(EcoFinances) – Le stock des investissements turcs en terre camerounaise s’établit actuellement autour de 100 milliards de FCFA, selon nos propres calculs, et notamment grâce aux 50 milliards de FCFA que le groupe turc Cimpor (troisième producteur mondial de ciment) vient d’injecter dans l’ouverture d’une cimenterie (Cimpor Cameroon SA) dans la ville de Kribi (département de l’Océan, région du Sud), située à 171 km de Douala et à 287,1 km de Yaoundé, le siège des institutions du pays.
Inaugurée le 19 juillet dernier, la nouvelle cimenterie, qui a une capacité de 1,2 million de tonnes par an, contribuera non seulement à l’autosuffisance du pays en matière de ciment (grâce à cette nouvelle usine, les capacités de production du pays produit se montent désormais 8,4 millions de tonnes), mais permettra aussi et surtout à la Turquie (et ses nombreux investisseurs) de renforcer sa présence dans le pays.
L’usine Cimpor de Kribi n’est pas la première cimenterie créée par les investisseurs turcs sur le sol camerounais. Douala, qui est la capitale économique du pays, abrite déjà une (01) cimenterie turque qui n’est autre que Medcem Cameroun (contrôlée par le groupe turc Eren Holdings) d’une capacité de 600 000 tonnes par an. Et depuis 2016. Coût de cet investissement : 13 milliards de FCFA. Et de nombreux emplois (directs et indirects) à la clé. Mais le cimentier turc n’a pas cessé de renforcer ses investissements dans le secteur. Il a par exemple porté son capital social de 400 millions de FCFA à plus de 17 milliards en 2019.
Le volume des échanges commerciaux en hausse
Toutefois, la production du ciment n’est pas le seul secteur d’activité qui intéresse les investisseurs turcs. Eux qui, ces dernières années, ont activement affiché leur intérêt pour plusieurs domaines tels que l’agroalimentaire, l’hôtellerie, l’énergie et autres.
Dans le secteur de l’agroalimentaire par exemple, les investisseurs turcs ont déjà affiché leurs ambitions. La boulangerie-pâtisserie Lilas inaugurée en octobre 2017 à Douala par l’industriel turc Ozturk Hayati, en présence des autorités, est un exemple patent à cet égard. L’entreprise, qui emploie des dizaines de Camerounais, a nécessité le déploiement de la somme de 600 millions de FCFA. Et ce n’est pas tout! En décembre 2024, le groupe industriel turc IMAS a par exemple bouclé le projet de construction d’une usine de transformation de blé pour le compte du minotier World Food Industry.
D’une capacité de 160 tonnes de blé par jour, l’usine basée à Douala est la 2ème unité de transformation de blé construite dans le pays par le groupe IMAS pour le compte de la même entreprise. Puisqu’en 2021, elle construisait à Yaoundé, la même infrastructure dotée des mêmes capacités de transformation dans un pays où les importations de blé frôlent le million de tonnes (920 400 tonnes en 2022) l’année.
Dans d’autres secteurs comme l’hôtellerie, les transports, l’énergie ou encore les BTP, les turcs ne cachent pas leur intérêt. Une ligne de transport aérien entre le Cameroun et la Turquie a d’ailleurs été ouverte depuis 2013 pour faciliter et renforcer la coopération entre les deux pays.
Résultat palpable de l’intérêt de la Turquie et du Cameroun à faire des affaires ensemble, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays n’a pas cessé de s’améliorer depuis le début des années 2000. Celui-ci a atteint 277,3 millions de dollars (167,7 milliards de FCFA) en 2022, contre 238,3 millions de dollars US (144 milliards de FCFA) en 2021. Ceci, alors qu’il ne tournait encore qu’autour de 120 millions de dollars (73 milliards de FCFA) en 2015.