(EcoFinances) – Le ministre par intérim des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), le Pr Fuh Calistus Gentru, invite les entreprises du secteur productif en activité dans le pays à réduire considérablement l’importation des intrants dans le cadre de leurs activités. Le patron de l’industrie au Cameroun a profité de sa visite de travail dans la ville de Kribi (département de l’Océan, région du Sud), du 26 au 28 juin dernier, pour réitérer ce message aux entreprises de transformation installées dans la zone industrielle du Port autonome de Kribi (PAK). Une problématique qui interpelle d’ailleurs tous les industriels du pays.
Le pays importe encore beaucoup d’intrants afin de faire fonctionner ses usines. Ce qui aggrave le déficit de commercial du pays, au moment où l’Etat est, depuis 2020, préoccupé par l’accélération de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement (SND30) avec un accent particulier sur la politique d’import-substitution.
Rien qu’au cours de l’exercice 2023, l’importation des intrants tels que les produits minéraux et produits des industries chimiques a coûté à l’économie la forte somme de 1629,5 milliards de FCFA, contre 1581,8 milliards en 2022. Des intrants, certes, indispensables pour le bon fonctionnement du tissu industriel local, mais dont l’importation contribue à déséquilibrer la balance commerciale (un déficit commercial de 2004 milliards de FCFA l’année dernière, contre 1428 milliards en 2022).
Réduire l’important des intrants au profit d’intrants locaux
Heureusement, la nouvelle politique économique du gouvernement en matière de production des richesses commence à être prise en compte par les industries opérant à travers le Pays. Le Minmidt a d’ailleurs pu s’en rendre compte il y a quelques jours lors de son passage à Kribi.
Cimpor Cameroun, qui est la première cimenterie de cette ville, et la 6ème du pays, avec une production d’un million de tonnes de ciment par an, utilise, apprend-on, de l’argile recueillie sur place à Kribi pour produire son ciment. Ce qui permet au cimentier de réduire l’usage du clinker à hauteur de 25 voire 45%. L’argile exploitée sur place a, d’après les experts, des qualités recherchées à travers le globe. Et le Cameroun est, apprend-on, le 2ème pays du continent, après le Ghana, à adopter cette technologie.
Une façon de faire que le ministre de l’Industrie n’a pas manqué de saluer, encourageant les autres unités de transformation du pays à suivre l’exemple de Cimpor Cameroun, même s’il a demandé à ses responsables de remplacer le charbon, actuellement importé de Turquie, par le gaz produit par la SNH à Bipaga-Kribi. Hormis cette cimenterie, le Pr Fuh Calistus Gentry a visité d’autres entreprises industrielles comme Atlantic Cocoa Corporation et autres, où il a tenu le même discours, après avoir écouté les problèmes que rencontrent les industriels.
Stratégie nationale de développement 2020-2030
Pour rappel, le Cameroun s’est doté depuis 2020 de la SND30, qui est venue remplacer le DSCE (Document de stratégie pour la croissance et l’emploi) déployé au cours de la période 2010-2020, et qui ambitionne de rendre le pays émergent d’ici 2030. A travers ce document, le gouvernement entend procéder à la transformation structurelle de l’économie camerounaise en incitant, par des mesures et des politiques volontaristes, à des changements fondamentaux dans les structures économiques et sociales, afin de favoriser un développement plus inclusif et durable sans compromettre les chances des générations futures.
