(EcoFinances) – Le développement économique inclusif du Cameroun ne préoccupe pas uniquement le gouvernement camerounais, mais aussi et surtout ses nombreux fils et filles travaillant tant l’intérieur du pays qu’à l’international, et qui n’ont pour seul véritable souci que de voir leur pays émerger à l’horizon 2035. Ou peut-être même avant.
Jimmy Yab et Vincent Nkong-Njock, respectivement théoricien du développement et praticien du développement, en font partie. Ils ont présenté leur nouvel ouvrage intitulé « Construction d’un Etat développementaliste communautaire : le Cameroun » aux médias, ce vendredi 16 août 2024 à Douala.
Après une analyse détaillée des crises multidimensionnelles qui minent le Cameroun depuis des décennies, ils proposent, dans ce livre, un modèle de gouvernance innovant qui fusionne les stratégies industrielles et économiques planifiées des Etats d’Asie de l’Est avec la structure des communautés locales africaines.
Fondateur et président de l’Observatoire Chine-Afrique Francophone (OCAF), Jimmy Yab explique : « L’ouvrage repose sur trois éléments fondamentaux : le nationalisme économique comme moteur du développement, un régime communautaire décentralisé où les priorités politiques sont définies en tenant compte des besoins locaux, et la mise en œuvre de politiques industrielles et d’industrialisation stratégiques coordonnées par une administration réformée, plus efficace et techniquement compétente ».
L’Etat développementaliste, selon Vincent Nkong-Njock, a la particularité de simplifier les procédures administratives, de réduire les dépenses publiques, de rendre les entreprises publiques rentables pour mettre l’administration et les ressources du pays au service du développement. « L’objectif étant de favoriser un développement économique inclusif en décentralisant le pouvoir et en renforçant les structures communautaires locales, garantissant ainsi une participation équitable et une juste répartition des bénéfices : et permettant d’asseoir la démocratie camerounaise », fait savoir l’ancien haut fonctionnaire de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et ingénieur de recherche au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives) en France.
S’inspirant des réussites des pays d’Asie de l’Est, le modèle que proposent les auteurs de cette publication intègre, apprend-on, les pratiques sociales et les dynamiques communautaires africaines, offrant une approche holistique et adaptée non seulement au contexte camerounais. Mais aussi, et surtout, à l’Afrique subsaharienne. « Cet ouvrage s’adresse aux décideurs politiques, aux universitaires, aux étudiants et à tous ceux qui s’intéressent au développement du Cameroun et de l’Afrique subsaharienne en général », concluent Vincent Nkong-Njock et Jimmy Yab, qui espèrent qu’il suscitera des débats constructifs et inspirera des actions concrètes pour un Cameroun émergent, prospère et harmonieux.
Disponible sur Amazon depuis le 27 juillet dernier et vendu au prix de 20 000 FCFA (29,54 euros), l’ouvrage de 366 pages ,qui sera bientôt présent à différents points de vente au Cameroun et à travers les pays du continent africain, se positionne comme un véritable projet de développement à partir du maillage des communautés locales.
Joseph Roland Djotié
BIO EXPRESS
Jimmy Yab, théoricien du développement
Jimmy Yab est le fondateur et président de l’Observatoire Chine-Afrique Francophone (OCAF). Professeur éminent en Relations internationales, il a une carrière notable en enseignement et recherche avec des expériences en Afrique, en Chine et en Europe. Ses travaux se concentrent sur les politiques de développement en Asie de l’Est et en Afrique. Actuellement Dongfang Scholar à l’Université de Pékin, Visiting Professor à l’Université de Southampton, il enseigne aussi à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC). Son ouvrage « Introduction aux Relations Internationales Chine-Afrique » est une référence clé.
Vincent Nkong-Njock, praticien du développement
Vincent Nkong-Njock, ancien haut fonctionnaire de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) et ingénieur de recherche au CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives) en France, est PDG de ILEMEL Group en Afrique (Sénégal, Cameroun). Il conseille les Etats sur les politiques énergétiques et de développement, coordonne l’Unité de Coordination et de Supervision du Programme d’Accès Universel à l’énergie du Sénégal, et aide les pays à introduire l’électronucléaire dans leur mix énergétique. Pionnier de « l’approche par Jalon » de l’AIEA, il a contribué à l’introduction de l’électronucléaire et à la construction de réacteurs nucléaires mondialement, tout en publiant sur la diaspora, l’énergie et le nucléaire.
JRD