(EcoFinances) – Le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, a procédé, ce mardi 20 août 2024 à Batchenga (localité du département de la Lékié, région du Centre), à la mise en service de l’unité d’approvisionnement en eau potable de Yaoundé et ses environs (Paepys), en présence des membres du gouvernement, des autorités administratives et traditionnelles, ainsi que des représentants des missions diplomatiques.
Financé par un prêt d’Eximbank of China, pour un coût global de 399 milliards de FCFA et exécuté par l’entreprise chinoise Sinomach, le Projet d’approvisionnement en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys), qui est désormais opérationnel, devrait mettre un terme au déficit en eau potable que connaît la ville de Yaoundé depuis quelques années, en apportant dans sa phase initiale un complément de 300 000 m3/jour, puis 400 000 m3/jour dans la phase d’extension. Il permettra également de couvrir les villes et localités riveraines comme Batchenga, Obala, Nkometou, Soa et Ntui.
Rôle du barrage de Nachtigal
« La mise en service de cette infrastructure a également été conditionnée par celle de la première turbine du barrage hydroélectrique de Nachtigal d’une capacité de 60MW. Mieux, depuis le 10 août 2024, le Réseau Interconnecté Sud bénéficie de 60 MW supplémentaires grâce à la mise en service du groupe N°2 de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal. Cette avancée porte à 120 MW la puissance totale actuellement produite par le projet, marquant une étape cruciale dans le développement de cette infrastructure énergétique majeure. Le Paepys jouira donc de l’énergie nécessaire pour fonctionner de manière optimale », explique un cadre du ministère de l’Eau et de l’énergie, qui renseigne que plusieurs quartiers de la cité capitale sont alimentés depuis quelques jours à partir du Paepys.
Déficit de production de 80 000 m3/jour
L’opérationnalisation du Paepys arrive au moment où la demande en eau potable à Yaoundé est de 260 000 mètres cubes par jour, alors que les unités de production existantes n’en fournissent, dans le meilleur des cas, que 160 000 m3 par jour ; exposant la capitale politique du pays à un déficit de production estimé à 80 000m3/jour. Une situation qui a amené le gouvernement à déployer, ces dernières années, des stratégies pour que les unités de production puissent être développées proportionnellement à la croissance démographique. Le Paepys fait justement partie des mesures qui ont été prises pour résorber durablement le problème d’approvisionnement en eau potable à Yaoundé.
Où sont les compteurs ?
Cependant, même si l’implication personnelle du ministre Gaston Eloundou Essomba dans la réussite de ce mégaprojet est à saluer ici, il n’en demeure pas moins vrai que la question de l’accès des populations au produit de cette installation n’est pas encore réglée, selon nos informations. « Pourquoi investir autant d’argent dans une infrastructure sans en mettre sur la connectivité au profit de la clientèle (les populations) ? Car, où sont les compteurs pour les clients ? Comment fera-t-on pour rentabiliser cette eau si les destinataires n’y ont pas accès ? Et vous savez comme moi que l’accès est garanti par les compteurs. On aurait dû également penser à l’aspect clients », confie un cadre du Minee.
