(EcoFinances) – En choisissant de réunir pendant 48 heures, les hommes et femmes des médias dans la salle de conférence du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) à Yaoundé, du 27 au 28 août 2024, les experts du groupe ICLEI posent déjà les jalons du combat qu’ils ont choisi de livrer : celui d’innover pour le financement climatique décentralisé et inclusif. Une dynamique transdisciplinaire qui vise l’amélioration de l’accès des parties prenantes locales (que sont les municipalités et les partenaires) aux financements d’actions d’adaptation aux changements climatiques.
Une approche locale et sensible au genre qui passe, selon les experts présents à cet atelier, par une meilleure compréhension des enjeux de ces financements au Cameroun et par des enseignements étendus dans la sous-région. Il s’agit en effet d’un défi qui nécessite un renforcement permanent des capacités des médiateurs ou médiatrices de connaissances en service au Cameroun, pour permettre une planification inclusive et un développement aisé des projets.
« Nous souhaitons, indique Lucy Lavirotte, que la finance climatique arrive au niveau où elle est le plus nécessaire, c’est-à-dire au niveau local. Pourvu que les municipalités camerounaises puissent acquérir davantage de finances climatiques pour financer l’adaptation aux changements climatiques localement. Car ce sont les municipalités qui savent quels sont les besoins à leur niveau, quels sont les aléas qui impactent le plus leur communauté ».
Tout comme elle ajoute : « Pour ce faire, les médiateurs de connaissances, les ONG, les organisations de la société civile, les consultants, etc…, qui travaillent étroitement avec ces municipalités et qui ont cette connaissance technique des changements climatiques, jouent un rôle clé pour les accompagner vers le déblocage de ces financements ».
Déblocage efficace des financements
Pour la spécialiste des changements climatiques, énergie et résilience d’ICLEI Afrique, il faut des actions adaptées et dirigées localement. Lesquelles permettront, d’après l’experte, d’identifier et d’améliorer les mécanismes pour un déblocage efficace des financements.
Pour cela, des acteurs clés et partenaires ont été identifiés à l’instar du Feicom, ainsi que des chercheurs, une trentaine de médiateurs de connaissances et deux communes pilotes que sont celles de Yaoundé 4 et de Kribi 1er. Lesquelles ont d’ailleurs finalisé leurs plans d’action climatique en utilisant des approches participatives.
« La cité balnéaire est ouverte au public, mais il y a des catastrophes qui peuvent impacter la qualité de la vie dans cette cité balnéaire. C’est pour cela que nous sommes venus au Feicom, la maison des communes, réfléchir et avoir des médiateurs de connaissances capables de procéder aux mécanismes de mises à disposition des fonds climat. Je ne le fais pas dire, les fonds climat sont gardés entre des mains trop expertes ; alors que le vécu du villageois de Kribi, c’est la menace de l’avancée de la mer vers le continent. Il est pourtant urgent de prendre en main la recherche des financements climat », indique Sa Majesté Etienne Manduo Ntonga.
Kribi 1er et Yaoundé 4 sont, apprend-on, des exemples de réussite qui peuvent aujourd’hui témoigner de la stratégie développée par les équipes d’ICLEI Africa en vue de faciliter (via le projet Bridge) l’obtention des financements, pour une adaptation menée localement et sensible au genre au Cameroun.
Brice Ngolzok
