(EcoFinances) – Selon nos confrères de Reuters, la Banque centrale du Nigéria a procédé mardi dernier (27 février 2024) à la plus forte hausse des taux d’intérêt en termes absolus depuis environ 17 ans afin de juguler l’inflation galopante, dans un contexte de protestations syndicales à l’échelle nationale contre les hausses de prix qui ont contraint les citoyens à lutter pour satisfaire leurs besoins essentiels.
« Le gouverneur de la Banque centrale du Nigéria, Olayemi Cardoso, a déclaré que l’augmentation de 4 points de pourcentage à 22,75 % (NGCBIR=ECI) était nécessaire car les hausses de taux précédentes n’avaient pas suffisamment atténué la pression sur les prix. L’inflation a atteint près de 30 %, son niveau le plus élevé depuis près de trente ans, en raison de la chute brutale du naira, de la suppression d’une subvention au carburant, des déficits budgétaires et des conflits dans les régions productrices de denrées alimentaires de la nation la plus peuplée et de la plus grande économie d’Afrique », indique le journal britannique, dans un article publié le 27 février dernier.
Les réformes à problèmes du président Bola Tinubu
A en croire Reuters, les syndicats, qui ont manifesté mardi dernier (27 février 2024, Ndlr), ont déclaré que deux des réformes clés du président Bola Tinubu, à savoir l’autorisation de dévaluer le naira deux fois en moins d’un an et la suppression de la subvention au carburant, ont rendu la vie des gens misérable.
Aujourd’hui, la plupart des Nigérians parviennent à peine à nourrir leurs familles en raison de ces récentes réformes ; tout comme, apprend-on, une bousculade mortelle a même éclaté vendredi dernier (23 février 2024, Ndlr), sur un site de distribution de nourriture, selon les autorités.
« M. Tinubu a défendu ses réformes audacieuses mais impopulaires, qui, espère-t-il, l’aideront à doubler le taux de croissance du Nigéria pour le porter à 6 % par an, contre environ 3 % actuellement. Afin d’alléger la pression sur les ménages vulnérables, son gouvernement a approuvé cette semaine la reprise des transferts directs d’argent à ceux qui en ont besoin », indique Reuters.
Hausse massive des taux d’intérêt
Pour l’agence de presse britannique, l’augmentation massive des taux d’intérêt décidée mardi rapproche le Nigéria du Ghana, qui a fait défaut sur ses dettes en 2022 et a réduit ses taux d’intérêt de 30 % à 29 % en janvier, et de la République démocratique du Congo, touchée par l’insurrection, qui a un taux d’intérêt de 25 %. « Les obligations internationales en dollars du Nigeria ont d’abord augmenté jusqu’à 0,5 cents pour un dollar lorsque M. Cardoso s’est exprimé, avant de redescendre pour se négocier à nouveau en dessous de leur prix de clôture précédent », indique-t-elle.
Avant de conclure : « David Omojomolo, analyste chez Capital Economics, a déclaré que M. Cardoso avait fait un pas en avant en montrant une plus grande volonté de s’attaquer au problème de l’inflation au Nigéria que la banque centrale ne l’avait fait auparavant. Mais il a déclaré que d’autres surprises en matière d’inflation ou la faiblesse du naira pourraient forcer une nouvelle hausse ».