaires ».

Difficultés bancaires

Partant justement des difficultés bancaires, EcoFianances.Net apprend que les PME/PMI membres du Syndustricam ont particulièrement des difficultés à constituer les garanties que les banques leur exigent et qui vont parfois jusqu’à 115% du montant du crédit qu’elles sollicitent.

Sur ce point, le directeur national de la BEAC indique que la banque avait davantage une démarche globale. Ceci, pour la simple raison que les garanties exigées reflètent l’aversion aux risques des banques. Il faut donc travailler pour que cette aversion se réduise au fil du temps. 

 A en croire Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi, la BEAC a des projets dans le pipe comme la mise en place d’une Société de gestion des garanties qui pourrait être le lieu de consolidation de l’ensemble des garanties que les partenaires au développement de l’Etat pourraient développer pour soutenir certaines activités spécifiques ou certains acteurs spécifiques dans leur accès au financement. Ce projet n’a pour l’instant pas encore vu le jour, mais ça ne saurait tarder, apprend-on.

Autre effort à déployer aux fins de faciliter l’accès des entreprises au financement, la réduction du taux de créances en souffrance qui est aujourd’hui de 20% dans la sous-région (Cemac) et de 15% au Cameroun. A ce sujet, Pierre Emmanuel Nkoa Ayissi fait savoir que si l’on parvient à ramener ce taux à 10 où 5%, cela contribuerait à réduire l’aversion des banques aux risques et par conséquent les amènerait à exiger surtout moins de garanties.

JRD

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