jeudi, 12 septembre 2024
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Cameroun : La baisse de la production pétrolière depuis 2015 pourrait amener le gouvernement à élargir davantage l’assiette fiscale

La production nationale de pétrole brut est passée de 35 millions de barils en 2015 à seulement 23,9 millions de barils en 2023, d’après la Société nationale des hydrocarbures (SNH) qui vient de publier l’historique de la production nationale de brut de 2000 à 2023.

(EcoFinances) – La production pétrolière du Cameroun n’a pas cessé de baisser depuis 2015, selon la Société nationale des hydrocarbures (SNH), qui vient de publier l’historique de la production nationale de brut de 2000 à 2023, précisant que celle-ci est passée de 35 millions de barils en 2015 à seulement 23,9 millions de barils en 2023. En l’espace de neuf (09) ans, la quantité de brut dont le pays a perdu est donc de 11,1 millions de barils sur cette période.

A l’origine de ce recul continu de la production annuelle du brut, le tarissement des puits de pétrole à travers le pays. Les experts parlent même de réserves déclarées qui ne cessent de se rétrécir, en raison des difficultés qu’ont les acteurs du secteur pétrolier à découvrir de nouveaux gisements.

Baisse des montants transférés au Trésor public

Cette baisse de la production pétrolière depuis 2015 se traduit sans doute par l’amenuisement de l’enveloppe transférée chaque année par la SNH au Trésor public. Alors qu’elle avait transféré la somme de 444,7 milliards de FCFA au Trésor public en 2014, la SNH n’a pu verser que 378 milliards dans les caisses de l’Etat en 2015 sur une enveloppe globale de 625,6 milliards de FCFA.

La part des recettes pétrolières dans le budget de l’Etat s’est davantage amincie en 2016 avec un montant de 291,3 milliards de FCFA effectivement versé au Trésor public. Idem en 2018 où elle n’a transféré que 278 milliards à l’Etat. Et même si les recettes tirées de la vente du brut sont remontées pour frôler les 400 milliards de FCFA en 2019, il n’en demeure pas moins vrai que les recettes tirées de la commercialisation du pétrole peinent à rivaliser avec celles versées antérieurement et qui pouvaient atteindre parfois les 800 milliards de FCFA l’an.

Embellie de la production gazière

Heureusement, pour le Cameroun, cette baisse intervient dans un contexte où la production gazière n’arrête pas de monter en puissance. Selon un récent rapport de l’INS (Institut national de la statistique) sur le commerce extérieur du pays, les recettes d’exportations de GNL ont bondi en flèche en 2022. « Le gaz naturel liquéfié connaît une ascension fulgurante avec une croissance vertigineuse de 148,8%. Les recettes générées par les exportations se chiffrent à 631,5 milliards de FCFA en 2022, contre 253,8 milliards de FCFA un an plus tôt, constituant ainsi 18,1% du total des recettes d’exportations du pays », souligne le document.

Les experts expliquent aussi que la production gazière du pays, qui est passée de 1,2 million de tonnes au démarrage des activités de l’unité flottante de liquéfaction Hilli Episeyo (au large de Kribi) à 1,6 millions tonnes en 2023 (après avoir atteint 1,4 millions de tonnes en 2022), devrait monter à 05 millions de tonnes en 2026 (prévisions de la Coface).

Elargissement de l’assiette fiscale en vue, diversification de l’économie…

Conscient de la chute de la production pétrolière qui, d’après les prévisions officielles, devrait s’aggraver dans les prochaines années, l’Etat ne manque pas d’anticiper. Dans le document de la production économique et budgétaire à moyen terme, le Minfi (ministère des Finances), qui projette une baisse annuelle de 26,1% des ressources tirées de la vente du pétrole et du gaz en 2026 à 612,5 milliards de nos francs (enveloppe qui devrait encore baisser pour se situer autour de 580 milliards en 2027), a prévu un certain nombre de mesures : élargissement de l’assiette fiscale, renforcement de la sécurisation des recettes intérieures, relèvement de la pression fiscale.

Mais ces mesures ne devraient pas suffire. Pour la simple raison qu’en taxant encore plus les gros contribuables du pays que sont les grandes et moyennes entreprises, cela pourrait affecter leur compétitivité et aggraver le coût de la vie. L’une des solutions serait, apprend-on des experts, que le gouvernement accélère le processus de diversification de l’économie, en mettant un accent particulier sur l’agriculture de seconde génération, et en incitant (comme il le fait déjà depuis 2013) la création de nouvelles industries à travers le pays.

Car, bien avant le début de la baisse de la production pétrolière dès 2015, la pandémie à Covid-19, qui a durement frappé le Cameroun de mars 2020 à 2022, est venue rappeler à tous la nécessité d’avoir une économie diversifiée qui ne dépend que très peu de l’extérieur et des matières premières. « Durant cette période, l’on a tous vu que seuls les pays industrialisés et réellement développés peuvent résister durablement », fait savoir un expert.

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