(Ecofinances) – S’achemine-t-on vers le règlement durable de l’épineuse question du déficit énergétique qui impacte depuis des années le bon fonctionnement des entreprises et ménages au Cameroun ? L’on pourrait être tenté de répondre à cette question par l’affirmative compte tenue de l’annonce, ce vendredi 10 mai 2024 sur les réseaux sociaux, et par le ministère de l’Eau et l’énergie (Minee), de l’injection des 60 premiers mégawatts (MW) du barrage de Nachtigal dans le Réseau interconnecté Sud (RIS).
« Les 60 premiers mégawatts (MW) du barrage de Nachtigal ont été injectés dans le Réseau interconnecté Sud (RIS), ce vendredi 10 mai 2024, par le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba », a indiqué, ce 10 mai 2024, le ministère de l’Eau et de l’énergie sur sa page officielle sur meta (Facebook).
Une annonce qui arrive dans un contexte où entreprises et ménages continuent de voir leur productivité stagner en raison du déficit énergétique, qui se caractérise très souvent par des rationnements de l’énergie électrique ou des délestages. Pas plus tard que ce jeudi 09 mai 2024, de nombreux quartiers des grandes villes du pays que sont Douala et Yaoundé étaient (une fois de plus) privés d’électricité. Idem pour les populations et entreprises de l’arrière-pays. L’annonce par le Minee de l’injection des premiers MW dans le RIS (ce qui peut être perçue comme une bonne nouvelle par certains) intervient également au moment où l’offre en énergie demeure faible (une capacité de production installée estimée à 1534 MW dont 1359MW dans le RIS), comparativement à la demande sans cesse croissante (autour de 2000 MW).
Le déploiement, depuis quelques années, des travaux de construction du barrage de Nachtigal, comme de beaucoup d’autres (Memve’Ele, Lom-Pangar, Mékin, etc…) à travers le pays, a justement pour but de permettre au Cameroun de poursuivre sereinement son processus de développement, grâce à une énergie électrique de qualité et en quantité suffisante.
Pour rappel, le barrage de Nachtigal, dont les travaux ont été lancés en 2019, est un projet d’un montant de 786 milliards de milliards (mis à disposition par des bailleurs de fonds tels qu’EDF, la Banque mondiale, la BAD et l’État du Cameroun) qui devrait déboucher sur la production jusqu’à 420 mégawatts par an. Ce qui permettra d’accroître de 30% la production de l’énergie électrique dans le pays, tout en contribuant à réduire considérablement son déficit énergétique. Sa livraison est annoncée pour fin décembre 2024.