(EcoFinances) – Au lendemain du 31 mai 2024, date butoir établie par le décret du Premier ministre du 1er décembre 2023 fixant les modalités de transfert des fonds et avoirs dévolus à la Caisse des dépôts et consignations du Cameroun (CDEC), ce sont en tout plus de 40 milliards de FCFA qui ont ainsi déjà été transférés à cette structure étatique, d’après le directeur général de la CDEC, Richard Evina Obam, qui s’exprime à ce sujet dans l’édition du quotidien gouvernemental du 22 juillet dernier.
« Au lendemain du 31 mai 2024, date butoir établie par le décret susmentionné (décret N°2023/PM du 1er décembre 2023, Ndlr), les montants transférés à la CDEC s’élèvent à une quarantaine de milliards de FCFA », fait-t-il savoir, précisant que ces montants sont inférieurs aux prévisions, particulièrement en ce qui concerne le stock historique minimum prévu.
Des précisions du DG de la CDEC relativement aux montants transférés jusqu’à date à l’institution dont il a la charge, qui interviennent dans un contexte de tensions entre cet organisme étatique et la Cobac (Commission bancaire de l’Afrique centrale). Cette dernière a d’ailleurs envoyé une correspondance, le 11 juillet dernier, aux établissements de crédit, de microfinance et de paiement de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) leur demandant de suspendre le processus des avoirs dits en déshérence à la CDEC.
Lobby bancaire
Un acte que Richard Evina Obam estime évidemment grave et inacceptable. Pour la simple raison que cela fait plus de 15 ans que le lobby bancaire entrave la mise en œuvre de la Caisse des dépôts et consignations. « La mise en place de cette réforme, engagée depuis janvier 2023, doit se poursuivre de façon irréversible car elle est essentielle pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de millions de Camerounais. Les intérêts corporatistes ne peuvent pas être au-dessus de l’intérêt général. Le processus de transfert se poursuivra donc conformément à la législation et à la réglementation en vigueur », souligne-t-il.
Hormis les fonds en déshérence transférés à date à cette institution et dont le processus se poursuit d’ailleurs, la CDEC a également enregistré des avancées notables pour ce qui est des consignations judicaires. Puisque que la récente tournée de la CDEC auprès des juridictions concernées a, apprend-on, débouché sur l’identification des fonds immédiatement transférables et ceux qui feront bientôt l’objet de transfert
« En ce qui concerne les consignations judiciaires, les concertations à l’issue de la tournée effectuée par la CDEC auprès des juridictions ont permis d’identifier de manière consensuelle les catégories des fonds immédiatement transférables et les fonds devant faire l’objet de transfert différé. Ces travaux, qui se sont déroulés de manière progressive et sereine, ont également abouti à la définition d’un mode opératoire optimal permettant de maintenir le bon fonctionnement des services judiciaires », explique le patron de la CDEC.
Types de fonds et valeurs à transférer à la CDEC
Rappelons que la CDEC a été créée par décret présidentiel il y a plus de dix ans, avec pour mission de recevoir, de conserver et de gérer les sommes et avoirs publics ou privés, conformément aux lois et règlements en vigueur. Un directeur général en la personne de Richard Evina Obam a été nommé à sa tête par le président de la République le 20 janvier 2023. Et un décret , signé le 1er décembre de la même année par le PM , Joseph Dion Ngute, est venu fixer les modalités de transfert des fonds et valeurs dévolus à la CDEC. Les types de fonds et valeurs à transférer sont, entre autres, les consignations administratives, les consignations judiciaires, les consignations conventionnelles et les dépôts.