(EcoFinances) – Les banques opérant en zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad & RCA) ont émis le souhait de recevoir la somme de 511 milliards de FCFA dans le cadre de l’opération d’injection de liquidités lancée le 30 juillet 2024 par la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale), mais n’ont finalement reçu que 120 milliards de FCFA, selon les résultats de cet appel d’offres communiqués le 1er août dernier par la Banque centrale, qui renseigne que le montant de cette opération, qui a été adjugé à un taux moyen pondéré de 6,76%, sera remboursé dans sept jours.
Par opération d’injection de liquidités (ou appel d’offres) sur le marché monétaire, la BEAC entend la « procédure par laquelle elle propose de fournir ou de retirer des liquidités du marché en organisant des adjudications après une annonce publique ».
Celle lancée le 31 juillet dernier se caractérise par un écart important (391 milliards de FCFA) entre le montant servi (120 milliards) et les besoins de financement exprimés (511 milliards) par les banques. Ce qui témoigne de la nécessité d’accroître les montants proposés aux banques ou de multiplier les opérations d’injection de liquidités, afin de donner davantage un bol d’air aux banques.
Ecart important entre les montants servis et les besoins exprimés par les banques
Toutefois, ce n’est pas la première fois que l’écart entre les montants servis par la Banque centrale et les besoins exprimés par les banques commerciales est aussi important. C’est d’ailleurs le cas depuis que la BEAC a renoué début juillet dernier avec les injections de liquidités.
Les résultats de l’appel d’offres émis le 23 juillet 2024 donnent par exemple à voir un important écart de 309,7 milliards, puisque face aux 185 milliards finalement servis aux banques commerciales, le montant sollicité va atteindre 494,7 milliards de FCFA. Idem pour l’opération d’injection de liquidités lancée le 09 juillet qui a révélé un écart de 202 milliards de FCFA entre les besoins exprimés (337 milliards) et le montant servi (135 milliards de FCFA).
La même situation s’est d’ailleurs produite au cours de l’opération d’injection de liquidités du 02 juillet dernier où, entre le montant servi (165 milliards de FCFA) et les besoins exprimés (385 milliards) par les banques, l’écart s’est établi à 220 milliards de FCFA.
Plus de 1122 milliards de besoins exprimés par les banques commerciales
Du 02 juillet à ce jour, les besoins réels de financement exprimés par le secteur bancaire sous-régional ont dépassé 1122 milliards de FCFA. Par contre, le montant global servi par la Banque centrale sur cette même période a atteint 605 milliards de FCFA, laissant un gap de 517 milliards que devrait combler la BEAC pour satisfaire vraiment le secteur bancaire. Car, les sommes mises jusqu’ici à la disposition des banques commerciales depuis un mois restent évidemment en deçà des attentes.
De leur côté, les taux de souscription ont à chaque opération dépassé les attentes, comme le révèlent les communiqués des différents appels d’offres. Soit respectivement 425,83% pour l’appel d’offres du 30 juillet 2024 ; 267,41% pour celui du 23 juillet dernier ; 249,63% pour l’opération lancée le 09 juillet et 233,33% pour celle du 02 juillet 2024.
Une preuve, s’il en était encore besoin, de la vitalité du marché monétaire de la zone Cemac depuis la reprise (début juillet 2024) des injections de liquidités dans l’économie sous-régionale par la Banque centrale.