(EcoFinances) – Sur les 826,3 milliards de FCFA que l’Etat a prévus de payer aux entreprises locales au titre du règlement de sa dette intérieure cette année, conformément à la loi des Finances rectificatives de juin 2024, la somme de 290,7 milliards de FCFA (35,2%) a été versée aux acteurs économiques opérant sur le territoire national au cours des six premiers mois de l’exercice en cours, selon la note de conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun rendue publique , le 19 juillet 2024, par la Caisse autonome d’amortissement (CAA).
« (…) Sur les six premiers mois de l’année (2024, Ndlr), le total des paiements effectués pour le service de la dette intérieure s’élève à 290,7 milliards de FCFA, comprenant 92,3% de règlement du principal et 7,7% pour le paiement des intérêts. Ce cumul correspond à un taux d’exécution de 35,2% par rapport aux 826,3 milliards de FCFA prévus dans la loi de Finances révisée de 2024, au titre du service de la dette intérieure hors remboursement des crédits TVA, dette flottante et Restes à payer », explique la CAA.
Qui renseigne que rien qu’au cours du mois de juin 2024, le Trésor public s’est acquitté de 103,8 milliards de FCFA pour le règlement de la dette intérieure de l’État (hors restes à payer et BTA), dont 95,8% pour le remboursement du principal et 4,2% pour le paiement des intérêts.
D’après les experts, le service de la dette est le montant payé pour une période donnée par un emprunteur pour rémunérer les prêteurs (i.e. payer les intérêts) et rembourser la part du principal venant à échéance. Tout comme les restes à payer (RAP) sont la somme des engagements souscrits mais n’ayant pas été soldés à la fin d’un exercice (la notion englobe les engagements hors bilan, les charges à payer à comptabiliser et les charges à payer).
Encours de la dette intérieure en hausse
Le paiement de cette dette de l’Etat auprès des entreprises locales intervient dans un contexte où les l’encours de la dette intérieure de l’administration centrale a tendance à s’aggraver. Ce qui ne manque pas de mettre en difficultés les acteurs économiques locaux dont la majorité d’entre eux se plaignent depuis quelques années de l’impact néfaste du paiement tardif des prestations sur leurs activités.
A en croire la CAA, l’encours de la dette intérieure de l’administration centrale (hors restes à payer de plus de 03 mois), qui est évaluée actuellement à 3611 milliards de FCFA (soit 12% du PIB), enregistre des hausses respectives de 3% par rapport au premier trimestre 2024 et de 12% par rapport à la même période de l’année précédente.
« Il est constitué de 54,5% de titres publics (BTA, OTA et OT), dont 25,4% de Bons de Trésors Assimilables et 74,6% des emprunts obligataires ; 23,1% de dette structurée, soit 543,9 milliards de FCFA ; 16% de dette consolidée BEAC, soit 576,9 milliards de FCFA ; et 1,4% de dette non structurée, soit 52,3 milliards de FCFA, découlant 40,8% des indemnisations », fait savoir la note de conjoncture mensuelle de la dette publique du pays publiée ce 19 juillet.
Pour rappel, l’encours de la dette du secteur public était, à fin juin 2024, estimé à 13 070 milliards de FCFA (43,3% du PIB). En glissement trimestriel, cet encours connaît une augmentation de 0,8%, contre une variation positive de 4,9% comparativement à l’année précédente. De cette importante enveloppe, le montant du par l’administration centrale à l’étranger et à l’intérieur du pays se chiffrait au 30 juin dernier à 12 219 milliards de FCFA (40,4%). Il est composé à 67,5% de la dette extérieure et 32,5% de la dette intérieure.